Par Marie-Ange Cottreel
A propos de la lettre n° 5 de l’association des professeurs de Sciences Médico sociales : le module « sciences et techniques de la santé et du social » en classe de seconde ?
Depuis juin 2008, l’Association de Professeurs de Sciences Médico Sociales publie une lettre informant ses adhérents des dernières données et commentaires sur le projet de rénovation des lycées. Dans la lettre n°5 parue le 3 décembre, l’association transmet des informations sur l’avancée des travaux et les perspectives concernant le module de seconde qui pourra être articulé sur le baccalauréat technologique « sciences de la santé et du social » récemment rénové.
La réforme de la seconde situe l’enseignement confié aux professeurs de sciences médico sociales parmi les modules d’exploration et d’approfondissement en technologie ouvert aux choix individuels des élèves de seconde.
Les moyens horaires destinés à cet enseignement devant élève par les professeurs de sciences médico sociales vont être réduits ( 1.5h au lieu de 3h), partagés avec les professeurs de biologie ( 1.5 heure , divisée par 2 si c’est possible localement). C’est dans un climat d’incertitude que se prendront les décisions locales concernant la reconduction du module au cours de l’année ( un second semestre pour compléter le premier ? ) et d’année en année. Toutefois ce module pourrait désormais apparaître dans l’offre scolaire de tout lycée de France. Comme pour de nombreux autres enseignements situés dans le même type de module, les décisions se prendront dans le cadre d’une politique de bassin ou de projet d’établissement. Des données encore inconnues subsistent notamment celles concernant le nombre d’élèves maximum par module semestriel.
L’association donne son point de vue sur cette réforme en mettant l’accent sur la division du nouveau module d’enseignement entre les professeurs de biologie et les professeurs de sciences médico-sociales (étonnement par rapport à l’oubli de l’actuelle option BLP Biologie de Laboratoire paramédical dans la liste technologie, demande pour qu’il y ait réel partage de l’enseignement, appel à la veille et vigilance dans chaque établissement).
Des informations et un positionnement à découvrir pour ouvrir et élargir le débat avec d’autres analyses, manières de voir, points de vue, prises de position … afin de lui donner une meilleure visibilité et lisibilité publique.
La question de la présence et de la place d’une « filière médico sociale » dans le système éducatif intéresse en priorité les professionnels de l’enseignement spécialisés dans cette discipline (leurs postes, leurs missions et conditions de travail, leur conception sur leur statut identitaire en découlent directement ) mais elle va bien au-delà dès lors que l’on s’autorise à y voir et à y entendre bien plus qu’un discours tenu par une petite minorité d’individus soucieux de défendre des intérêts particuliers. Le débat englobe bien d’autres aspects humains et sociaux qui ont à voir avec des changements sociaux et choix de société, avec les transformations qui affectent les métiers de la santé, de l’éducation et du social…. Toutes ces pratiques sociales (éducatives, de « relation d’aide », de soins, d’animation ) mobilisent toujours des valeurs fondamentales de vie en société ainsi que des savoirs devenus très complexes, articulant théorie et pratique, « sens pratique » et « sens de l’humain » et nécessitent études et formations exigeantes sur le plan théorique et pratique, quels que soient les niveaux de l’échelle de qualification. La question englobe également celles du statut et de la place des savoirs issus des travaux de la recherche en sciences humaines et sociales dans les programmes scolaires.