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Face au haschich « Lorsque des parents, des professeurs affirment que si un jeune consomme, c’est parce qu’il a un malaise et qu’il souffre, ils inversent la problématique.. Cette affirmation indique que le malaise et la souffrance liés à l’adolescence ne sont plus une évidence. L’intolérance à la souffrance est un fait nouveau : on ne supporte plus de voir souffrir les gens qu’on aime. La normalité implique qu’il faille aller bien, les malaises n’ont plus droit de cité. Dans cette optique, l’adolescence est interprétée comme un symptôme à faire taire ». C’est pour vouloir oublier que la souffrance est liée à l’état adolescent et à la vie, que notre société prépare la jeunesse à la consommation cannabique. Aussi que faire dans les établissements ? Certainement pas faire débarquer la police et ses maîtres chiens : pour G. Bastrenta c’est signer l’impuissance de l’institution. Elle plaide pour le rétablissement des liens humains entre adultes dans les établissements et pour une prise en charge ouverte. « Ces actions ne visent pas l’abstinence. Ce serait un leurre que d’y songer. En revanche il est possible de faire entendre, et d’imposer des coupures entre le temps pour travailler et celui de la fête ». Il s’agit d’abord d’amener à la vie des ados qui se murent dans un nuage protecteur. L’ouvrage est accompagné d’entretiens avec les différents acteurs dans les établissements : infirmière, CPE, proviseur, prof, inspecteur etc. Gisèle Bastrenta, Face au haschich en collège et en lycée, Comprendre, repérer, agir, CRDP de Grenoble, 205 p., 2005. Le cannabis se découvre en seconde La Ritaline sans danger ? Internet : Le rapport Thoraval Les auteurs montrent d’abord l’écart qui existe entre la perception que les parents ont des usages des enfants et la réalité. Par exemple, selon une enquête réalisée en février 2005 par l’Ifop, les parents pensent que 18% des 12-17 ans chattent alors que le taux déclaré par les jeunes est de 48%. Une récente enquête britannique, citée dans Le Café 62, a confirmé ce grand écart outre-Manche : 4% des parents pensent que leur enfant a pu recevoir des sollicitations sexuelles alors que 4% des parents pensent que leur enfant a pu en être victime. Dernière contradiction française, 78% des parents déclarent surfer avec leurs enfants, ces derniers déclarent à 73% naviguer seuls ! Ajoutons encore quelques chiffres : un jeune sur trois a accès à Internet chez lui dans une pièce où il est seul, un sur cinq ne parle jamais d’Internet avec ses parents. Un autre point fort du rapport c’est de montrer la variété des risques et de mettre en évidence les dérapages commerciaux. Il donne des exemples précis d’entreprises dont la stratégie commerciale (le teen marketing) cible les enfants pour garder les parents ou même propose aux parents des services qui les « remplace » : par exemple la lecture du soir suppléée par un fichier sonore quotidien (sur AOL). Aussi le rapport insiste-il sur la nécessité d’éduquer aux médias parents et enfants. Malheureusement cette riche réflexion débouche sur des propositions décevantes. Le rapport demande une « campagne de sensibilisation » et la création d’un « programme pédagogique destiné à une appropriation familiale de l’Internet » comme si distribuer un programme suffisait à changer la vie familiale. Pire encore il avance une idée, ancienne outre-atlantique, celle de l’estampillage des sites par un label « qualité – famille » délivré par un comité ad hoc. S’il salue « le rôle stratégique de l’école », le mot B2i y apparaît une seule fois. A-t-on déjà renoncé à une véritable éducation à Internet ?
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