« Le mot qui est au coeur de toutes les politiques publiques que nous menons et qui est devenu notre devise est l’école de la confiance ». Intervenant lors du colloque du Mouvement contre la constante macabre (MCLCM), Jean-Michel Blanquer a disserté sur la confiance qu’il exige des acteurs de l’école. Alors que le MCLCM recommande l’évaluation par contrat de confiance, JM Blanquer a longuement parlé des évaluations de CP CE1 et de l’avenir du Cnesco, sans oublier sa récente prestation télévisée…
Le retour de la confiance
JM Blanquer a une qualité, c’est la fidélité. Soutien du MCLCM depuis ses origines, il intervient régulièrement au colloque annuel du MCLCM. Ce nid de « pédagogistes » n’est pourtant pas son milieu naturel. Mais la démarche d’André Antibi repose sur une évaluation par contrat de confiance. Et là on a deux notions qui sont des clés du discours ministériel.
On croyait pourtant la confiance définitivement sortie de l’argumentaire ministériel après les commentaires de #pasdevagues. Ce mouvement a largement démontré qu’il n’y a pas de confiance entre les enseignants et leur hiérarchie. Mais JM Blanquer reste sur ses rails. Debout seul sur scène, pendant presque une heure, il a traité de la confiance qu’il souhaite obtenir dans l’institution scolaire.
Il a pour cela de très bonnes raisons. « Si on réussit à créer de la confiance dans la direction de l’Education nationale alors beaucoup de transformations sont possibles », affirme JM Blanquer. Et il s’insurge une nouvelle fois contre les médias qui le persécutent. « Si ma parole est caricaturée alors les transformations sont plus difficiles… On est frappé par une forme de malveillance et de transformation de mes propos en permanence. Il y a des pays où ça n’existe pas », dit -il. On aurait envie de lui demander dans quel genre de pays les ministres échappent aux critiques des médias…
Des évaluations pour éclairer les profs
Le ministre a longuement défendu les évaluations CP et CE1, « ce qui se fait de mieux dans le monde ». Pour lui ces évaluations offrent « un panorama complet des compétences parfois implicites de ce qui détermine la réussite ». Elles permettent aux enseignants d’avoir « une vision plus complète » des forces et faiblesses des élèves. Le ministre réfute les critiques portées sur ces tests et l’opposition entre compréhension et mesure de la fluence. « La fluence est un élément déterminant de la compréhension ». Il réfute aussi une quelconque « normalisation » imposée avec ses évaluations. Mais « laisser de jeunes professeurs dans l’ignorance de ce qui fait progresser les élèves serait une grande faute ». Le ministre justifie aussi que les inspecteurs imposent les formations : « si on constate sur tel territoire une faiblesse par exemple en grammaire alors il est normal de faire des formations ».
JM Blanquer a encore évoqué les évaluations d’établissement qu’il veut mettre en place en lien avec des contrats d’établissement avec les rectorats. « On veut que les établissements soient dans une logique contractuelle avec les rectorats ».
Développer le Cnesco
S’agissant de l’évaluation de l’Ecole, JM BLanquer aborde le devenir du Cnesco. « Supprimer le Cnesco ce n’est pas l’idée. Le Cnesco depuis 5 ans a fait un travail très intéressant que je salue. Il a reussi à rassembler des analyses globales sur le système éducatif.. On va continuer à faire vivre le Cnesco et on espère le développer ». JM Blanquer s’est pourtant opposé au vote du budget du Cnesco le 13 novembre.
Le trauma de la télé
Peut-on évaluer un ministre ? JM Blanquer est revenu sur sa récente prestation télévisée où il s’était révélé incapable de conjuguer des verbes. « Je ne veux pas faire de ce moment un moment de fonte. Le ministre n’est pas infaillible.. Ca rendra plus subtile et utile notre vision de l’erreur ». Après tout JM Blanquer parlait devant des enseignants convaincus au moins que l’erreur est une source de progrès.
François Jarraud
