"Ca nous intéresse d’être dans un esprit de recherche permanente et de voir comment on peut traiter le programme d’une autre façon". Tous deux professeurs en collège, Sarah Carlier (collège Badinter, La Couronne ) et Romain Saunal (collège Michelet Angoulême) proposent en 6ème une découverte de l’assemblée athénienne à travers la bande dessinée. Une approche originale qui vise la coopération et l’intégration de tous les élèves.
Une ruse pédagogique
A l’origine de cette séquence une réflexion menée dans le cadre des Traam, ces travaux académiques, sur la narration et le numérique. "On voulait quelque chose d’applicable à nos élèves", nous dit Romain Saunal. Et cela les amène à imaginer une séquence avec un outil de création de BD de la Bibliothèque nationale de France : BDNF.
En histoire, on passe généralement par le récit pour traiter ce chapitre. Pourquoi le choix de faire réaliser une BD par les élèves ? "Cela plait aux élèves", nous dit Sarah Carlier. "Avec le récit on pouvait mettre en difficulté certains élèves. En même temps on travaille les mêmes compétences que pour un récit : l’organisation logique et la sélection d’informations. Mais les élèves ne le perçoivent pas de la même façon. C’est plus agréable pour eux alors que c’est plus exigeant car il y a peu de bulles dans une page de BD".
Privilégier la coopération
Pour faire leur planche de BD, les élèves ont du déjà apprendre à sélectionner puis trouver un texte cohérent en peu de cases, explique Romain Saunal. Par contre les deux enseignants soulignent le coté chronophage de l’activité malgré la facilité d’utilisation de l’outil BDNF qui fait que les élèves n’ont rien à dessiner. Au total l’activité a pris 5 heures sans compter le temps de correction de chaque planche.
Sarah Carlier n’a pas de regret. "Ce n’est pas à faire à chaque chapitre. Mais une ou deux fois dans l’année on développe de nouvelles compétences comme le travail de groupe et la coopération". Pour Romain Saunal les élèves ont appris à sélectionner les informations et se souviennent davantage de la Pnyx et de l’assemblée athénienne.
Mais derrière cette séquence il y a aussi le plaisir des enseignants. "Ca nous permet de nous renouveler et c’est important", dit S Carlier. "On a travaillé avec la professeure documentaliste et c’est très agréable. On doit pouvoir le faire avec d’autres collègues". "Ca nous intéresse d’être dans un esprit de recherche permanente et de voir comment on peut traiter le programme d’une autre façon", continue R Saunal. Au point qu’ils proposent aussi une séquence de géographie également en BD.
François Jarraud