Exposition à Séville. Célébration de l’exposition « Ibn Khaldoun. La Méditerranée au XIVèmes. Essor et déclin des empires ». L’exposition sera ouverte jusqu’au 30 septembre 2006.
La célébration de l’exposition « Ibn Khaldoun. La Méditerranée au XIVèmes.. Essor et déclin des empires » dans le Real Alcazar de Séville, est une magnifique occasion qui nous permettra de montrer au visiteur plusieurs aspects de cette période qui fut si décisive dans l’histoire. Nous y analyserons le rôle tenu par Séville et l’Espagne et nous relierons les événements de l’époque à l’analyse historique que nous fournit l’oeuvre d’Ibn Khaldoun.
Les objectifs de cette exposition et les activités culturelles parallèles qui ont été programmées peuvent être résumés de la manière suivante:
– Renforcer la collaboration entre l’Espagne, le monde musulman et l’Europe, promouvant ainsi le respect mutuel, la paix et la solidarité.
– Contribuer à la mise en lumière de Séville, de l’Andalousie et de l’Espagne, comme lieux de rencontre emblématique entre le passé, le présent et le futur.
– Renforcer les relations entre le nord et le sud, entre l’Orient et l’Occident, favorisant un rapprochement entre les différentes cultures.
– Stimuler les relations historiques et culturelles avec nos pays voisins du bassin méditerranéen, dans le but d’accroître la compréhension et le dialogue interculturel entre les peuples.
Cet événement propose une révision des relations politiques, économiques et sociales qui existèrent au XIV ème s. entre l’Orient et l’Occident et entre l’Europe et le Monde arabo-maghrébin. Dans cet ample cadre géographique uni par la Méditerranée, les états européens et musulmans seront présents par le biais de leurs cultures et de leurs conflits, de leurs échanges commerciaux et de leur organisation économique, ainsi qu’au travers du legs artistique qui marqua cette période.
Le visiteur de l’exposition pourra découvrir la richesse du patrimoine légué par al-Andalus à la civilisation universelle, l’évolution politique, commerciale, intellectuelle et philosophique de la culture andalusi, le luxe de la cour sévillane, et le rôle historique de Séville et de l’Espagne au XIV ème s. Il faut, à ce propos, rappeler que depuis son origine, Séville a été un port fluvial important entre l’Atlantique et l’intérieur de l’Andalousie et un carrefour de chemins entre celle-ci et le reste de la Péninsule.
Le beau palais mudéjar du Real Alcazar de Séville , témoin de l’entrevue que maintinrent Ibn Khaldoun et Pierre Ier, sera le siège de cette exposition, qui comptera plus d’une centaine de pièces nationales et internationales. Ce palais qui forme un ensemble monumental parfaitement bien conservé est aussi l’enceinte la plus ancienne en usage qui se soit conservée des monarchies hispaniques et européennes. Il est, aujourd’hui, l’édifice civil le plus remarquable de la ville de Séville et il monopolise l’attention des visiteurs qui se rendent dans la capitale afin d’y admirer cet extraordinaire exemplaire du patrimoine historico – culturel. Les différents travaux de restaurations entrepris ces dernières années on redonné toute sa splendeur d’autrefois à ce monument qui est, en raison de ses caractéristiques, la première pièce de cette exposition.
Avec la tenue de cette exposition, l’Espagne entend s’associer à la célébration du VIème centenaire de la mort de l’historien Ibn Khaldoun, et souhaite mieux faire connaître ce que furent la vie et l’oeuvre de ce personnage. Elle veut mettre en valeur la trame politique, économique et sociale du XVIème s. ap.J.C / VIIIème s. de l’Hégire, entre l’Orient et l’Occident, entre l’Europe et le Monde arabo -maghrébi. Elle désire également mettre en lumière l’importance de Séville, de l’Andalousie et de l’Espagne, comme lieux de rencontres emblématiques entre le passé, le présent et le futur, renforcer les relations entre le nord et le sud, entre l’Orient et l’Occident, susciter le rapprochement de cultures différentes et attirer le plus grand nombre visiteurs possible, nationaux ou internationaux, à l’exposition mais aussi dans la ville de Séville et en Andalousie en général.
Deux mondes que nous évoquerons sans jamais les dissocier, car l’un sans l’autre ne sauraient être compris, et parce que à l’évidence existèrent entre eux, bien au-delà des conflits, de fructueux échanges culturels, commerciaux et humains.
Le XIVème fut l’un des siècles le plus désastreux de notre histoire. Dans une large mesure, les événements tragiques et les tragédies humaines qui se produisirent à cette époque ne sont pas si éloignés des convulsions qui aujourd’hui agitent notre monde.
Voici pourquoi nous nous pencherons sur les luttes pour la formation et la consolidation des royaumes de la Péninsule Ibérique, la Guerre de Cent Ans qui dévasta l’Europe, la peste noir, « le désastre le plus meurtrier de l’histoire » » selon les historiens, qui n’épargna ni pays ni frontières, et qui affecta à part égale européens et musulmans. Sans oublier qu’à tout cela vinrent se greffer des intrigues de palais, des luttes continuelles et de fréquents changements de gouvernements dans le monde musulman et maghrébin comme en al-Andalus.
Tous ces maux se prolongèrent durant le XIVème s. et tous affectèrent ceux qui naquirent et vécurent à cette époque. Il se peut que ce siècle soit très semblable à celui que nous venons d’abandonner et à celui que nous vivons. La Méditerranée, comme l’Occident, souffrira une profonde commotion lorsque les armées orientales de Tamerlan dévastèrent Damas.
D’une certaine façon, quoique différemment de nos jours, l’histoire semble se répéter car comme l’écrivait Voltaire « l’histoire ne se répète jamais, mais l’homme toujours ».
Cependant, cette exposition n’entend pas uniquement s’attacher aux désastres, tragédies et autres calamités du XIVème. Elle offrira, surtout, une vision générale de l’époque, et rappellera que la réalité est le fruit d’un mélange d’éléments certes tragiques et irrationnels, mais aussi rationnels, généreux, créatifs et de progrès.
Le propos de l’exposition est donc de raconter ce fut le XIVème, de révéler ses zones d’ombre et de lumière. Siècle de conflits et d’affrontements certes, mais qui cependant déboucha sur des époques beaucoup plus positives. C’est pourquoi nous voulons découvrir la splendeur d’al-Andalus et celle de la cour sévillane, ce que signifièrent les grandes révolutions créatrices qui se produisirent dans les pays méditerranéens, l’évolution commerciale, politique, intellectuelle et philosophique qui abouti à la Renaissance et à l’expansion européenne et espagnole au-delà de l’Atlantique.
L’oeuvre et la figure d’Ibn Khaldoun sont le fil conducteur de cette exposition, qui se tiendra en 2006 à l’occasion du VIème centenaire de sa mort. Ibn Khaldoun, d’ascendance andalusi, découvrit et visita l’Andalousie lors de son séjour à la cour nasride du roi Muhammad V. Plus tard, il fut l’ambassadeur de cette cour auprès de Pierre Ier le Cruel, roi de Séville, avec lequel il maintint une entrevue dans l’Alcazar. Historien du social et célèbre auteur de la Muqqadima, il ne se limite pas, comme le firent ses prédécesseurs, aux seuls rapports des événements de l’histoire. Cet historien, dont l’apport à la réflexion sur la formation des états est considérable, se préoccupa énormément de la logique des empires, de leur expansion et de leur déclin. Il appartint à une période décisive de l’histoire des nations, durant laquelle l’Occident prendra la relève grâce, essentiellement, à des innovations concernant son économie et son organisation sociale. Ibn Khaldoun est considéré le fondateur de l’Histoire moderne. L’immense apport du penseur tunisien, dont l’analyse sur les civilisations et les peuples de son époque est extraordinaire, servira d’aiguillon et de stimulant à notre propos. Grâce à son aide, et dans l’intention de créer un parallèle entre le XIV ème et l’époque actuelle, nous essaierons de contempler avec intelligence et lucidité les conflits et problèmes qui, en toutes époques et en tous lieux, affectent l’être humain, convaincus qu’un débat sur son oeuvre et sa pensée ne peut que nous aider à apporter quelques lumières et contribuer à la création d’un monde plus solidaire et uni.
Cette exposition est la commémoration et le rappel d’un grand intellectuel andalusi et maghrébin, qui eut une connaissance parfaite du monde européen et musulman.
Il s’agit d’une exposition ouverte à tous les pays arabo – musulmans, et plus particulièrement à ceux dans lesquels vécut ou séjourna Ibn Khaldoun: la Tunisie, l’Espagne, l’Algérie, le Maroc, l’Égypte et la Syrie, tout en intégrant les pays de chacune des deux rives de la Méditerranée.
http://www.ibnjaldun.es/
Site en quatre langues : anglais, arabe, français et espagnole.