Yves Biton est enseignant de mathématiques depuis de nombreuses années. Actuellement, il enseigne en particulier en TS au Lycée Einstein à Ste Geneviève des Bois, en Essonne.
Son goût de l’informatique l’a amené à participer à l’écriture de logiciels pour l’opération Informatique Pour Tous (« Calculs Numériques »), puis pour Nathan (« Fractions »). Depuis huit ans, il se consacre à ce qui est devenu MathGraph32, qui a été développé avec la complicité de Daniel Buret (chef de Projet CNDP).
Le Café Pédagogique l’a rencontré.
– La genèse de MathGraph32
Ce logiciel était d’abord la réponse à une nécessité : Yves Biton, utilisateur de Geoplan et Cabri, n’était pas entièrement satisfait des interfaces de ces outils. Réaliser une interface qui lui convienne dans sa pratique pédagogique, voilà la raison première de MathGraph32.
A Geoplan, Yves Biton reproche une interface qui fait un appel très fréquent aux menus, et à Cabri, il reproche la difficulté qu’il y a à y faire de l’analyse, pain quotidien d’un enseignant de Lycée.
Et, effectivement, ce qui frappe l’utilisateur de Geoplan et de Cabri que je suis, c’est la prise en main aisée du logiciel, avec cette curieuse impression de se servir d’un outil qui participe un peu de ses deux prédécesseurs !
Pour les techniciens, il peut être intéressant de savoir que le développement s’est fait, au tout début, en Pascal pour Windows, puis en C++ : c’est une évolution que plus d’un a faite…
– Qu’est ce que MathGraph32 ?
On retrouve donc, dans MathGraph32, tout ce qui fait l’intérêt d’un logiciel de mathématique dynamique : traitement des objets de la géométrie plane, mais aussi de l’analyse (fonctions et suites) ; outils de calcul et de mesure d’objets géométriques…
On y retrouve par exemple la possibilité d’automatiser certaines tâches par création de boutons de la figure (c’est l’analogue des commandes de Geoplan ou des macros de Cabri).
Une spécificité intéressante du logiciel est de permettre d’incorporer dans une figure un objet par lien OLE : on peut ainsi insérer une image dans une figure, ou une formule issue de l’éditeur d’équations. Comme Geoplan, MathGraph32 utilise Un contrôle ActiveX pour permettre l’export d’une figure animée sur le Web (via Internet Explorer uniquement).
Enumérer toutes les fonctionnalités du logiciel serait fastidieux…
Mieux vaut que vous les testiez vous-même : en effet, une version, actuellement limitée à 32 objets, est en téléchargement libre (pour une utilisation non commerciale) sur le site du CNDP. Elle permet déjà une bonne prise en main de l’outil. Sur le même site figurent des exemples de fichiers permettant d’avoir un aperçu des possibilités du logiciel.
– Deux nouvelles versions à venir
Dans les mois à venir (en janvier en principe), deux nouvelles versions de l’outil verront le jour.
L’une est une mise à jour de la précédente, où l’ergonomie a été partiellement remaniée à la suite de remarques d’utilisateurs (par exemple, les boutons y sont moins nombreux). La principale nouveauté réside dans l’implémentation d’aides visuelles à la création d’objets. De plus, cette version permettra un paramétrage des menus.
Une bonne nouvelle : cette version sera gratuite pour les précédents possesseurs d’une licence du logiciel.
L’autre nouvelle version est spécifiquement destinée aux Ecoles. A la suite d’un travail avec des instituteurs au CDDP du Bourget (93), Yves Biton a développé une version facilitant l’emploi de MathGraph32 en école : par exemple, un outil rapporteur a été rajouté, une unité placée dans les figures et les perpendiculaires se voient systématiquement dotées d’angles droits, ce qui est l’habitude en école. MathGraph32 rejoint donc, dans cette catégorie, Geoflash qui a déjà développé, un peu confidentiellement, une version spécifique.
Le Café vous tiendra informés de leur disponibilité.
– MathGraph32, un démonstrateur de théorèmes !
Sachez aussi que ce logiciel a contribué à l’invention (la découverte ?) d’un théorème inédit : si un point M parcourt le cercle circonscrit à un triangle ABC, le barycentre M’ des points pondérés (A, MA), (B, MB) et (C, MC) décrit un triangle.
L’aventure est décrite à l’adresse : http://www.cndp.fr/maths/ (rubrique « Un Théorème découvert grâce à MathGraph32 »). Ce travail a fait l’objet d’un article dans le bulletin de l’APMEP de décembre 2002.
– Et combien cela coûte-t-il ?
A propos de prix, les nouvelles sont bonnes, puisque le logiciel coûte 59€ pour une licence site, ce qui le met dans la même gamme de prix que Geoflash, et le rend beaucoup plus économique que Cabri ou Geoplan (dont les prix de la dernière version ont augmenté).
Si votre budget d’établissement est un peu court, vous aurez intérêt à jeter un oeil à MathGraph32 pour voir s’il vous convient.
En conclusion, MathGraph32 nous a semblé être un outil du même niveau que les autres logiciels de mathématique dynamique ; un peu injustement méconnu, son prix attractif devrait lui valoir l’attention de plus d’un établissement scolaire. De plus, c’est un logiciel labellisé RIP (Reconnu d’Intérêt Pédagogique) par le Ministère : c’est un gage de qualité.
http://www.cndp.fr/maths/mathgraf/
Entretien : Didier Missenard