Pour l’intersyndicale, CGT Educ’action, CNT-FTE, SE-UNSA, SNALC, SNUEP-FSU, SUD Éducation et SGEN-CFDT, la rentrée est « chaotique » dans les lycées professionnels. « Alors même que, lors de son allocution de mai dernier le Président de la République associait le décrochage des élèves à un manque de choix de ceux-ci pour les filières professionnelles, le ministère par le truchement de son outil d’orientation Affelnet n’est pas en mesure d’offrir des places à l’ensemble des jeunes souhaitant intégrer le lycée professionnel. Ainsi ce ne sont pas moins de 13500 lycéen.nes qui se retrouvent sans affectation à cette rentrée dont les 2/3 souhaitant accéder à une formation professionnelle. Pour pallier l’urgence ils·elles sont rajouté·es au dernier moment dans des classes déjà surchargées et prioritairement dans celles des filières prétendument non insérantes ! » écrivent les organisations syndicales dans un communiqué.
Elles actent l’échec du déploiement du Pacte, « bras armé de la réforme », « alors que tous les lycées professionnels ont reçu entre deux et trois briques par personnel, à ce jour, on n’est encore très loin d’une brique par enseignant en moyenne. Cette résistance démontre que le temps de travail n’est pas extensible et le refus de la réforme Macron par les personnels ! » .
Quant aux BDE- Bureau des entreprises, là aussi l’intersyndicale acte un échec « partiel ». « La mutualisation entre plusieurs établissements, une fiche de poste délirante en termes de missions, et le statut de contractuel ont fini de décourager les candidat.es du monde extérieur à l’EN ».
« Ces premières mesures hors sol de la réforme, imposées au pas de charge, à coup de briques du Pacte, participent à déréguler un peu plus le fonctionnement de nos établissements, à dégrader toujours plus nos conditions de travail et à renforcer la perte de sens de nos métiers. Pour 2024, les perspectives sont tout aussi inquiétantes et constituent pour l’intersyndicale des lignes rouges »
Sur l’augmentation des temps de formation en entreprise et les épreuves du bac en mars dès 2025, les syndicats interroge l’ambition du Ministre pour les élèves de la voie professionnelle. « Le choc des savoirs pour les élèves de lycée pro ce serait donc moins d’école ? ».
« Les cartes des formations dont les modalités d’élaboration changent, risquent d’avoir pour seule boussole l’employabilité immédiate et pour objectif la fermeture des filières non-insérantes» s’inquiètent la CGT Educ’action, la CNT-FTE, le SE-UNSA, le SNALC, le SNUEP-FSU, SUD Éducation et le SGEN-CFDT. « Beaucoup de collègues vont devoir se reconvertir, du jour au lendemain, de façon contrainte et brutale et les jeunes ne seront plus pensés comme des élèves mais comme une main d’œuvre immédiatement exploitable. D’aucune façon, son « évolution » ne doit se restreindre à la seule mise en adéquation avec les besoins économiques immédiats et locaux des entreprises : chaque jeune, quel que soit le lieu géographique de son lycée professionnel, doit pouvoir trouver la formation de son choix ».
Afin d’exposer toutes ses inquiétudes, l’intersyndicale a demandé une audience au ministre de l’éducation G. Attal. Les syndicats seront reçus par Carole Grandjean, dans des bilatérales, aujourd’hui. Sigrid Gerardin, du SNUEP-FSU, sera reçue par Carole Grandjean et Gabriel Attal.