Par Monique Royer
Avec ses 175 000 élèves répartis dans 847 établissements, dont plus de 60% d’établissements privés, l’enseignement agricole peut paraître epsilon dans le paysage éducatif français. Et pourtant, par ses missions, par ses liens avec les filières professionnelles et le territoire, par les pratiques pédagogiques qu’il développe, l’attachement des personnels et des élèves qu’il suscite, il s’impose comme une référence.
Source : Observatoire de l’enseignement agricole, rapport 2006
Les établissements d’enseignements agricoles peuvent regrouper en leur sein les trois voies de formation, scolaire, par apprentissage et pour adultes. Ils comportent également une exploitation ou un atelier de transformation. A côté de la mission d’enseignement, quatre autres missions leur sont fixées : la contribution à l’insertion sociale et professionnelle, la participation à la coopération internationale, à l’animation et au développement rurale, la contribution au développement, à l’expérimentation et à la recherche appliquée.
De formations strictement agricoles avec un public composé essentiellement de fils d’agriculteurs, nous sommes passés en quelques années à des spécialités touchant l’ensemble des questions du monde rural, de l’environnement aux services, pour une majorité d’élèves dont les parents sont employés ou ouvriers. Six grands domaines sont concernés : les activités hippiques, l’aménagement de l’espace et la protection de l’environnement, la commercialisation, l’élevage et les soins pour animaux, l’équipement pour l’agriculture, la production, les services, la transformation.
Les établissement peuvent accueillir des classes de la 4e au BTS et délivrent des diplômes spécifiques à l’enseignement agricole mais aussi de l’éducation nationale ( le BAC S, certains BAC Pro ou BTS) ou encore de jeunesse et sports. Le dispositif est complété par une vingtaine d’établissements d’enseignement supérieur, publics et privés, écoles vétérinaires , écoles d’ingénieurs ou d’agronomie.
L’enseignement agricole se caractérise également par ses orientations pédagogiques. Depuis sa rénovation de 1961, initiée par Edgard Pisani, l’innovation pédagogique est une constante de ce système. L’éducation socio-culturelle, l’inscription de la pluridisciplinarité dans les référentiels sont des héritages directs de la rénovation. Elle se perpétue avec la création de nouveaux diplômes, le développement des centres de ressources et se nourrit de la mutualisation, dont Préférence Formations, mise en réseau de l’offre de formations ouvertes et à distance en est la parfaite illustration.
Et c’est cette innovation même qui semble en danger aujourd’hui sous les coups de la rigueur budgétaire.