Quand les éléphants dansent les fourmis sont écrasées. C’est ce qui est en train de se passer pour les personnels de l’Onisep , environ 500 personnes; et ceux des CIO. Le 12 avril ils manifestaient à Paris contre la régionalisation de leur mission. Une décision inscrite dans le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » qui arrive en examen à l’Assemblée ce 12 avril.
L’article 10 du projet de loi stipule que c’est la région, et non plus l’Etat, qui « délivre l’information nécessaire sur toutes les voies de formation aux élèves et aux étudiants ». C’est donc la région qui « organise des actions d’information sur les métiers et la formation en direction des élèves et des étudiants ». Il annonce le transfert aux régions des personnels des directions régionales de l’Onisep, cela dans un délai de 3 mois.
Les presque 400 CIO qui maillent le territoire national et permettent aux jeunes de trouver de l’information sur l’orientation devraient fermer. Leurs directeurs seraient repris par les rectorats. Les ex-conseillers de CIO, devenus psychologues option orientation, seraient nommés en établissements scolaires. Selon le Sgen Cfdt l’inspecteur général P. Charvet, ancien directeur de l’Onisep, est chargé d’une mission pour faire des propositions de convention entre l’Etat et les régions dans ce nouveau cadre.
Le 12 avril, place de la Sorbonne, des personnels de l’Onisep et des pyschologues manifestaient avec le soutien du Snes Fsu.
« On sera concerné par ricochet », nous a dit Nelly Burgaleta, rédactrice en chef à l’Onisep national. « La fermeture des directions régionales Onisep empechera la collecte des données qui alimentent nos bases. Les directions régionales ont les contacts avec les établissements scolaires . Elles sont présentes dans les salons. Ce sont elles qui diffusent nos productions. Avec leur fermeture on perdra dans les deux sens. N Burgaleta est persuadée que si les régions prennent le controle de l’orientation cela changera la qualité de l’information donnée aux élèves. « Ils vont informer vers certains métiers de certaines filières . Cela va limiter la mobilité des jeunes ». Pour elle comme pour ses collègues, la décision de régionaliser les directions générales est purement politique. « On fait l’objet d’un marché entre le gouvernement et les régions. Elles n’ont pas obtenu l’apprentissage et nous sommes un lot de compensation « .
« Plus de directions régionales Onisep, plus de CIO », estime Isabelle, psychologue option orientation, travaillant en CIO. Elle est elle aussi persuadée que cette décision va altérer l’information donnée aux jeunes sur leur orientation. « Avec les régions ce sont les branches professionnelles qui interviendront dans les établissements. On aura une information régionale cloisonnée alors qu’on veut une information personnelle et libre, comme on fait en CIO ». Le projet de les installer en établissement est vivement critiqué. « S’ils nous installent en établissement cela veut dire que les jeunes qui ne sont pas élèves d’un établissement, par exemple les chomeurs, les décrocheurs, n’auront plus accès à une information d’orientation gratuite. Ils devront payer un service privé ».
Une perspective qui mobilise. La pétition lancée par les personnels de l’Onisep s’approche des 13 000 signatures réunies en quelques jours seulement.
F Jarraud