Par François Jarraud
Aux Etats-Unis, la question ne se pose plus. En France, quel impact le développement de la crise financière aura-t-il sur l’éducation ?
« Save our Schools ! » Le 30 juillet, ils étaient plusieurs milliers à manifester à Washington au terme d’une marche qui a mobilisé des milliers d’enseignants et l’opinion publique en faveur de l’école. Ils demandaient « un financement équitable des écoles publiques » mais aussi la fin des test nationaux. Tout cela semble maintenant parfaitement inutile. Quelques heures après le laborieux accord passé entre démocrates et républicains pour diminuer l’endettement du pays, un nouveau tour de vis budgétaire se profile. Deux des principaux syndicats d’enseignants américains, la National Education Association et l’American Federation of Teachers ont déjà fait part de leurs inquiétudes.
Le compromis adopté au Congrès vise à économiser 1500 milliards de dollars sur 10 ans. Il impose une baisse des dépenses publiques de 7% alors même que la crise de 2008 avait entrainé des coupes sombres dans les budgets éducatifs. Si on ne connait pas encore la part de l’éducation dans les économies budgétaires, 2 ou 3 milliards pourraient s’ajouter au milliard déjà retiré au budget fédéral de l’éducation cette année. Cela se traduira par « des classes bondées, des trajets en bus scolaires plus longs, des programmes allégés dès la rentrée », prévient la NEA. Depuis, la note de la dette américaine a été baissée ce qui devrait coûter cher au gouvernement américain et accentuer la pression. Obama, qui s’est battu pour préserver le budget de l’éducation, réussira-t-il à protéger l’Ecole ?
La crise peut-elle épargner l’école française ? Avant même qu’explose la crise actuelle, la pression était forte pour réduire les dépenses éducatives. La crise de l’euro devrait au minimum amener les gouvernements européens à accélérer la baisse des déficits publics. Alors que le budget de l’éducation nationale stagne en euros depuis 3 ans et que les suppressions de postes se sont accrues, un nouveau tour de vis devient possible.
« En Angleterre, en Grèce ou au Portugal, des professeurs sont licenciés, leurs rémunérations baissent », expliquait Luc Chatel, fin mai dernier. Il faisait ainsi valoir que le gel salarial qu’il a imposé à l’éducation nationale n’était pas si grave. Mais c’était aussi évoquer les pressions qui s’exercent dans la majorité pour la stabilisation de la masse salariale de l’Etat ou sa réduction. Les difficultés nouvelles devraient accentuer ces pressions et favoriser des politiques comparables à ces trois pays. Quoiqu’il en soit, la promesse présidentielle d’épargner les suppressions d’écoles en 2012 (le « traitement différencié ») va devenir très difficile à tenir. Dès la rentrée, le temps de travail et le statut des enseignants seront-ils inquiétés ?
Chatel en mai 2011
http://www.lejdd.fr/Societe/Education/Actualite/Le-ministre-de-l-Edu[…]
Ce que prepare le MEN
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/07/13072011Accueil.aspx
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