Ce mois de mars, la grande lessive fait des bulles ! L’évènement artistique est devenu au fil des ans une date incontournable inscrite dans le calendrier de nombreuses écoles, à l’image de ces deux écoles du Nord : l’une en REP +, l’autre au cœur d’un petit village.
Dans le bassin d’Avesnes -sur Helpe, dans le Nord, ce jeudi, c’est grande lessive pour tout le monde ! Ou presque. Sur 45 écoles, 40 ont répondu à l’appel à s’inscrire au célèbre évènement artistique imaginé par la plasticienne Joëlle Gonthier. Une impulsion lancée par l’équipe de circonscription il y a trois ans grâce à une animation pédagogique sur « la pluridisciplinarité au travers de l’ouverture culturelle. » et trois heures laissées aux équipes pour prendre le temps d’échanger et de concevoir cette exposition temporaire. « Depuis l’engouement perdure et les équipes sont très investies » confirme Sylvie Pfrogner, inspectrice de l’éducation nationale de la circonscription de Avesnes-Aulnoye qui rappelle que le projet reste évidemment sur la base du volontariat.
Qu’il s’agisse d’une grosse école classée REP+ ou d’une école rurale de trois classes, les retours sont similaires, l’aspect fédérateur participe d’une émulation partagée.
« Toute l’école est prenante » se réjouit Axelle Prouvost, directrice de l’école primaire Ferry à Hautmont. « Ce n’est pas évident de trouver des projets qui puissent réunir de la PS au CM. En particulier avec 17 classes. » Une vingtaine de kilomètres plus loin, Nathalie Montury, directrice à Le Favril salue également cette possibilité donnée de « nous réunir ensemble ». L’école est répartie originalement sur trois lieux de la même commune, à quelques rues de distance. L’exposition temporaire est ainsi une « occasion de refaire une seule école. » C’est la cour des CM qui a été choisie, car elle est également la place du village qui devient, grâce à des barrières, la récréation lors du temps scolaire. « Cela permettait de partager pleinement cette exposition en la situant sur l’axe principal de circulation du village » explique Nathalie.
Car un autre enjeu souligné par les deux enseignantes est l’implication des parents.
A Hautmont, après avoir tenté la première année une visite libre de l’exposition sur le temps scolaire, c’est un temps après la classe qui est privilégié. « En parallèle à d’autres sollicitations, cela permet aux parents d’oser entrer dans l’école en compagnie de leurs enfants qui montrent et racontent leurs productions. » précise Axelle. « L’étape suivante sera qu’ils produisent aussi. »
Une démarche mise en place à Le Favril où les parents sont de plus en plus nombreux à accrocher leurs œuvres. « Le long terme joue, les parents connaissent le dispositif et les enfants les incitent fortement ! » explique Nathalie « Et le format A4 n’est pas contraignant, ni pour nous, ni pour eux. Mais il faut avouer que le thème de cette année « faire des bulles » est facilitateur. »
Faire des bulles
Un sujet original dont les équipes se sont saisi collectivement. « Au départ, il y a eu quelques ouh là là assez dubitatifs… » se souvient la directrice de Hautmont. « Mais avec l’appui de Karine Hiet, notre référente art de l’école, qui a ébauché de premières pistes, nous avons fait des explorations individuelles ou communes puis avons discuté en conseil des maîtres. Les appropriations artistiques ont été variées. Les maternelles ont plutôt fait de la peinture et les cycles 3 ont choisi la photographie. Souvent des liens ont été fait avec les sciences. ». À Le Favril aussi, la réflexion créative est un moment intéressant et de partage de pratiques. « Nous pensons aux divers médiums possibles, nous cherchons des techniques particulières » témoigne l’enseignante des CM. « Les enfants apprécient particulièrement, ce sont des moments d’échanges langagiers où ils commentent les réalisations, interrogent les camarades. Et puis il y a cette valorisation d’exposer au grand public. »
Ce jeudi 21 mars, dans les deux écoles, parents et enfants, mais aussi les élu.es ou personnels des mairies qui sont parties prenantes, vont faire des bulles pour agrémenter la visite. Une proposition faite sur le site de l’évènement repris avec envie par les deux écoles. « On va s’amuser ensemble en fait jeudi matin ! » s’égaye Nathalie. Quand l’art offre un moment festif à la communauté éducative…
Cerise Lenoir