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Epep : L’Ecole n’a qu’un seul maître : Robien
« Le projet de décret relatif à l’expérimentation des Etablissements Publics d’Enseignement Primaire (EPEP) a été soumis aujourd’hui au Conseil Supérieur de l’Education (C.S.E). Il est pris en application de l’article 86 de la loi du 13 août 2005, relative aux libertés et responsabilités locales, qui permet une expérimentation limitée à 5 ans ». Ce communiqué ministériel annonce que le décret sur les Epep (Etablissements publics d’enseignement primaire) sera appliqué. Il oublie un « détail » : le Conseil supérieur de l’éducation a rejeté le projet par 41 voix contre 1. Seul le Medef (1 voix) a approuvé le texte.
« Les organisations (Fcpe, Peep, Snuipp-Fsu, Se-Unsa, Sgen-Cfdt,Unsa-Education, Fsu, Snpden, A&I, Sien, Fep-Cfdt, Cfdt, Unsen-Cgt, Unaf, FO, Ligue de l’enseignement, Jpa, Unef, Sud, Unl, Arf) qui avaient refusé de sièger lundi 25 janvier ont une nouvelle fois demandé que soit retiré de l’ordre du jour ce projet de texte. Le ministère s’est obstiné à maintenir un projet qui ne correspond pas aux attentes des personnels, des élus et des parents d’élèves ». Ces organismes représentent la quasi-totalité des enseignants et des parents concernés.
Pour ces organisations, le projet d’établissements publics de l’enseignement primaire (EPEP) « implique un bouleversement de l’organisation de l’Ecole et de ses rapports avec les collectivités territoriales et l’Education Nationale… Toute modification profonde ne peut intervenir qu’après avoir pris le temps d’un large débat et en tenant compte des avis des élus, des parents, des enseignants et plus généralement de l’ensemble des citoyens : l’Ecole est le bien de tous ». La phrase fait allusion au fait que le décret attribue la moitié des voix au Conseil d’administration de l’Epep aux collectivités locales. Elles estiment qu’il remet en cause l’indépendance pédagogique des équipes pédagogiques.
Le 25 janvier dernier elles avaient empêché le CSE de se réunir en quittant ensemble la réunion. La réponse du ministre a été claire : il a convoqué le CSE pour le 5 février en mettant le texte à l’ordre du jour. Et maintenant le déclare adopté.
La position du ministre n’est pas nouvelle. On l’a vu très minoritaire lors de projets précédents. Mais un pas de plus a été franchi dans l’isolement ministériel puisque ce projet est rejeté aussi bien par les enseignants, par les associations éducatives que par les parents et les élus locaux.
Dans son intervention au CSE, Luc Bérille, secrétaire général du Se-Unsa, stigmatise l’attitude ministérielle. » L’emploi d’une telle méthode est proprement consternant. Le ministère devrait avoir la sagesse de comprendre qu’aucune véritable avancée éducative n’est possible ainsi et que, par nature, on ne peut prétendre asseoir une évolution de l’école qui serait basée sur des désaccords, peut-être même des conflits ». http://www.snuipp.fr/spip.php?article4349 http://www.education.gouv.fr/cid4504/les-etablissements-publics-d-enseignement-primaire.html
Texte du décret
EPEP : L’Andev regrette un projet inapplicable
L’ANDEV, ne se satisfait pas des conditions actuelles de fonctionnement de l’école, et estime que des évolutions sont souhaitables. Elle considère que l’expérimentation d’EPEP si elle est bien conduite et évaluée, permettra d’alimenter la réflexion partagée sur le fonctionnement de l’école. Cependant, elle ne doit pas viser à abandonner toute autre hypothèse de travail comme par exemple l’évolution du statut des directeurs d’écoles ou la réforme du fonctionnement des circonscriptions. Enfin, elle regrette que le projet de décret tel qu’il est présenté aujourd’hui ne soit pas applicable en l’état ».
Dans une tribune accordée au Café pédagogique, Claudine Paillard, présidente de l’Association nationale des directeurs de l’éducation des villes, dresse un tableau des difficultés de l’école et étudie le projet de décret sur les Etablissements publics de l’enseignement primaire qui est discuté le 25 janvier par le CSE.
Pour elle, « les communes depuis de nombreuses années, dépassent largement leurs obligations dans le domaine scolaire, sans qu’il y ait eu clarification des textes sur la répartition des compétences. De ce fait, les directeurs de l’éducation considèrent que l’administration actuelle de l’institution scolaire ne révèle pas la réalité ni de l’investissement financier des communes ni de leur volonté d’impulsion dans le domaine éducatif… Les parents aimeraient être considéré comme de véritables « usagers de Service Public ». Ils comprennent de moins en moins un fonctionnement qui ne fait apparaître les cohérences éducatives ni sur les différents temps de vie de l’enfant (temps scolaire, temps péri scolaire), ni et surtout sur la durée de sa scolarité ».
Pourtant le projet d’Epep » n’est pas en lui-même porteur de réponses aux questions soulevées ». Enfin le projet semble « inapplicable » pour l’Andev qui en dénonce le manque d’ambition. L’articulation entre l’école et l’Epep ou le rôle du directeur d ‘école, par exemple, semblent peu clairs.
Les enseignants du Snuipp, du Se-Unsa, de l’Unsen Cgt et du Sgen-Cfdt, et les parents de la Fcpe, de la Peep et de l’Unaf ont manifesté le 22 janvier leur opposition à ce texte auquel ils reprochent par exemple la position dominante des élus locaux. Finalement le projet de décret semble ne satisfaire que le ministre. http://www.cafepedagogique.fr/lesdossiers/Pages/andev06_index2.aspx
Calcul : Robien impose ses idées
« Je souhaite que, dès le cours préparatoire, les maîtres consacrent 15 à 20 minutes, tous les jours, à des exercices de calcul mental pour construire patiemment ces automatismes qui manquent aujourd’hui à beaucoup trop d’élèves ». Lors d’une conférence de presse,le 23 janvier, le ministre de l’éducation nationale a annoncé une circulaire sur l’enseignement des mathématiques à l’école primaire, début mars.
Celle-ci s’appuie sur l’avis d’une commission de l’académie des sciences (voir L’Expresso du 19 janvier qui avait publié ce texte). Elle imposera le calcul mental, déjà largement pratiqué dans les classes. Par contre elle modifiera les programmes de 2002 en introduisant les 4 opérations dès la grande section de maternelle. « Je retiens également la nécessité d’aborder les quatre opérations de façon simultanée… Les opérations doivent être introduites dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves sachent additionner, soustraire, multiplier et diviser des nombres entiers simples ».
Le ministre revient donc aux programmes de 1945 et va même au-delà puisque il introduit les 4 opérations avant le CP. Une prise de position qui rappelle ses affirmations sur la lecture ou, plus récemment, sur la grammaire. Celles-ci avaient été largement contestées par les spécialistes et les cadres du système éducatif au point, pour la lecture, d’aboutir à un texte rappelant les programmes antérieurs.
Selon l’AFP, le discours ministériel est vivement critiqué par les syndicats enseignants. « Ce qui nous étonne toujours, c’est que le ministre détient la vérité, ce qu’il dit mérite un débat contradictoire » estime Philippe Niemec, du SE-Unsa. « Travailler les quatre opérations le même jour, c’est impossible, illusoire et dangereux, c’est un peu comme si on apprenait dans la même séquence de l’anglais, de l’allemand et de l’espagnol » affirme Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp.
Mais il est surtout sous les feux des mathématiciens. Ainsi Guy Brousseau, professeur honoraire des Universités, Médaille Félix Klein 2003 de l’ICMI (International Commission on Mathematic Instruction), président d’honneur de l’ARDM (Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques) analyse point par point le texte de la commission. Il s’attarde plus longuement sur le 4ème point, celui qui prévoit le retour des 4 opérations dès la maternelle.
« Il est le plus discutable. Il peut recevoir des interprétations très diverses. Certaines sont très acceptables et décrivent ce que font la majorité des enseignants aujourd’hui, d’autres complètement extrêmes sont tout à fait dangereuses. Le public prendra ce texte au pied de la lettre et s’attendra à voir les enfants poser et « calculer » mentalement des divisions, dès l’école maternelle. Ce qui ne peut qu’accroître les malentendus avec les professeurs qui connaissent leur métier. Et conduire les autres à effectuer des dressages dont nous connaissons bien les méfaits… La lecture de ce texte ne me convainc pas que les mesures qu’il préconise soient une réponse adéquate aux difficultés rencontrées aujourd’hui dans l’enseignement des mathématiques, ni même que leur action aura les effets qui sont espérés ».
« La déclaration fondatrice sur laquelle s’ouvre l’avis donne un exemple des raisonnements et des évidences sur lesquels il s’appuie parfois. Elle est formée d’une prémisse explicite composée de deux déclarations : « à l’issue du collège et du Lycée, chez filles et garçons, de nombreuses observations convergentes indiquent une insuffisante maîtrise du calcul » et « les fondements du calcul se mettent indiscutablement en place à l’école primaire ». La conclusion qui en est tirée est implicite, ce qui la fait tenir d’autant plus pour évidente : c’est la mise en place du calcul à l’école primaire qu’il faut réformer. Peut-être serait-ce utile, mais sûrement pas à cause de cette inférence curieuse. En fait les connaissances à la sortie des études dépendent moins de leur toute première initiation que de l’usage qui en est fait tout au long des études, et de celui qui en sera fait après. Les influences s’exercent aussi bien en amont qu’en aval. Il faut regarder l’usage réel qui est fait du calcul humain, mental ou « à la plume », dans notre société, de ce qu’en voient les enfants, de l’opinion qu’en ont les professeurs des différents niveaux, de l’attention qu’ils peuvent y porter etc… L’idée que l’on pourrait enfermer définitivement un apprentissage de bases dans un socle sur lequel on pourrait ensuite développer des activités intelligentes sans jamais revenir sur ces prérequis est un fantasme récurrent de la didactique spontanée… Associé à l’usage incontrôlé d’une évaluation, il est un des obstacles majeurs, toujours renaissant aux progrès que proposent la didactique et l’épistémologie ».
Guy Brousseau conclue : »Il y a plus de vingt cinq siècles les mathématiques comme nous les entendons sont nées de la rupture avec la très ancienne tradition de l’ésotérisme qui permettait à des experts de conseiller les tyrans sans avoir d’autres comptes à rendre que leurs résultats. La démocratie, naissante elle aussi, avait heureusement d’autres exigences. Nous pourrions nous en inspirer aujourd’hui en matière de connaissances sur l’enseignement des mathématiques ». Pour en savoir plus , lisez notre dossier danslapage « La Recherche ». Le discours ministériel et l’avis de l’académie des sciences Le dossier spécial du Café http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/maths06_index.php
La circulaire sur la grammaire
« À l’école 3 heures minimum hebdomadaires, au collège 1 heure 30 hebdomadaire, doivent être consacrées à l’enseignement de la conjugaison, de la grammaire et de l’orthographe grammaticale, du vocabulaire. Les élèves doivent acquérir des savoirs structurés. Qu’il s’agisse de découverte, d’exercice ou de synthèse, la leçon de grammaire constitue un temps pédagogique spécifique dévolu à l’étude d’un fait de langue particulier. L’enseignement de la grammaire obéit à une démarche organisée et programmée qui invite l’élève à l’analyse, à la manipulation d’éléments linguistiques divers (des sons et des graphies, des mots, des phrases puis des textes). Cette démarche de découverte permet d’opérer des classements, de dégager de façon précise des ressemblances et des différences, de repérer des régularités. Elle doit se prolonger par une série d’exercices d’application-y compris des dictées pratiquées régulièrement-soigneusement corrigés par le maître ».
Le texte annonce une nouvelle terminologie qui cadre bien avec le caractère rétro du texte. » Les arrêtés modificatifs des programmes qui seront prochainement publiés fixeront une terminologie commune avec un souci de simplification qui n’exclura pas la rigueur, mais aussi avec un souci de continuité tout au long du cursus de la scolarité obligatoire… Cette terminologie commune, simple et constante, répondra par ailleurs au souhait des parents d’accompagner leurs enfants durant l’apprentissage de la grammaire de la langue française ». Les parents et grands parents sont électeurs, eux.
Sur cette circulaire on pourra lire les avis des experts sollicités par le Café. » Disons d’emblée que beaucoup de ces prescriptions seront agréées par les enseignants : qui pourrait s’opposer à une injonction prescrivant d’établir une progression rigoureuse ? d’utiliser une terminologie claire et stable ? de faire faire des manipulations par les élèves ? de les amener à reconnaître les catégories grammaticales et fonctionnelles ? d’accorder de l’importance à l’orthographe ? C’est bel et bien ce qu’on attend de la grammaire. C’est pourquoi toutes ces injonctions figurent déjà en bonne et due forme dans les programmes actuellement en vigueur » nous dit Sylvie Plane.
» Tout le monde est d’accord pour que la terminologie soit claire, stable et partagée. Mais doit-on pour autant, comme le demande le rapport, se calquer sur les souvenirs des grands-parents et reprendre la terminologie d’antan ? Cette injonction qui fait partie des recommandations finales sur lesquelles insiste le rapport est en contradiction avec les autres points développés dans ce même rapport. En effet, le rapport préconise l’apprentissage de notions qui n’étaient pas enseignées autrefois et qu’il faudra bien dénommer (les notions de » chaîne » p.23, d’ » anaphore » p. 25 etc.) et recommande l’utilisation d’une terminologie qui n’était pas non plus en usage lorsque les grands-parents actuels étaient encore des écoliers (par exemple, p. 26, le terme technique » connecteur « ). Il aurait fallu avoir le courage de résister à la tentation démagogique peignant les temps passés comme un monde meilleur où tout était simple, où tout allait pour le mieux. Il aurait fallu oser dire que les sciences, les connaissances évoluent, et avec elles le vocabulaire qui sert à les enseigner ». http://www.education.gouv.fr/bo/2007/3/MENB0700097C.htm http://cafepedagogique.net/dossiers/lesdossiers/Pages/grammaire06_index.aspx
La répartition des postes de professeurs des écoles
Le Journal officiel du 23 janvier publie la répartition par département des postes de professeurs des écoles à la rentrée 2007. Concours externes http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENH0603244A
Troisièmes concours http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENH0603245A
Seconds concours internes http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENH0603246A
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