Le principal syndicat du primaire du canton de Genève a décrété la grève des notes. La Société pédagogique genevoise (SPG) invite les enseignants des 1èere et 2de année du primaire à ne pas remplir le nouveau bulletin imposé par le ministère de l’éducation du canton.
« La SPG a toujours défendu une école de qualité, qui laisse le temps aux élèves d’apprendre sans la pression constante de l’évaluation sélective ou qui ressemble fortement à de la sélection, surtout dans les premières années d’apprentissage », déclare la SPG.
Elle s’insurge contre le nouveau bulletin scolaire où l’enseignant doit évaluer la progression de l’élève dans les discipline (maths, sciences etc.) et le comportement. Le bulletin remplace une appréciation générale.
Les enseignants dénoncent une évaluation trop précoce qui risque de « cristalliser l’échec scolaire ». Surtout ils entendent s’opposer à une nouvelle étape du retour à la tradition dans l’école genevoise. Par referendum, la droite genevoise a réussi à imposer le retour du redoublement puis des notes à partir de 8 ans à l’école primaire. L’introduction d’une évaluation précise lors des deux premières années du primaire au moment où elles deviennent obligatoires est ressenti comme une accélération dans un mouvement condamné par les enseignants. Ceux-ci se trouvent désormais en contradiction sur des valeurs avec les orientations prises par la majorité politique.
« Les menaces de l’autorité ne doivent pas nous intimider, nous sommes en droit d’agir en notre âme et conscience professionnelles contre des pratiques qui ne correspondent pas à nos convictions profondes », déclare la STG. Les enseignants peuvent-ils s’affranchir des désirs des parents ? Ils entrent en tous cas en résistance.
François Jarraud