Par François Jarraud
« L’utilisation effective des technologies par les élèves, en situation d’autonomie, renvoie à la communauté éducative des questions d’une ampleur telle qu’il va lui être difficile de continuer à les esquiver. En ce sens, les pratiques d’élèves avec le TIC agissent comme un levier de changement pour les enseignants et l’enjeu pour ces derniers n’est pas mince : il s’agit de faire évoluer, chez les élèves, une « culture de loisirs numériques » vers une « culture numérique scolaire ». » Dans une remarquable synthèse, qui s’appuie sur l’observation d’élèves et d’enseignants, Christine Dioni, INRP EducTICE, analyse l’évolution des métiers d’élève et d’enseignant sous la pression des Tice.
Car celles-ci bouleversent, pour ne pas dire ravagent, les rapports entre enseignants et enseignés ainsi que le rapport au savoir scolaire et à la culture. Elle montre par exemple que les pratiques des élèves restent largement ignorées des enseignants aussi bien dans leur visite des sites de triche que des sites… réalisés par les enseignants. Le copier – coller,par exemple, remet en question la notion même de travail scolaire.
« Le milieu scolaire n’échappe donc pas au constat fait dans d’autres sphères professionnelles et pour d’autres groupes acteurs : « les TIC remettent en cause une organisation mais aussi une identité professionnelle et une inscription sociale dans une société en mouvement, donc les conditions même de leurs appropriations » » écrit-elle. « Le savoir étant facilement disponible, les objectifs pédagogiques se focalisent sur l’appropriation des connaissances : on ne va pas leur apporter le savoir, mais on va leur apporter le moyen de triturer, d’analyser, de rechercher du savoir s’ils le veulent. On suppose que les éléments de connaissance sont déjà acquis, on n’a pas à expliquer les détails des connaissances, on les retrouve dans les documents…et on construit des raisonnements. Et les rôles alors se multiplient et mobilisent des compétences transversales qui découlent d’une nouvelle posture de l’enseignant dans le rapport au savoir : médiateur de la connaissance : l’enseignant devient là à la fois l’observateur, mais aussi de temps en temps le manager, de temps en temps la personne ressource et là c’est vraiment de la pédagogie ».
L’étude (pdf)
Les portables vidéos servent aussi aux cours
Sur son site Mon année au collège, Fabien Crégut montre comment utiliser les portables des élèves équipés de vidéo dans le cadre d’une sortie éducative (en l’occurrence les inondations à Avignon). Les élèves filment, décrivent et cartographient de façon interactive avec Google Maps.
Sur mon année au collège
http://www.monanneeaucollege.com/sortie-5-inondations-avignon.htm
Les Rencontres de Zagreb
« La majorité des enseignants participants m’ont beaucoup plu… Je ne parle pas de leurs projets (sur ce plan je n’ai pas été dépaysé) mais des gens eux-mêmes. De l’enthousiasme certes, mais aussi pas mal de réflexion derrière pour étayer cet enthousiasme ». Jean-Pierre Meyniac représentait le Café aux rencontres de Zagreb. Microsoft y réunissait des enseignants innovants venus de plusieurs pays d’Europe. « Le plus intéressant pour moi », continue J.P. Meyniac, « a été un sorte de « choc des cultures ». Nous raisonnons beaucoup en terme de champs disciplinaire et de programmes ce qui parait souvent secondaire dans la réflexion sur l’innovation menée dans de nombreux pays (Anglo-saxons ou de l’est européen) ».
Découvrir la suite sur le blog des rencontres
http://cafepedagogique.net/communautes/RencontresdeZagreb/default.aspx