Le ministre défend son budget
Le site ministériel présente le projet de budget 2003 de l’éducation. Etabli à 54 milliards d’euros il est en hausse de 2,2%. Mais la répartition des moyens se fait essentiellement au bénéfice du primaire (+ 1.000 emplois) alors que dans le secondaire 5.600 postes de surveillance sont supprimés. Pour le ministre, l’éducation reste « une priorité constante » , l’effort national pour l’éducation étant un des plus élevés au monde. Un effort de revalorisation des carrières est promis pour les directeurs d’école, l’encadrement administratif et les infirmières scolaires. Quant aux surveillants, ils seront remplacés par des « assistants d’éducation » qui seront recrutés dans des catégories variées de la population. « Ce système, beaucoup plus souple que les précédents, répondra aux besoins très diversifiés des établissements scolaires et permettra à différentes catégories de personnes d’y trouver leur place » affirme le ministère. « Les collectivités locales qui le voudront pourront y participer, chaque fois que leur implication sera de nature à améliorer le service rendu aux usagers ».
http://www.education.gouv.fr/presse/2002/financesdp.htm
http://www.education.gouv.fr/presse/2002/misecp.htm
Décentraliser sans démanteler
« Les diplômes, comme le recrutement des enseignants, (garderont) leur caractère national ». Xavier Darcos, dans un entretien avec l’AFP, a tenu à rassurer les enseignants sur le projet de décentralisation de l’éducation nationale. « La décentralisation ne signifie en aucun cas démantèlement et, contrairement à la première loi de 1982, il ne s’agit pas de substitutions ou de transferts de compétences. L’Etat ne renonce à rien mais nous devrions expérimenter des collaborations accrues sur des questions d’intérêt commun Etat-Régions. »
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_020913095711.ttqaibop.html
Education nationale mais décentralisée
Le 24 septembre le premier ministre a réuni les recteurs et les inspecteurs d’académie pour présenter son projet de décentralisation de l’école. Libération présente les enjeux et les souhaits des collectivités locales qui souhaitent obtenir dans le système éducatif une place correspondant à leur rôle financier.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=54809
Les régions veulent plus de pouvoir dans l’institution scolaire
« Nous souhaitons être complètement co-décideur de la planification des formations au sens large en région ». C’est ce que souhaite M. Longuet, président de l’Association des régions de France à quelques jours de l’annonce par le gouvernement de son plan en faveur de la décentralisation.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_020920181258.h3yk59g2.html
Pions mais indispensables
La presse s’est largement fait l’écho de la grève des surveillants le 24 septembre. Ainsi Le Monde rappelle qu’ils sont indispensables pour apprendre les règles de la vie en communauté et lutter contre les incivilités. Pour Sébastian Roché, politologue, » « les surveillants sont les garants des lieux. On ne fait pas vivre des règles par des affiches punaisées sur les murs. Il faut des gens vivants pour les faire exister. » Jean-Paul Payet, sociologue, estime leur travail » fondamental « . » Les surveillants font partie de ces personnels invisibles pour l’opinion publique mais qui sont irremplaçables dans la gestion quotidienne des établissements, notamment sur le front des incivilités. Ils effectuent un travail de grande proximité. De par leur âge – ils sont étudiants mais l’adolescence n’est pas si loin pour eux -, ils peuvent être à l’écoute des élèves. Ceux-ci leur disent des choses qu’ils n’oseraient pas dire aux enseignants ou aux autres adultes. De par leur culture, ils partagent les mêmes codes que les jeunes. Ils assurent donc une fonction qui va au-delà de la seule surveillance « . D’après Le Monde 5600 postes de surveillants devraient être supprimés en 2003, auxquels il faudrait ajouter près de 20.000 emplois-jeunes. De quoi rendre impossible le fonctionnement des établissements.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–291592-,00.html
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–291594-,00.html
L’Etat embauchera 11.000 « assistants d’éducation »
Selon une dépêche AF, le ministère de l’éducation a annoncé son intention de recruter 11.000 « assistants d’éducation » à la rentrée 2003. Ils se substitueront aux 20.000 aides éducateurs dont le contrat arrive à terme et aux 5.600 surveillants en poste dans les établissements. Les collectivités locales seront invitées à participer à leur rémunération. On voit mal comment les établissements pourront continuer à encadrer les élèves avec moitié moins de personnel de surveillance.
Cette mesure illustre les pertes d’emploi dans l’éducation nationale. Le projet de budget prévoit 3.412 suppressions de postes à l’Education (enseignement scolaire) et à la Jeunesse. Mais 1.864 postes sont créés au ministère de l’Intérieur, 1.924 à la Justice, et 388 à la Défense.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_020925150257.ei7j3c0w.html
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_020925173459.2u6vmz7v.html
Imbroglio judiciaire devant le droit à la scolarisation
Exclusion, violence, incompétence du tribunal : tout se mélange dans cette affaire qui, il y a quelques années, ne serait jamais arrivée devant le tribunal de Bobigny. Selon Le Parisien du 19 septembre, une mère de famille assigne en référé l’Education nationale pour avoir exclu son fils de 6 ans de l’école. Une décision que le rectorat n’a prise que pour faire entrer l’enfant, violent et instable, dans une école spécialisée mais dont le bien fondé est contesté par la mère. Mais qui peut trancher ? Le procureur demande que le tribunal se déclare incompétent. Un fait-divers qui illustre des glissements dans la représentation et le rôle de l’école.
http://www.leparisien.com/home/info/permanent/article.htm?themeid=503&articleid=175874111
Absentéisme : suffit-il de condamner ?
Venant après la loi Perben et la création du délit d’outrage à enseignant, le projet du ministre de l’intérieur de créer une amende de 2000 euros pour les parents d’enfants absentéistes soulève à son tour des critiques. Ainsi, pour le président de la FCPE « c’est désespérant, au nom de la sécurité on fait des propositions qui n’ont aucun sens ». Dans le même article de Libération du 29 septembre, le secrétaire général du syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN) rappelle qu’une partie des absentéistes sont simplement des « décrocheurs » et que « la sanction pénale n’est pas adaptée à ce type de situation, elle est même contre-productive ». Le premier ministre a affirmé son accord avec le principe d’une sanction : » La démarche aujourd’hui, c’est que l’on prenne conscience que de ne pas envoyer son fils à l’école durablement après avoir reçu de la part du proviseur et de la part de l’inspecteur d’académie plusieurs rappels à l’ordre, plusieurs informations comme quoi l’enfant n’est pas à l’école, les parents doivent réagir ». Un groupe de travail interministériel, regroupant les ministres de l’intérieur, de l’éducation et de la famille, fonctionnera à partir du 1er octobre.
http://www.liberation.fr/page.php?Article=55780
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_020926213715.z8799be9.html
Ateliers-relais : exclusion ou rescolarisation ?
Le ministre a déclaré son intention d’ouvrir une cinquantaine « d’ateliers-relais » d’ici juin 2003. Ces classes s’ajouteront aux 250 classes relais déjà ouvertes. Ces « ateliers » accueilleront les élèves les plus turbulents dans une structure qui sera obligatoirement en dehors du collège. « Nous pensons que dans certains cas, pour redonner de la quiétude, il faut complètement sortir l’élève du collège » a déclaré au Monde un collaborateur de X. Darcos. Cette structure semble donc hésiter entre deux objectifs : celui de la rescolarisation et celui de l’exclusion. Quelle est donc la mission de l’éducation nationale ?
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–292053-,00.html
24 élèves par classe
C’est le nombre moyen d’élèves à l’école primaire et au collège, et ce taux est resté stable depuis plus de 10 ans, alors qu’il baissait sensiblement en lycée (28 élèves) et en lycée professionnel (19,5 élèves). Ces chiffres sont tirés des » grands chiffres de l’éducation nationale « , une publication statistique annuelle du ministère. Autre enseignement : l’augmentation du coût moyen de chaque élève : plus de 4000 euros dans le primaire (moins de 3000 en 1986), 6910 euros en collège, 8790 en lycée.
http://www.education.gouv.fr/dpd/grands_chiffres/gchif_e.htm
L’égalité républicaine, un leurre ?
Dans un article publié par le Nouvel Observateur, le sociologue Roger Establet dénonce les inégalités sociales face à l’enseignement. » L’égalité des chances reste un leurre. Ainsi, quand on a institué le collège unique, les parents avertis ont aussitôt mis en place une stratégie pour identifier les meilleurs. Il y a collège et collège… Avec 80% d’une classe d’âge au niveau bac, les processus hiérarchiques implicites qui existaient au collège se sont étendus au-delà. Pour satisfaire à ce mot d’ordre, on a multiplié les bacs: bacs technologiques mais surtout bacs professionnels qui n’ont pas vocation à ouvrir vers des études universitaires. Tout cela crée un effet de brouillard, de nébuleuse, où les parents les moins armés sont perdants… il faut s’intéresser en priorité aux enfants qui n’ont pas les acquis minimaux, ils sont 60000 chaque année qui continuent à quitter le système scolaire les mains vides. En bref, le niveau monte mais les inégalités s’accroissent « .
http://permanent.nouvelobs.com/conseils/enseignement/article/article1953_097.html
X. Darcos à la recherche des « bonnes pratiques »
« Nous allons repérer les bonnes pratiques et leur demander ce que les régions et les départements peuvent faire de plus dans l’éducation en matière de décentralisation » précise X. Darcos avant d’effectuer un petit tour de France des académies. Cet intérêt porté au terrain est louable. Mais les bonnes pratiques de l’enseignats X sont-elles transposables au professeur Y ? On peut en douter…
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_020919154818.2tg4wtjj.html
Alexandre Jardin au secours de l’école
Selon Le Monde du 19 septembre 2002, le premier ministre a décidé d’affecter un million d’euros au projet d’Agence des pratiques développé par Alexandre Jardin. Ce dernier le présente ainsi : » La logique de notre combat est vraiment une logique civique. Si [le gouvernement] se plante, ce n’est pas seulement la droite, mais tous les partis démocratiques qui vont déguster ». Le repérage des « bonnes pratiques » est une bonne chose. Mais on peut douter que celles-ci soient aisé ment transportables.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3224–291001-,00.html
8èmes Rencontres de l’ORME
C’est devenu un lieu incontournable où se rencontrent enseignants, formateurs et professionnels. Les 8èmes Rencontres de l’ORME auront lieu du 9 au 11 octobre au Palais du Pharo à Marseille. La thématique 2002 porte sur « les nouveaux espaces d’éducation », une formule qui englobe aussi bien le tutorat que le e-learning. Cette année les Rencontres accueillent le séminaire « l’économie du e- dans l’éducation » organisé par la Direction de la technologie du ministère.
http://www.orme-multimedia.org/rencontres/2002/texteAccueil.htm
Impact limité des écoles par « coupons »
Dans une étude réalisée pour l’Economic Growth Center de l’université Yale, Dante Contreras étudie les retombées du système de soutien par coupons (voucher school) sur les résultats des élèves au Chili. Vingt ans après sa mise en place, l’impact du système de coupons est faible. Tout au plus bénéficie-t-il mieux aux garçons qu’aux filles.
http://netec.wustl.edu/adnetec-cgi-bin/nep?urn=RePEc:wop:yalegr:845
A Kaboul, lycée rime avec liberté
France 5 diffuse le 26 septembre à 15h35 un reportage sur la réouverture des lycées français de Kaboul. Dans ce pays ravagé par la guerre, la réouverture de ces établissements est gage de paix et d’émancipation, particulièrement pour les femmes. Si les conditions de redémarrage de ces lycées sont difficiles, France 5 a participé à leur équipement informatique et multimédia et continuera à apporter son soutien à la reconstruction du système éducatif afghan.
http://www.france5.fr/education/