On aurait pu s’attendre à une amélioration en 2017. Il n’en est rien. Les résultats des Capes externes de lettres, anglais et allemand sont tombés. Même si on observe un léger progrès en lettres, l’écart global entre les postes proposés et les candidats admis s’est encore creusé. Pour ces seules 4 disciplines, près d’un millier des enseignants escomptés ne feront pas la rentrée en septembre.
Déficit en lettres…
Après 5 ans de recrutements importants et une revalorisation, on aurait pu penser qu’un nombre croissant d’étudiants se portent sur les métiers de l’enseignement. Il n’en est rien. Les résultats des capes externes de lettres (modernes et classiques,) , anglais et allemand montrent une nouvelle chute en 2017.
En lettres modernes, 1 288 postes étaient proposés cette année, soit un tout petit peu moins qu’en 2016. Seulement 1137 candidats ont été admis. 151 postes, soit 12%, restent vacants. C’est un peu mieux qu’en 2016 où 18% des postes n’avaient pas été pourvus. On compte cette année 58 professeurs stagiaires de plus qu’en 2016.
En lettres classiques c’est aussi un peu mieux, mais on reste à un niveau très bas : 37% des postes sont pourvus. Il y a 85 admis pour 230 postes. L’année dernière pour le même nombre de postes , seulement 68 candidats avaient été admis.
Et en langues…
En anglais, 847 candidats ont été admis pour 1190 postes. 29% des postes ne sont pas pourvus. On assiste à un net recul. En 2016, 1055 candidats avaient été admis pour 1225 postes. Le décrochage est de taille !
La situation n’est pas meilleure en allemand avec 125 admis pour 345 postes. L’année dernière 149 personnes avaient été admises.
Pour l’ensemble de ces 4 disciplines, 859 postes n’ont pas été pourvus. L’année dernière 795 postes étaient vacants et, aux concours 2015, 649. On a donc un écart croissant entre les admis et la demande institutionnelle.
Si globalement au long du quinquennat le recrutement des enseignants s’est amélioré , la crise dans certaines disciplines se maintient ou même se renforce. Il est probable que les maths, le 5 juillet, s’ajoutent à cette liste des disciplines déficitaires.
La revalorisation décidée par F Hollande n’a pas eu d’influence déterminante. Ni même un attendu « appel d’air » créé par 5 années de recrutement massif. Alors que l’éducation nationale va replonger dans des années de faible recrutement, c’est comme si les éventuels candidats avaient anticipé les difficultés à venir de l’Education nationale.
François Jarraud