Avec près de 26 élèves en moyenne devant enseignant au collège contre 21 dans les autres pays européens de l’OCDE, la France est toujours sur le podium des classes à gros effectifs. D’après la Depp, la moyenne est de 30,3 au lycée général et technologique à la rentrée 2023. Les chiffres prennent en compte les différences liées aux cours en groupe. Avec ces chiffres stables pour la France et en baisse dans les autres pays, la France reste toujours avec les classes les plus chargées.
Des chiffres stables en France et en baisse dans les autres pays
En moyenne, la France compte presque 26 élèves par classe au collège contre 21 élèves en moyenne dans les 22 pays de l’UE membres de l’OCDE. La Lettonie avec 17 élèves fait partie des pays au plus faible effectif moyen par classe.
Selon les données de la Depp, « à la rentrée scolaire 2023, un enseignant exerçant dans un établissement du second degré public ou privé sous contrat est face à 21,9 élèves en moyenne pour une heure de cours ». Ces chiffres sont plutôt stables dans le second degré. Dans la plupart des pays de l’OCDE, le nombre d’élèves par enseignant entre 2013 et 2022 a baissé de 1,2 en moyenne.
Augmentation d’élèves dans le secteur privé sous contrat, baisse dans les filières professionnelles
Une baisse du nombre d’élèves est observée dans les filières professionnelles depuis 2011, ce qui est en partie lié à la hausse des effectifs en apprentissage. En terminale professionnelle, ce sont 15,7 élèves par classe avec des différences selon les domaines de spécialité allant jusque 18,1 élèves en « échanges et gestion ». Pour les CAP, il y a en moyenne entre 11,5 et 13,3 élèves par classe.
Une augmentation du nombre d’élèves est observée dans le secteur privé sous contrat : 26,1 en 2023 pour 25,2 en 2011 au collège et 24,3 au lycée pour 23,8 en 2011. Le nombre d’élèves par heure de cours dans les filières technologiques – plus développées dans le secteur public – est de 22,8 (sauf en STMG) contre 24,8 en 1ere générale. La mise en place de la réforme du lycée et de groupes n’a pas amélioré le taux d’encadrement : « Le nombre d’élève moyen par structure en première générale n’a pas baissé depuis 2018 » lit-on dans la note. Les enseignements de spécialité comme « SES », « HGGSP » (Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences politiques) ou « mathématiques » sont ceux qui comptent le plus d’élèves en 1ere, entre 24,2 et 26,3 élèves.
Des effectifs variables, selon les disciplines, options et présence de demi-groupe
Au lycée, selon les disciplines, les options et les spécialités, le nombre d’élèves est très variable, il est en moyenne de 30,9 en EPS et moitié moins en éducation musicale. Les collèges en REP ont plus d’heures de cours en demi-groupes. EN REP+, 22,7% des heures sont enseignées en demi-groupe contre 22,3 hors éducation prioritaire. En moyenne, 21 élèves / classe en REP et 23,4 hors REP. Au collège, il varie aussi, 25,9 en éducation musicale et 23,1 en SVT. Dans la voie professionnelle également, le nombre d’élèves varie selon les disciplines environ de 15,5 dans les disciplines générales et de 21,1 en EPS.
Plus petits établissements, plus petits effectifs
Les petits établissements ont des effectifs plus petits par heure de cours : « dans le secteur public, un enseignant est face à 20,9 élèves en moyenne pour une heure de cours dans un établissement de moins de 300 élèves, contre 22,4 élèves dans un établissement de 300 à 500 élèves et 24,1 élèves dans les établissements ».
Communes moins denses, effectifs plus petits
Les conditions d’encadrement dans les collèges de milieu rural sont meilleures, en moyenne 23 élèves par classe contre 26,6 dans des communes urbaines très denses. Cette note concerne le second degré, dont les effectifs restent supérieurs à la moyenne des pays de l’OCDE, comme pour le premier degré. Pour rappel, en primaire il y a en moyenne 14 élèves par enseignant dans l’enseignement primaire contre 18 en France.
Les enseignants français ont plus d’élèves en moyenne, plus d’heures et sont moins bien payés que leurs homologues de l’OCDE. Alors que des postes sont supprimés, que les effectifs baissent, des choix politiques pourraient être faits pour rejoindre la moyenne des pays européens et améliorer les conditions d’apprentissage des élèves comme d’enseignement des professeurs.
Djéhanne Gani
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