Pour le Snes-FSU, le projet de décret sur le statut des professeur·es agrégé·es est un « projet politique qui n’a rien d’innocent ».
« Le projet concerne l’évaluation, la révision de l’appréciation finale de la valeur professionnelle, les avancements et promotions, le classement à l’entrée dans le corps et au changement de grade », écrit le syndicat. « Le recteur ou la rectrice deviendrait compétent·e pour tous ces actes concernant les professeur·es agrégé·es affecté·es dans un établissement d’enseignement du second degré, dans un établissement d’enseignement supérieur ou dans un service ou établissement placé sous son autorité. Les agrégé·es deviendraient donc un corps à gestion déconcentrée ».
Pour le syndicat, qui fait le lien avec les propos de la ministre sur une possible régionalisation des recrutements, « ce projet, censé répondre à des objectifs d’amélioration de la gestion des personnels et de raccourcissement des délais, est en réalité un acte politique grave qui s’inscrit dans une politique de déconcentration dont les limites ne sont pas clairement posées ».
« Ce projet est éminemment politique et n’a rien d’innocent. Il touche à l’identité d’un des derniers corps à gestion ministérielle avec celui des chaires supérieures » conclut le SNES-FSU pour qui « il faut au contraire maintenir la cohérence d’une gestion nationale du corps des professeur∙es agrégé∙es et de son corps de débouché, le corps des professeur∙es de chaires supérieures. Il s’inscrit dans la logique des attaques contre le statut général de la fonction publique et les statuts particuliers, alors que le ministère de la fonction publique prépare un nouveau projet de loi visant à prolonger les reculs actés par la loi d’août 2019 dite « loi de transformation de la fonction publique » : toujours moins de garanties pour les collègues, toujours plus de prérogatives pour les échelons hiérarchiques déconcentrés! »