La lecture à voix haute, objet d’apprentissage
Pour lire à voix haute, il faut avoir compris le texte. Il faut savoir lire pour déclamer un texte et être un lecteur expert si l’on veut faire passer des sentiments (c’est-à-dire sa façon de concevoir le texte). Cela suppose un choix des textes à lire en fonction des compétences de l’élève pour ne pas le mettre en difficulté.
La lecture à voix haute ne sert pas à vérifier des compétences de lecteur. C’est une activité qui porte sur la lecture mais qui n’est pas suffisante pour entrer dans la compréhension fine d’un texte. Ce n’est pas une étape vers la lecture silencieuse mais elle nécessite une lecture silencieuse préalable (qui elle, vise la compréhension).
La lecture à voix haute est une leçon de langue. Les erreurs détectées permettent un travail de remédiation de la langue que la lecture silencieuse ne permet pas (prononciation, déchiffrage, hésitation) et une imprégnation de la langue (structures, tournures).
La lecture à voix haute s’apprend. Elle demande un entraînement spécifique. Des activités programmées en classe aident à l’amélioration de la diction. On ne lit pas devant un public de façon innée.
La lecture à voix haute contribue au renforcement de la personnalité de l’élève. Elle permet de mettre en œuvre des projets d’expression, des mises en scène théâtrales, des lectures spectacles, une présentation d’exposé, la création d’un livre cassette, l’enregistrement en voix-off d’un montage multimédia.
Quels sont les types de difficultés que peuvent rencontrer les élèves ?
Les difficultés peuvent dépendre de la nature du texte :
de sa forme : s’agit-il d’un récit ? d’informations pratiques ? d’un dialogue ? d’un poème ?
du sujet traité : est-il familier au lecteur ?
du vocabulaire employé : comporte-t-il des mots inconnus ? mal connus ? des termes techniques ? abstraits ? des mots ou des noms étrangers ?
de la syntaxe plus ou moins simple ou complexe : les phrases sont-elles courtes
L’évaluation d’une lecture à haute voix peut se faire selon trois types de modalités :
diagnostique : elle permet d’apprécier le niveau de lecture et les difficultés rencontrées par les élèves en situation de lecture à haute voix. Elle donne des indications sur les compétences à travailler plus particulièrement ;
formative : elle met en évidence les acquis de l’élève dans le but de le faire progresser. Elle fait partie du processus
sommative : elle apprécie le niveau final d’une acquisition en le rapportant à une norme.
Quand je lis à haute voix, j’effectue trois opérations :
Une opération de lecture visuelle silencieuse portant sur un morceau de texte (inférieur, égal ou supérieur à une phrase) avec attribution de sens : je lis, je comprends ;
Une opération de diction : je dis ce que j’ai lu et compris ;
Une opération de rétroaction qui prend en compte l’effet produit par ma diction soit sur moi-même (dans le cas d’une lecture pour soi), soit sur mon auditoire (dans le cas d’une lecture pour autrui).
Ces trois opérations se succèdent et se chevauchent dans le temps, ce qui pose le problème de leur synchronisation et de leur coordination. La lecture à voix haute est donc difficile car elle implique d’abord la lecture visuelle (pour le saisissement du sens) à laquelle elle ajoute deux autres opérations qui viennent la compliquer.
Il est essentiel de souligner que la compréhension précède l’oralisation : je vois des signes écrits, je comprends ce qu’ils veulent dire, puis je dis ce que j’ai compris qu’ils veulent dire.
La lecture à haute voix est une activité spécifique. Il est important de lui consacrer des moments d’apprentissages particuliers , notamment avec le speed booking : chaque élève a 2 minutes pour présenter un livre et en lire un petit extrait.
Ces propositions ont été compilées par Martine Drodzinski (cf article), elle puise ses références sur le site Eduscol.