« Alors que les entreprises expriment une volonté de recrutement dans de nombreux domaines dans le cadre de la reprise économique, il faut refonder la chaîne robuste, cohérente et réactive unissant orientation, formation, accompagnement vers l’emploi et développement économique ». C’est l’argument avancé par l’association des régions de France qui publie « 18 réformes pour relever les défis de la société des compétences ». Les régions demandent le contrôle de l’enseignement professionnel et de l’orientation.
L’orientation scolaire confiée aux régions
» L’orientation est spontanément citée comme très insuffisamment développée dans la formation initiale. La vision de l’évolution des emplois, des secteurs économiques, des métiers, ne permet pas aux jeunes et aux familles d’opérer des choix progressifs et éclairés concourant à un parcours de formation maîtrisé et situé à la convergence des emplois de demain et des talents et intérêts personnels », écrit l’ARF. C’est ce qui justifie sa première proposition : » Intégrer les missions d’orientation scolaire, d’information sur les métiers et sur les évolutions de l’emploi, de conseil dans les missions du service public régional d’orientation. Le pilotage de la Région mobilisera fortement les acteurs économiques, en lien avec les autorités académiques. Les professeurs principaux seront placés au coeur du SPRO » .
L’enseignement professionnel régionalisé
» L’apprentissage continue d’être trop souvent associé, notamment pour la formation de niveau IV et V du CAP au niveau Bac, à une image négative dans les familles, comme au sein de l’éducation nationale. Pourtant il est à part entière une des deux voies de formation et de réussite. Il est caractérisé par un taux d’insertion rapide dans l’emploi pour les jeunes qui en ont bénéficié ». Là aussi l’ARF met en avant des carences de l’Education nationale pour proposer de » confier aux Régions l’organisation de la totalité de l’offre de formation professionnelle initiale, dans les voies professionnelles et technologiques, y compris les BTS et licences professionnelles pour renforcer la cohérence de l’offre de formation sur les territoires vis-à-vis des jeunes et vis-à-vis des entreprises ». Les régions demandent aussi un droit d’expérimentation en la matière.
Elles déclinent plus avant ces principes : stage de 3ème en CFA, mutualisation des installations entre LP et CFA, présidence des CA des lycées professionnels par des personnalités extérieures.
C’est une révolution dans l’enseignement professionnel, sa territorialisation et son intégration dans les politiques économiques régionales que souhaite l’ARF. Des demandes qui devraient faire réagir le monde enseignant.
F Jarraud