Par François Jarraud
La démotivation et les inégalités sociales sont les deux premiers critères d’échec dans l’enseignement supérieur affirme une étude de la DEPP (ministère). Les taux d’échec restent énormes.
« À la rentrée 2009, huit bacheliers 2008 sur dix sont toujours scolarisés dans l’enseignement supérieur et la très grande majorité poursuivent dans la même voie. La réussite dans les filières courtes est élevée : neuf sur dix de ceux qui s’étaient inscrits en STS ou IUT continuent l’année suivante. Mais… 52 % des étudiants en licence passent en deuxième année ». Selon une nouvelle Note d’information du ministère, l’enseignement supérieur français reste hyper sélectif.
Basée sur le suivi des bacheliers 2008, cette enquête montre leur devenir en 2009. Ainsi seulement 64% des bacheliers 2008 inscrits dans le supérieur passent en seconde année. En L1, un étudiant sur deux (52%) va en 2de année, contre 74% en CPGE. Mais le devenir dépend d’abord du bac obtenu. En licence, » Le bilan de la première année varie sensiblement selon les caractéristiques scolaires des nouveaux étudiants en licence : six bacheliers généraux sur dix accèdent en deuxième année à la rentrée suivante, tandis que seul un bachelier technologique ou professionnel sur cinq passe le cap de la première année ». Le faible écart entre bachelier professionnel (18%) et technologique (21%) interroge aussi bien l’enseignement supérieur que le scolaire particulièrement alors qu’on annonce des réformes. Un tel taux d’échec est-il acceptable ?
La démotivation. Mais cet échec est lié aussi à l’offre de formation. » 22 % des bacheliers accueillis en L1 après leur baccalauréat ont en effet déclaré explicitement ne pas être dans la filière qu’ils souhaitaient ; c’est le cas de la moitié des bacheliers technologiques et professionnels. L’issue de la première année est ainsi étroitement liée au caractère choisi ou non de l’inscription en licence : le taux de passage en deuxième année est multiplié par deux lorsque le nouvel étudiant avait souhaité son orientation ».
Enfin le revenu par famille reste aussi un critère d’échec. « Un nouvel étudiant qui était boursier en terminale ou qui a une activité salariée régulière au cours de la première année, quel qu’en soit le rythme, a une probabilité moins grande de se retrouver en deuxième année l’année suivante ».
Ces trois éléments, type de bac, démotivation, revenu de la famille se cumulent pour une partie des lycéens. Ces inégalités interrogent fortement les réformes en cours. On avait justifié la réforme de STG par le souci de faire mieux réussir les étudiants venant de cette voie. Cet objectif ne semble pas atteint et il semble bien que la réforme avait un autre motivation. La prochaine réforme sera-t-elle capable d’aider réellement les lycéens ? Sera-t-on capable d’offrir aux jeunes bacheliers professionnels et technologiques les entrées dont ils ont besoin d ans l’enseignement supérieur ?
http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2011/57/3[…]
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