Frédéric Fesquet, après avoir été instituteur est devenu professeur d’histoire-géographie à la cité scolaire André Chamson au Le Vigan dans le Gard. Voici le parcours d’un passionné des Tic depuis une feuille de lecture des compétences en html jusqu’aux applications Anfdroïd sur Smartphone.
« Depuis 30 ans les outils numériques renouvellent nos rapports aux savoirs qui sont aujourd’hui accessibles sous toutes les formes (texte, son, image, vidéo, …), à travers des médias très variés (livre, ordinateur, smartphone, tablettes, …) et dans des configurations d’apprentissages de plus en plus riches (travail en salle informatique, travail collaboratif à distance, « classe inversée », MOOC, …). Dans le même temps, notre manière de voir l’acte éducatif a changé passant de l’acquisition de connaissances à la maitrise de compétences. La refondation actuelle du collège confirme que l’objectif pour chaque élève est la maitrise d’un socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
C’est dans cette évolution que se situe ma démarche pédagogique, d’abord à l’école primaire où j’ai enseigné jusqu’en 2004, puis au collège et lycée comme professeur d’histoire-géographie.
Après la mise en œuvre de la loi d’orientation sur l’éducation de 1989 qui prévoit que tout élève a droit à un niveau de formation reconnu à l’issu de sa scolarité, de nombreux livrets de compétences furent élaborés par les éditeurs et les enseignants avec une lisibilité incertaine. En 1999, en m’inspirant de la démarche des arbres de connaissance, j’ai voulu mettre en place une feuille de lecture de l’état d’acquisition des compétences simplifiée pour les GS-CP-CE1 de l’école d’Aulas (Gard), (http://ecole.aulas.pagesperso-orange.fr/pedago/pedindex.html). Lorsqu’en 2005 je suis devenu professeur d’histoire-géographie, j’ai repris la démarche dans l’objectif de mieux préparer ma classe dans la logique du socle commun des compétences et de permettre aux élèves d’avoir une certaine visibilité sur ce que l’on doit apprendre, connaître, savoir-faire en histoire-géographie au collège. J’ai renoncé à la représentation arborée pour un tableau présentant les compétences. Actuellement, l’application se présente comme un système d’outils qui se complètent. La base du système est la liste des compétences et items que l’on travaille en histoire-géographie mais qui ne relèvent pas uniquement de la culture humaniste. Les élèves ont cette liste sous forme de tableau en introduction de leur cahier et reçoivent une fiche-objectif pour chaque leçon. A la fin de la leçon, l’évaluation indique quelles compétences sont évaluées dans le contrôle. Après le contrôle, les élèves cochent les compétences en cours d’acquisition ou acquises sur leur tableau des compétences. La deuxième partie du système est accessible en ligne : https://sites.google.com/site/soclecompetencescollegeduvigan/. Les élèves retrouvent les compétences qu’ils doivent acquérir. Ils peuvent consulter l’état des compétences du groupe classe (croix de couleur rouge, jaune, verte) ou leur propre bilan (élève1, élève2, élève3, …). Ils ont aussi la possibilité de travailler et éventuellement de valider, à leur propre rythme, certaines compétences en ligne grâce à des formulaires d’exercices. L’objectif de ce dispositif est de faire de l’élève un acteur de sa propre scolarité en lui balisant le chemin, lui montrant le but de son cursus et quelle distance il lui faut encore parcourir. Il est libre de choisir son chemin. Il peut mesurer la distance qui le sépare de ses camarades et éventuellement rechercher un soutien auprès de ceux-ci.
C’est la même logique de recherche d’autonomie qui a présidé à la mise en place d’applications android pour les terminales STMG. Depuis des années la question du smartphone à l’école se pose sur le mode « interdiction » alors que c’est un outil numérique puissant et addictif pour nos élèves qui, en terminales, en possèdent quasiment tous un. Les enseignants ont le choix entre ramer à contre-courant ou accompagner la vague et orienter les pratiques de leurs élèves. J’ai choisi cette démarche sans avoir une idée précise de comment faire.
Il y a deux ou trois ans j’ai découvert l’existence d’App Inventor, une application développée par Google qui en a laissé les droits et l’usage au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Elle simplifie le développement des applications sous Android et le rend accessible même pour les novices et ceux qui ne sont pas familiers avec la programmation.
Durant l’été 2013, en m’appuyant sur les très nombreuses ressources internet et sur une blogosphère formidablement documentée, j’ai cherché une démarche transférable aux apprentissages des lycéens. Prenant en compte les spécificités de l’épreuve d’histoire-géographie du baccalauréat STMG, j’ai imaginé des outils numériques d’apprentissage et de mémorisation des questions obligatoires du programme. Ce sont des applications pour smartphones et tablettes androïd qui contiennent les éléments de cours, les repères (humains, chronologiques, spatiaux) et des quizz d’entrainement.
Cette expérience n’aurait pas été possible sans l’exploitation de tout un ensemble de ressources mises à disposition par des enseignants et internautes qui pratiquent la mutualisation, le partage et la diffusion de leurs compétences et de leurs pratiques. Ainsi pour les cours les contributions du site de Grenoble (http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/hg/stmg/), m’ont été fort utiles pour renouveler mon approche du programme. Pour la partie programmation, outre le site du MIT (http://appinventor.mit.edu/explore/) sur App Inventor, le blog de Liam Green-Hugues, un développeur anglais, m’a donné les briques de base pour les quizz et m’a fortement inspiré ( http://www.greenhughes.com/). Grand merci à eux.
Ce programme de travail intitulé « Smartbac-Chamson » est accessible à tous via le lien, https://sites.google.com/site/smartbacchamson/home, qui permet d’installer les applications.
En début d’année, alors que je n’avais fait que la première question du programme, j’ai présenté la démarche aux élèves qui ont tout de suite apprécié le fait de disposer du cours dans le creux de leur main. J’avais prévu la possibilité de réaliser les autres questions du programme avec eux, rédaction et enregistrement des cours, recherche des définitions, des repères et des questions de cours. Malheureusement, un sérieux problème de santé m’a éloigné de mes classes depuis le mois de septembre. J’ai donc achevé moi-même les autres questions.
Je dois reprendre mon poste au mois de février et je pourrai donc mieux évaluer l’intérêt de ces outils et de quelles façons ils sont utilisés. Au mois de juin, les épreuves du bac nous diront s’ils ont été efficaces. »
Frédéric Fesquet
Le contacter
frederic.fesquet_orange.fr [remplacer _ par @]
Son site
http://frederic.fesquet.pagesperso-orange.fr/
Terminale STMG
https://sites.google.com/site/smartbacchamson/home
La cité scolaire du Vigan