Sur quel modèle fonder la formation des enseignants à la fonction de concepteur-tuteur de cours en ligne ? La question est importante au moment où les universités se dotent de campus électroniques et où la FOAD se développe à tous les niveaux. Christophe Reffay et Thierry Chanier, LIFC université de Franche Comté, ont observé différentes approches. Ils concluent à l’importance des communautés de pratique pour la formation. » Pour conclure sur le scénario de compagnonnage qui nous semble aujourd’hui le mieux adapté aux enseignants universitaires demandeurs, nous préconisons 3 phases. La première permettant de vivre en tant qu’apprenant une expérience de formation collaborative en ligne, en accomplissant un cycle complet d’une communauté d’enquête. Elle permet en particulier à l’apprenant d’observer le rôle du tuteur et de mieux comprendre l’environnement de l’apprenant distant incluant le temps dont il dispose, les difficultés sociales, motivationnelles ou techniques qu’il peut rencontrer, et l’aide et le soutien que peut lui procurer le tuteur et les pairs dans cette formule collaborative. La deuxième est directement en lien avec le projet de l’apprenant et focalise sur la conception de son premier module d’enseignement collaboratif partiellement ou totalement en ligne… La troisième étape est celle où le tuteur cesse d’encadrer formellement le groupe, et où chaque individu entre librement dans une communauté de pratique pour finir la conception de son module, l’animer réellement devant ses étudiants et échanger sur les pratiques d’animation et de conception avec ses pairs ».
Pour les auteurs, » ce n’est pas le manque de compétences techniques qui risque de causer le plus de dégâts (inefficacité, abandon des apprenants) dans une formation en ligne, mais plutôt la méconnaissance de l’environnement de l’apprenant distant, ou le manque de maîtrise des outils méta-cognitifs, permettant de guider l’apprenant dans son apprentissage et le rendre autonome face à celui-ci ».
Etude (en pdf)