A qui profitera la réforme du lycée ? Un premier sondage, auprès de 700 lycéens, réalisé par L’Etudiant, montre que 62% prendrait les spécialités maths. Viendraient ensuite physique chimie (43%), histoire-géo-géopolitique-sciences politiques (32%) et SVT (32%). A première vue les lycéens tentent de reconstruire les anciennes filières où la série S accueillait la moitié des lycéens généraux devant la série ES avec un tiers. Mais la question des maths reste centrale.
Un des aspects les plus contestables de la réforme du lycée, c’est de laisser aux élèves le choix des spécialités qu’ils souhaitent suivre. Ces choix sont intimement liés à celui du lycées, les établissement proposant une offre éducative limitée. En clair, le choix de l’établissement en 3ème va s’avérer déterminant pour l’avenir du jeune. En avançant ainsi l’âge de l’orientation, la réforme effectuera un premier tri social de façon importante d’autant que le ministère s’est bien gardé de toucher aux filières professionnelles et technologiques.
Le deuxième outil de sélection ce sont les maths. Celles ci ne sont plus obligatoires à partir de la première. Ne suivront un enseignement mathématique en première et terminale que les jeunes qui les demanderont. En même temps les nouveaux programmes ont nettement relevé le niveau des spécialités mathématiques. Il n’y a plus de place pour les élèves moyens en maths à partir de la première, comme ceux de ES. Soit ils investissent dans les maths pour pouvoir suivre en première soit ils laissent tomber. Là est le piège puisque les attendus de la quasi totalité des formations supérieures longues exigent des maths. C’ets le cas par exemple de la psychologie.
De piège en piège, sous couvert de liberté ,la réforme sélectionne et elle le fait scolairement et socialement. Ce sont les élève sles mieux informés qui vont tirer leur épingle du jeu. Or on sait bien que cette information est le propre des familles et des établissements privilégiés.
Aussi le premier sondage de L’Etudiant montre à la fois que la réforme n’apporte rien sur le terrain des inégalités mais que celles ci se maintiendraient, ce qui serait une bonne nouvelle. Tout laisse craindre qu’en réalité la situation soit pire.
F Jarraud