« Il ne s’agit pas de légitimer le jeu mais de développer le sens critique et des sensibiliser les élèves à une consommation éclairée ». Professeur d’histoire-géographie au collège REP Léonard de Vinci de Belfort, Julien Yenny a mis la barre très haut en s’appuyant sur un jeu qui sent le souffre pour enseigner la Révolution française en 4ème.
« En 4ème enseigner la Révolution française pose un vrai défi chaque année », nous a dit Julien Yenni. Il faut enseigner une suite importante d’événements très complexes en un temps très limité. Le risque c’est de perdre en cours de route des événements importants, le sens profond des événements voir l’intérêt des élèves.
Julien Yenni a pensé à s’appuyer sur le jeu fort populaire chez ses élèves Assassin’s Creed Unity. C’est un jeu qui sent le souffre par ses scènes de violence. Mais qui permet une véritable immersion dans le Paris de la Révolution qui est reconstitué avec brio. « Pas question de jouer en classe », décide très vite J Tenni. La violence de certaines cènes l’interdit. Par contre il entend exploiter l’intérêt des élèves et la qualité iconographique du jeu.
« J’ai extrait des séquences vidéos du jeu. Je les confronte à des documents iconographiques d’époque et à des textes. Pour chaque événement l’élève est guidé par un questionnaire en ligne », nous a dit J Yenni. « Il ne s’agit pas de légitimer le jeu mais de développer le sens critique et des sensibiliser les élèves à une consommation éclairée ». Les élèves travaillent en groupe et produisent un récit qui sera ensuite exposé aux autres élèves.
« Les élèves ont parfaitement mis en évidence des anachronismes dans le jeu. Ils ont aussi réalisé comment le jeu exploitait des failles de l’histoire pour faire entrer les héros du jeu dans le déroulé historique ». Par exemple c’est le héros du jeu qui est crédité de la blessure de Robespierre. « Ils découvrent la part de fiction », explique J Yenni. Le cours d’histoire participe à l’éducation aux médias et à l’esprit critique.
Comment alors arriver à ce que les élèves qui ont travaillé sur un événement aient une idée globale du déroulé, des étapes et des mécanismes de la Révolution ? Julien Yenny a eu une autre idée forte : celle de faire construire par les élèves une frise chronologique collaborative. Mais c’est déjà une autre histoire…
François Jarraud