« J’ai proposé aux syndicats de regarder métier par métier, notamment à l’éducation nationale pour les Atsem ». Dans le grand détricotage entamé par le gouvernement, celui des accords PPCR et de l’augmentation uniforme du point Fonction publique semble se profiler. Bruno Le Maire et Gerald Darmanin ont présenté les grands axes de la politique budgétaire d gouvernement à la Commission des finances de l’Assemblée nationale. Deux certitudes : l’éducation occupe beaucoup les deux ministres. Et ils sont déterminés à faire passer une politique de rupture avec le gouvernement précédent.
Trop de déficit, trop de dépense…
Bruno Le Maire va-t-il sauver la France ? C’est un peu comme cela que le ministre des finances présente son programme devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale le 12 juillet. Dans le duo mené avec Gerald Darmanin, B Le Maire parle grande politique. G Darmanin développe, avec une certaine agressivité, les applications concrètes.
« La France fait structurellement moins bien que ses partenaires en Europe… On a un niveau de dépense publique de 10 points supérieur à nos partenaires.. Un déficit excessif depuis 10 ans ». C’est tout cela que B Le Maire veut redresser de façon à adapter l’économie française à « la révolution technologique » de l’intelligence artificielle et de la robotique ». Il promet réforme de l’assurance, des régimes de retraite et de la formation professionnelle. L’objectif premier reste la réduction du déficit public pour le ramener à 3% dès 2017.
« Trop de déficit, trop de dépense et de prélèvements obligatoires », poursuit G Darmanin, ministre des comptes publiques. Il promet la baisse des dépenses « la plus ambitieuse » de tous les gouvernements précédents. Il confirme le gel du point Fonction publique, le rétablissement du jour de carence.
Des augmentations à la carte à la place du PPCR
G Darmanin s’explique aussi sur les 120 000 suppressions de postes de fonctionnaires sur le quinquennat. « On va définir les missions du service public avant de mettre des agents ». C’est donc mission par mission, avec chaque ministre, que la réduction du nombre de postes sera évaluée. Ce travail sera fait dès septembre avec l’optique de moderniser les ministères.
Pour le PPCR, « l’évolution de la masse salariale c’était 4 milliards d’ici 2020. C’est beaucoup d’argent », dit G Darmanin. « On souhaite questionner le calendrier avec les syndicats et regarder métier par métier ». Le 11 juillet, le ministre a évoque le « report » du PPCR devant les syndicats.
A la place d’une augmentation pour tous, qui est actée dans plusieurs décrets, le ministre propose des augmentations catégorielles. Je l’ai propose notamment en éducation pour les Atsems », ajoute G Darmanin. Avant d’ajouter. « L’idée du gouvernement c’est de voir métier par métier plutôt qu’un point d’indice pour tout le monde ».
C’est donc une nouvelle étape dans le démantèlement de la politique salariale de l’Etat qui se dessine. On revient à une augmentation fragmentée et à la carte.
Si l’éducation nationale semble déjà entrée dans cette logique c ‘est qu’elle occupe beaucoup B Le Maire. « La question économique est d’abord une question éducative », dit-il. « On gagnera la bataille économique si on gagne la bataille éducative. La seule vraie question c’est comment on forme mieux les jeunes ».
François Jarraud