Primaire : Direction : la grève administrative continue
« Les mesures mises en place dans la précipitation par le Ministère ne répondent pas aux attentes des équipes enseignantes des écoles primaires ». Le Snuipp et le Sgen Cfdt dénoncent les limites de l’accord sur les directions, signé par le Se-unsa, qui apporte une décharge partielle des directeurs et une aide administrative (EVS). « La mise en place de décharge dans les écoles à 4 classes constitue des réponses bien trop limitées et reposent sur de mauvaises solutions : la création d’emplois précaires pour une durée de 10 mois (EVS) et la remise en cause de la formation continue et initiale ». Les deux syndicats appellent à continuer la grève administrative.
Communiqué
http://www.snuipp.fr/spip.php?article3804
Rappel : L’Expresso du 11 mai
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/05/index110506.aspx
Primaire : Blog et estime de soi
Au cours de l’année scolaire 2005-2006, une expérimentation d’usage pédagogique d’un blog a été réalisée, à l’initiative d’une équipe du service Ecoles-Médias du Département de l’Instruction publique de Genève (Suisse), dans une classe d’insertion professionnelle accueillant des primo-arrivants pour des formations dans le domaine horticole.
Le rapport de cette expérience, fort intéressant, comprend, en plus de considérations générales sur les blogs et leurs possibles exploitations pédagogiques, une évaluation fine des activités conduites avec les élèves et de leur impact en terme d’apprentissage : maîtrise de la langue, estime de soi, autonomie, maîtrise des technologies.
Rapport téléchargeable (en pdf)
http://wwwedu.ge.ch/sem/doc/blog_rapport_0506.pdf
Pédagogie : Lecture : De la GS au CP, B. Devanne dénonce les dangers des consignes ministérielles
» Au vu des directives très pressantes qui arrivent en cette fin juin dans les écoles, la question se pose avec une acuité nouvelle : que vont vivre ces élèves au CP durant les premiers mois de l’année scolaire, alors qu’il s’agit de la seconde année d’un cycle d’apprentissages ? A suivre donc, en espérant que ce ne sera pas avec une immense amertume ». Dans une tribune, Bernard Devanne réagit à l’envoi par le ministère d’un guide sur l’apprentissage de la lecture. Tout au long de l’année il nous a fait suivre, sur le site du Café, les progrès en lecture des enfants d’une grande section de Zep. C’est la question de leur avenir, et globalement de la continuité des apprentissages de la GS vers l’école élémentaire, que pose B. Devanne. Car, n’en déplaise au ministre, l’apprentissage de la lecture ne débute pas au cours préparatoire…
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/devanne_BrochureApprendreALire.aspx
Primaire : Les décharges de direction au B.O.
Le B.O. du 29 juin publie une note précisant le régime des décharges d’enseignement des directeurs d’école à compter de la rentrée 2006. Décharge complète à partir de 14 classes primaires ou 13 classes de maternelle.
http://www.education.gouv.fr/bo/2006/26/MENH0601560N.htm
Le système Robien : objectif calcul et grammaire
« Je compte modifier l’apprentissage du calcul et de la grammaire cette année : les programmes seront changés pour 2007 » Dans un entretien accordé au Figaro, le ministre annonce son intention de revenir aux méthodes traditionnelles. « Les quatre opérations doivent être apprises le plus tôt possible. Le calcul mental, détrôné par la calculette, doit être mis en valeur. Quant à la grammaire, elle est devenue très jargonnante ».
Une prise de position qui s’oppose, une nouvelle fois, à celle des spécialistes. Rémi Brissiaud, Roland Charnay, Joël Briand et David Lefebvre ont montré dans un dossier du Café pourquoi l’apprentissage précoce de la division, s’il est populaire, est néfaste. « Au début de l’année 2006, un sondage a été commandé par le Ministère de l’Éducation Nationale, qui demandait aux personnes sondées si elles étaient pour ou contre la méthode globale d’apprentissage de la lecture. Ce fut évidemment un raz-de-marée de « contre » (environ 90 %). Imaginons qu’on fasse aujourd’hui un sondage en disant aux personnes interrogées qu’il est possible d’enseigner la division au CP parce que ça se faisait il y a quelque temps et en leur demandant si elles désirent que leurs enfants bénéficient de cet enseignement… Quel parent ne souhaite pas que ses enfants apprennent tout ce que l’école est susceptible de leur enseigner ? Supposons que des chercheurs tentent d’expliquer qu’en réalité, c’est toujours le partage qu’il est ainsi proposé d’enseigner aux enfants mais un partage qu’on a « habillé » du langage et des signes arithmétiques de la division. Supposons que ces chercheurs tentent d’expliquer que, ce faisant, certains élèves n’accéderont peut-être jamais au concept de division parce que trop longtemps, ils penseront que division = partage. Ce discours paraîtra bien complexe et il ne trouvera place que dans des médias très spécialisés… »
Article du Figaro
http://www.lefigaro.fr/france/20060904.FIG000000091_gilles_de_robien_modifier_l_apprentissage_du_calcul_et_de_la_grammaire.html
Le dossier calcul du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/contribs_calcul.aspx
Primaire : Kids University
» Stimuler l’intérêt pour la recherche et la science auprès des enfants européens. Souligner son aspect international. Montrer que la science est accessible à tous, y compris aux femmes. Mettre en évidence les impacts de la science sur le quotidien. Montrer que les universités sont des partenaires d’apprentissage tout au long de la vie ». Les 23 et 24 septembre, à Genève, le 9 octobre à Strasbourg, du 7 au 21 octobre à Liège, les écoliers sont invités sur les campus universitaires pour participer à des ateliers et rencontrer des chercheurs. Le thème de cette année est le changement climatique. Attention : il faut s’inscrire dès maintenant.
Genève
http://www.unige.ch/presse/leru-kids/2006/
Strasbourg
http://science-ouverte.u-strasbg.fr/KUSweb/
Site du Léru
http://www.leru.org/?cGFnZT0xODk=
De nouvelles pressions sur la scolarisation à deux ans
Alors que le ministère concède que la part de jeunes enfants de deux ans scolarisés est chaque année moindre, ses détracteurs montent à nouveau au créneau : » L’école n’est pas un mode de garde, les enfants sont 25 ou 30 par classe. Or, à deux ans, ils ont besoin de beaucoup de sommeil, d’attention, de protection et d’affection ». Le livre de Claire Brisset, ancienne défenseure des enfants propulsée au Haut Conseil de la Famille par Chirac (bientôt inspectrice générale ?) et Bernard Golse dénonce la scolarisation précoce qu’il estime préjudiciable aux enfants, et se répand sur les ondes pour le faire savoir.
Pourtant Anne-Marie Gioux, inspectrice générale, y voit un outil pour lutter contre les inégalités. » Elle peut être un facteur de réduction des sources d’échecs pour une partie des enfants, s’ils sont accueillis dans de bonnes conditions avec un vrai projet éducatif et pédagogique ». Ajoutons que le débat n’est pas qu’intellectuel. Un rapport diagnostic du Haut conseil d’évaluation de l’Ecole donnait à penser que les sommes attribuées à cet enseignement conflictuel pourraient bénéficier à d’autres niveaux d’enseignement comme l’université.
Article du Figaro
http://www.lefigaro.fr/france/20060904.FIG000000090_l_ecole_a_deux_ans_attaquee_par_de_prestigieux_detracteurs.html
Deux synthèses effectuées sur la question par le Café :
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/collmat_index.aspx
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/primaire/Pages/2004/57_accueil.aspx
Un dossier de (fenêtres sur cours) sur la question :
« L’enfant a besoin d’être sécurisé dans ses premières années, d’avoir un milieu propice à son éveil. Ainsi, il va aborder la séparation et les apprentissages de façon correcte. Si le milieu familial est suffisamment contenant, s’il permet à l’enfant de s’éveiller au monde et aux personnes qui l’entourent, la collectivité n’est pas indispensable. Elle peut être positive pour certains enfants, mais extrêmement fatigante pour d’autres. Dans certains cas, elle seule pourra permettre à l’enfant un développement harmonieux ». Dans Fenêtres sur cours n°288, Christine Bellas-Cabane, pédo-psychiatre et présidente du syndicat des médecins de PMI, plaide pour l’intégration des tout-petits dans des structures adaptées.
« Les crèches doivent être développées afin de rester une possibilité d’accueil de qualité avant la scolarisation. Le problème de l’école maternelle à 2 ans pose celui de son adéquation aux besoins de l’enfant en termes de personnels, de rythme et de locaux. Si ces besoins sont respectés, cela peut être une chance pour certains ». Fenêtres sur cours publie un dossier sur l’accueil des moins de 3 ans : la moitié d’entre eux fréquente une structure d’accueil.
http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/fsc288-2.pdf
Rappel : le prix Tatoulu
« L’air était brûlant, la cour résonnait de mille bruits : on aurait pu se croire à la kermesse de fin d’année de l’école, identique aux milliers organisées par les enseignants des écoles en fin d’année pour payer les sorties à venir. A ceci près que cette fois, pas de merguez, ni de chamboule-tout, mais rien que des livres, des élèves, des maîtres et des parents, venus de toute la région parisienne, et même parfois plus loin ». Patrick Picard assistait, pour le Café, à la remise des prix Tatoulu, un prix littéraire décerné par des écoliers et des collégiens.
Un moment particulier puisque les élèves ne se contentent pas de lire et évaluer les livres : ils doivent en débattre. « On arrive à avoir des élèves qui argumentent sur la littérature » déclare un directeur. Un moment à revivre.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/tatoulu_index.aspx
http://tatoulu.site.voila.fr/
L’apprentissage précoce d’une langue étrangère
« Nous avons tous à notre disposition des exemples qui attestent de la facilité avec laquelle de jeunes enfants peuvent apprendre une langue qui n’est pas leur langue maternelle… Il s’agit en général de situations dans lesquelles l’enfant est confronté à une seconde langue de manière naturelle, c’est-à-dire dans des circonstances qu’on rapproche de celles qui ont présidé à l’acquisition de la langue maternelle… Il s’agit donc de situations que l’on qualifie habituellement de langue seconde plus que de langue étrangère. Ces observations… conduisent à des généralisations sur la facilité d’apprentissage des langues qu’auraient les jeunes enfants… Les contenus de ce livre ne remettent pas en cause l’idée qu’il soit intéressant, au plan pédagogique, de commencer tôt l’enseignement des langues étrangères, mais ils cherchent à montrer que les faits sont un peu plus compliqués ». Daniel Gaonac’h, Laboratoire Langage Mémoire et Développement Cognitif, Université de Poitiers, soulève ainsi bien des préjugés sur l’apprentissage des langues.
En se basant sur des travaux récents sur le fonctionnement cérébral, il remet en question des points bien précis. Ainsi, pour lui, « l’existence d’une période critique favorable à l’apprentissage d’une seconde langue n’est pas établie ». Il ne faut donc pas compter sur un apprentissage « naturel » de la langue d’autant que « les situations scolaires habituelles… rendent sans doute peu aisée la mise en ˛uvre des modalités d’acquisition habituellement observées en situation naturelle ».
Alors faut-il abandonner l’apprentissage précoce des langues ? Non, estime l’auteur, il faut « définir précisément des objectifs d’apprentissage » et ne pas hésiter à faire des exercices répétitifs.
Daniel Gaonac’h, L’apprentissage précoce d’une langue étrangère, le point de vue de la psycholinguistique, Paris, Hachette, 2006, 159 pages.
Sommaire
http://www.enseignants.hachette-education.com/siteseducation/SiteSED?controlerCode=CtlPresentationInteractive&requestCode=afficherPageAccueil&idArticle=207657
Lecture : La brochure ministérielle analysée par Education et Devenir
« A la page 5, on lit que « Le but de la lecture est d’accéder au sens précis des mots, puis des phrases et non pas seulement au bruit des mots ». Cette affirmation manque incontestablement de bon sens. Un mot n’a pas de sens, il ne peut avoir qu’une définition, or la somme des définitions des mots d’une phrase et d’un texte ne permet pas de percevoir le sens… Le mot ne prend du sens que dans une phrase ou un texte. Travailler d’abord sur des mots n’a pas de sens… Le bon sens est absent également de la présentation implicite de l’idée de progression, de la syllabe, au mot et à la phrase, apparemment du « simple au complexe ». Or, on sait que les apprentissages ne sont pas linéaires et que le « simple » est loin de l’être quand il est une abstraction fabriquée par l’adulte intelligent pour l’enfant qui apprend. « Lait » n’est pas simple, « Je veux du lait » ou « Je hais le lait » est plus simple. D’ailleurs « Je hais le lait » ne manque pas d’intérêt pour apprendre intelligemment le « ai ». D’une manière générale, les progressions rigides qui imposent toujours d’apprendre avant de faire au lieu d’apprendre en faisant, échouent. On le sait depuis longtemps, au moins depuis la fin des années 60 quand on s’est rendu compte que trop d’enfants étaient capables de lire à haute voix un texte sans rien y comprendre, étaient incapables de l’expliquer malgré leur connaissance des définitions des mots contrôlée par les « questions de lecture » au bout des pages de manuels. On a oublié que les efforts soutenus de rénovation pédagogique
engagés à la fin des 60 et poursuivis jusqu’en 2002 n’étaient pas fondés sur des fantaisies, des modes passagères ou des lubies ministérielles, mais sur le constat d’échec des méthodes dites traditionnelles ». Pierre Frackowiak, IEN, analyse la brochure ministérielle sur la lecture. Pour lui, » la brochure « Apprendre à lire » diffusée à 350 000 exemplaires dans toutes les écoles de France fait la preuve que le ministre de Robien entend flatter une opinion publique sous informée ». Une analyse suivie par un article d’Eveline Charmeux.
Articles
http://education.devenir.free.fr/Lecture.htm#baal
Rappel : article de P Frackowiak sur le Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/dossiers/contribs/frak.php
Lecture : Goigoux et Sèbe publient un livre pour aider enseignants et parents à se comprendre après la polémique sur la lecture ouverte par le ministère.
Apprendre à lire à l’école : Tout ce qu’il faut savoir pour accompagner l’enfant » de Roland Goigoux et Sylvie Sèbe, Retz, 105 p.
Après avoir fait le point sur ce qui ne fait plus (ou ne devrait plus faire) débat et un bref retour sur la polémique de l’an dernier, les auteurs retracent rapidement l’histoire de l’enseignement de la lecture, ce qui éclaire sur les évolutions qui nous ont menés à la situation actuelle.
C’est bien pour pallier aux insuffisances du passé qu’on a fait évoluer les techniques d’enseignement, même si des ajustements ultérieurs ont été, et sont sans doute encore nécessaire. Une rupture : la généralisation du passage en sixième où la lecture exigée par le collège, un lecture silencieuse permettant d’apprendre sans aide des connaissances nouvelles, n’était pas la lecture enseignée à l’école primaire, une lecture à haute voix expressive.
La difficulté à doser le temps consacré à chaque type d’activité est d’autant plus grande qu’aucune étude n’a encore pu donner des conclusions à ce sujet.
Après avoir passé en revue les principales composantes de l’enseignement de la lecture, les auteurs consacrent un chapitre en direction des parents sur l’aide qu’ils peuvent apporter à leurs enfants.