Près de 400 enseignants se sont retrouvés devant le ministère de l’éducation nationale à l’appel du Snes, de FO, de Sud et de la CGT pour défendre les établissements qui ne trouvent pas place dans la nouvelle carte de l’éducation prioritaire.
« La réforme doit prendre en compte l’état réel des difficultés sociales du pays », nous a dit Bruno Mer, secrétaire national du Snes. « En 2005, il y avait 1100 réseaux. Aujourd’hui le ministère propose 1082 Rep tout en ajoutant 2 départements qui nécessitent 30 Rep. Il y a un différentiel de 50 réseaux pour répondre aux besoins ».
Sandrine Chaisemartin, professeure de Svt, travaille au collège Les Tournelles de Villiers-St-Georges, un établissement Zep situé en zone rurale. » On est loin de tout et les élèves n’ont aps accès à la culture », nous a-t-elle dit. « Leur seul apport culturel passe par le collège. On refuse de perdre des heures qui nous servent à animer des clubs culturels et sportifs ». Un autre point mobilise les professeurs du collège : la perte des points pour la mutation. « On a 400 points et on veut les garder au-delà de 3 ans », précise S Chaisemartin. « Sinon tout le monde va muter tout de suite et ce sera la fin des équipes. L’éducation nationale aura du mal à trouver des enseignants pour venir à Villiers ». Quant aux promesses de la ministre « on attend de voir ce que ça va donner ».
Julie Verleure est professeure de lettres au collège Victor Hugo d’Aulnay-sous-Bois, un établissement Rep qui veut devenir Rep+, comme l’autre collège d’Aulnay, Christine de Pisan. « On veut avoir le plus de moyens possible pour garder nos projets », nous a-t-elle dit. « On perd de smoyens tous les ans et on sait qu’on va encore en perdre. Alors il nous en faut le maximum maintenant. On veut garder 2 professeurs principaux par classe, 3 CPE, les projets artistiques et culturels. Les professeurs restent à Aulnay à cause des projets. S’ils sont supprimés, l’équipe se dispersera ».
Le collège Victor Hugo en est à son troisième jour de grève et au 10ème jour de blocage par les parents. Depuis deux semaines les cours n’ont plus lieu. Mais les élèves ne sont pas perdus de vue. Sur le site du collège, les professeurs donnent du travail à faire et s’assurent qu’il est fait. « Mes petits bichons, maintenant que vous avez très sérieusement réalisé vos exercices de conjugaison, voilà le temps de vous mettre à la rédaction ! »..
François Jarraud