Par François Jarraud
Du 13 au 16 septembre, l’AREF, le plus grand rassemblement de spécialistes en sciences de l’éducation, s’est tenu à Genève. Le Café, partenaire de l’AREF, y était et ses reporters ont suivi les ateliers et les conférences. Etaient en débat : le rôle des sciences de l’éducation, les débuts dans l’enseignement, les compétences, l’aide aux élèves…
Au cœur des échanges des couloirs de l’AREF (actualité de la recherche en éducation et formation), qui réunit actuellement plusieurs centaines de chercheurs en sciences de l’Education des pays francophones, la question est partout. A la tribune, on la pose à fleuret moucheté, mais l’amertume est patente dans les conversations. Comment faire pour qu’enfin, les savoirs issus des sciences de l’Education soient reconnus à la hauteur des « vraies » disciplines « scientifiques », celles qui ont des résultats, des preuves et des certitudes ?
Laissons la parole à un éminent membre de la communauté internationale de la recherche, Jean-Paul Bronckaert : « Je suis frappé par le nombre grandissant des recherches présentées ici qui visent à comprendre la nature du travail éducatif, du travail de l’enseignant. Mais la question reste entière, de savoir si les sciences de l’éducation vont pouvoir devenir le carrefour des sciences concernées par le développement humain. Nous avons à concilier trois pôles : le fruit scientifique de nos travaux, les demandes sociales de plus en plus nombreuses, les injonctions politiques. Il arrive que les décisions politiques soient prises sans la moindre considération des recherches, mais il arrive aussi que la recherche n’ait pas le même avis que l’opinion ou les enseignants sur les solutions à trouver.
Pour être en prise directe avec la société dans son ensemble, en considérant que la responsabilité des pouvoirs publics est de se préoccuper de ses citoyens actuels et futurs, la recherche en éducation doit contribuer à des instances de régulation et de négociations, avec des contacts directs, fréquents et honnêtes avec les politiques et les différents acteurs, même quand des divergences de position se manifestent. ». Le ministre de l’Education genevois lui succédant à la tribune, lui répond en écho : « Assurer la compréhension des phénomènes d’éducation en direction du grand public lui-même, c’est une mission fondamentale de la recherche. ».
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