Trois heures de grammaire à l’école, 1h30 au collège : la circulaire sur la grammaire promet une approche « progressive » déclare Robien dans Le Figaro.
Le texte est pourtant accueilli avec ironie par les syndicats. » Après l’apprentissage de la lecture, après le calcul et les quatre opérations, le ministre de l’Éducation demande désormais aux enseignants du 1er et du 2nd degré de pratiquer l’enseignement de la grammaire ! « s’exclame le Sgen Cfdt, qui rappelle que « c’est laisser croire que les enseignants n’ont aucune notion de ce qu’ils doivent faire pour amener leurs élèves à la réussite. Cette forme de stigmatisation devient insupportable ». Même son de cloche au Se-Unsa. » A quoi sert une circulaire n’affirmant que des généralités, et renvoyant, pour l’essentiel, à des ajustements de programmes encore en chantier ? La montagne a accouché d’une souris. Il reste que le ministre, par ses propos publics outranciers, continue une désinformation constante de l’opinion. En laissant croire que, enfin grâce à lui, les enseignants allaient désormais apprendre à leurs élèves à lire il y a un an, à faire de la grammaire aujourd’hui, et à calculer dans quelques semaines, il dévalorise le travail de ceux qu’il devrait au contraire défendre et soutenir ».
Dominique Grandpierre, auteur de nombreux ouvrages sur la question, rappelle que la grammaire a une histoire. La notion de phrase apparaît seulement au 18ème siècle, le fameux accord du participe passé au 16ème. Pour lui, « la grammaire traditionnelle tend à faire croire à l’enseignant et à l’apprenant que le langage modèle la pensée, ainsi qu’à la prééminence de la structure linéaire de ce langage. Or, la prise de conscience du principe de non linéarité du discours est une des conditions de l’apprentissage d’une langue. Il serait souhaitable que nous allions vers une grammaire du pourquoi ; explicative, ambitionnant de découvrir les lois et les principes qui régissent une langue ; et les opérations qui ont été effectuées en amont de la phrase, le produit fini ».
Article de Dominique Grandpierre (pdf)
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