La qualité des productions des éditions Sciences Humaines n’est plus à démontrer, tant ces ouvrages de synthèse font référence dans le monde de la formation (« Eduquer et former », « les mutations de l’Ecole », « Une histoire de l’Education », « L’intelligence de l’Enfant », « Le fonctionnement du cerveau »…
Son dernier numéro spécial titre « L’Ecole en question », croisant les approches sociologiques, psychosociales ou psychologiques, la place des parents et le rapport au savoir. Certains des points de vue présentés susciteront évidemment le débat (« Qu’est-ce qu’un bon prof ?… »), mais la variété des approches et des signatures (VanZanten, Dubet, Duru-Bellat, Merle, Meirieu, Fayol, Dutercq, Debarbieux…) fait de ce numéro un nouveau document de référence.
On sent que la revue tente de se rapprocher du terrain de la classe : au-delà de son rôle de « vulgarisateur » des savoirs savants, Sciences Humaines tente de mieux comprendre les spécificités et les contradictions du métier d’enseignant. Sur son site Internet « nouvelle version », la sociologie du travail fait une entrée en force avec un dossier en libre accès sur la question : « Enseignants, professionnels ou bricoleurs ? ».
Saluons cette démarche intéressante du magazine, que met en mots à sa manière Michel Fayol dans l’édition papier : « Nous avons un devoir d’humilité : les chercheurs travaillent sur des thèmes très délimités alors que le praticien cherche une vue d’ensemble. L’Education a besoin d’ingénieurs, qui comme dans l’industrie utilisent les recherches pour en tirer les conséquences pour les pratiques pédagogiques. La psychologie a besoin de tels médiateurs, qui soient interface entre chercheurs et enseignants. »
Un beau défi, tant pour la presse spécialisée que les institutions de formations…
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