Peut-on repenser la formation des enseignant.es pour favoriser collaboration et créativité ? Les 12 et 13 octobre, au lycée Les Bruyères à Sotteville-les-Rouen, 40 professeur.es de lettres ont participé à un hackathon. Leur mission : élaborer en équipes un scénario pédagogique original pour engager les élèves dans la lecture au long cours d’une œuvre complexe. Résultats par exemple pour « La Peau de chagrin » : dresser la liste de ses envies pour aborder l’œuvre, matérialiser l’acte de lecture grâce à une création concrète qui s’enrichira au fil de la lecture (un tableau avec les objets à accrocher au fur et à mesure de l’étude), rédiger un magazine dédié au roman, constituer un journal de lecture collaboratif, réaliser une émission radio (lectures, interviews, playlist de Raphaël, café philosophique sur le thème « faire taire le désir est-il possible ? »)… Pour « La Bête humaine »: enquête autour de la mort de Grandmorin (écriture du fait divers, procès joué), rédaction d’une fan fiction, constitution d’un lapbook … Pour « Bouvard et Pécuchet » : adapter sous format vidéo les « tutos » de Bouvard et Pécuchet, réaliser un catalogue des idées reçues 2.0 …
Impressions finales de Blandine Bihorel et Caroline Le Teinturier, enseignantes et IAN lettres : « Ce hackathon a suscité beaucoup d’enthousiasme et d’émulation. Durant une journée et demie, chaque équipe a déployé une énergie et une créativité impressionnantes pour répondre à cette question difficile « Comment faire lire un monument littéraire ? », présenter son projet, et enfin se confronter aux questions du jury. Les contraintes étaient fortes mais les projets ont tenu le pari d’allier expertise pédagogique et exigence disciplinaire. Les retours des collègues sont très positifs et beaucoup avaient hâte de proposer la lecture d’un des trois « monuments littéraires » à leurs élèves. »
Propos recueillis par Jean-Michel Le Baut