Par François Jarraud
Chatel attaque le bac
Nathalie Mons : Les propositions gouvernementales visent à déconstruire les cadres externes et nationaux de l’éducation..…
Quel bilan pour l’Ecole sous Sarkozy ?
Présidentielle : Participez au sondage l Bac : Les lycéens contre les propositions Chatel l Bac : Syndicats et parents refusent le « tribunal d’exception » l Primaire : Mutations en panne l Ce soir , pas de devoirs ! l Evaluation : Chatel veut passer en force l Il faut sauver Abdolreza Ghanbari.
Orientation : L’insertion des étudiants est plus difficile l Orientation : APB : Comment s’y retrouver ?.
Une semaine pour faire aimer les maths….
Pétrole et éducation ne font pas bon ménage …
Le Printemps des poètes l Les Cahiers d’Économie et Gestion l SES : L’euro a-t-il nui à la France ?.
Chatel attaque le bac
« L’examen du bac est à bout de souffle. Il ne certifie plus un niveau de connaissances. Si on continue comme cela on va dévaloriser el bac ». Alors que Luc Chatel avait tenu à prendre ses distances avec les détracteurs du bac en 2010 et 2011, il a opéré le 12 mars un revirement complet en dénonçant la qualité du diplôme. A 40 jours de l’élection présidentielle, le ministre publie un rapport qui dénonce la baisse de qualité du bac et propose sa refonte. C’est la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur qui est en jeu.
Un rapport critique sur le bac. Luc Chatel s’appuie sur un rapport d’une vingtaine de pages coordonné par l’inspecteur des finances Laurent Buchaillat et l’inspecteur général Stéphane Kesler, ancien directeur du services des examens (SIEC). Il faut rappeler que la RGPP s’est fixé comme objectif la réduction des coûts des examens, ce qui explique la présence des Finances. « L’amélioration continue de la réussite à l’examen, dans un contexte d’élargissement de l’accès au baccalauréat, suscite des doutes sur sa qualité certificative» affirment les rapporteurs. En clair, à leurs yeux, le fait que le nombre de bacheliers augmente signifie que le niveau baisse. Le rapport relève que le nombre de bacheliers a doublé depuis 1985 passant de 253 000 à 513 000. « Cela a entraîné la destruction de l’unité du diplôme » poursuivent les rapporteurs, avec la multiplication des bacs. C’est donc bien la montée des bacs professionnels depuis 1985, année de leur création qui semble leur poser problème. Ils dénoncent aussi la règle de compensation des résultats. « 5% des élèves de S auraient eu le bac avec des notes inférieures à 10 dans les disciplines principales », affirment-ils. En fait 219 lycéens ont eu le bac S avec une note inférieure à 10 dans les 3 disciplines scientifiques (pour 145 000 reçus). Enfin ils critiquent les épreuves de second groupe dont « la qualité certificative est incertaine ». Elles permettent à des candidats ayant atteints au moins 8 de moyenne de représenter certains épreuves.
Nathalie Mons : Les propositions gouvernementales visent à déconstruire les cadres externes et nationaux de l’éducation
Nathalie Mons a analysé les politiques de certifications et leurs effets sur les acquis des élèves. Elle a aussi, pour la Commission Européenne, une analyse comparative de l’autonomie des établissements incluant les évaluations des élèves. Elle revient sur les mesures présentées par Luc Chatel sur le baccalauréat.
Luc Chatel a annoncé hier un ensemble de mesures visant à réformer le bac : notes éliminatoires, développement du contrôle continu, suppression des options… Qu’en pensez-vous ?
N. M. : Il me semble que, comme l’année dernière lorsque l’affaire des fuites au bac fut largement entretenue par les interventions du ministre lui-même, ces propositions de réforme visent un double objectif : délégitimer le baccalauréat pour imposer à terme un contrôle continu, dans le cadre d’une politique plus générale d’autonomie des établissements et de déconstruction des cadres nationaux de l’éducation et limiter les coûts d’un tel examen (en supprimant la certification qui repose sur un champ large de disciplines et d’options). A ces objectifs récurrents sous le quinquennat Sarkozy, cette année, s’ajoute également un objectif strictement électoraliste : le développement d’une proposition qui porte une coloration malthusianiste – il faut que moins d’élèves aient le bac – qui s’inscrit dans une perspective de droite populiste.
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L’Éditorial de Francois Jarraud
Quel bilan pour l’Ecole sous Sarkozy ?
Pas facile à faire ce bilan ! D’abord du fait des dissimulations. Sous Sarkozy, le ministère ne publie que les études et les statistiques qui vont dans le sens voulu par le pouvoir. De fait le nombre des publications s’est effondré aussi bien pour les Notes d’information de la DEPP que pour les travaux de l’Inspection générale. Sur ce terrain les années Chatel seront celles de la bouche cousue…
Ensuite du fait des incohérences. Voilà un gouvernement qui prétend appliquer al loi Fillon (quand même !) de 2005 sur le « socle commun » et qui multiplie les dispositifs dérogatoires, ceux qui écartent de l’Ecole les jeunes à la fin de la 5ème… Voilà un pays qui s’est fixé comme objectif 80% de jeunes au niveau bac mais qui veut établir des notes éliminatoires au bac… Au final, ce sont souvent les observateurs étrangers qui aident à saisir les particularités du système éducatif français.
Notre bilan tient en 18 mots et deux noms propres. Accompagnement, Autonomie, Budget, Carte scolaire, Décrochage, Evaluation, Formation, Inégalités, Innovation, Lycée, Métier, Niveau, Pilotage, Professionnel, Recrutement, Socle, STI, ZEP sont les mots du lexique sarkozien. Les deux noms propres sont ceux de deux grands témoins : la direction de l’éducation de l’OCDE et l’historien de l’école Claude Lelièvre. Dix huit et deux : au total vingt articles. Symboles d’un quinquennat en vain ?
Découvrez notre dossier « Le Bilan »
Présidentielle : Participez au sondage
Présidentielles 2012 : Quelles mesures voulez-vous pour l’Ecole ? Acteurs de l’Ecole, vous la connaissez mieux qui quiconque et vous savez ce qui est bon pour elle. Attachés aux valeurs démocratiques vous vous souciez du rôle de l’Ecole dans la construction de la société de demain. Avec ce court sondage, choisissez parmi les propositions des différents candidats celles qui vous semblent les meilleures.
En moins de 24 heures, vous êtes déjà 530 à avoir participé au sondage. Les réponses de cette première journée montrent des choix déterminés et nuancés. Le sondage vous prendra peu de temps. Pour participer il suffit de s’inscrire (gratuitement) sur le site. Participez au sondage, il ne vous reste plus que quelques heures !
Participez au sondage : Quelle Ecole demain ?
Bac : Les lycéens contre les propositions Chatel
« La proposition du ministre entraînera automatiquement une baisse du nombre de diplômés », note l’UNL, première organisation lycéenne. « Luc Chatel va toujours plus loin dans la mise en place d’un système élitiste ». Cette opinion est partagée par le Syndicat général des lycéens (SGL) qui « s’oppose catégoriquement aux mesures avancées par le ministre ».
Bac : Syndicats et parents refusent le « tribunal d’exception »
Refus unanime. Douze syndicats d’enseignants (Sgen, Snes, Se-Unsa, Cgt, Fep Cfdt, FO, Sud etc.), la Fcpe, l’UNL et l’Unef dénoncent « une juridiction administrative spécifique » pour sanctionner la fraude au bac. Le ministre soumet au CSE le 22 mars un projet de décret qui remplace la juridiction actuelle, jugée trop lente, par un tribunal nommé pa r le recteur.
Primaire : Mutations en panne
« Bon nombre d’enseignants, essentiellement des femmes, ne pourront concilier leur vie familiale et leur vie professionnelle« , annonce le Snuipp. Snuipp et Se-Unsa déplorent l’effondrement du taux de mutation dans le premier degré. Pour le Snuipp, « les situations budgétaires des départements conduisent les inspecteurs d’académie à restreindre les possibilités de mutations ». Seulement 25% des 17 000 candidats ont obtenue satisfaction.
Ce soir , pas de devoirs !
« Nous rejetons cette forme de « sous-traitance pédagogique » aux familles, qui, en outre, est cause de conflits quasi quotidiens entre parents et enfants ». L’Icem et la Fcpe ouvrent un site commun pour dénoncer le recours aux devoirs. « La sempiternelle réponse que l’on nous fait, c’est que ce sont les parents qui réclament des devoirs. Mais nous faisons le pari qu’ils n’en demandent que parce que c’est souvent le seul lien qu’on leur propose avec ce qui se passe en classe. Si on leur propose d’autres modalités de communication avec les enseignants, d’autres façons d’accompagner la scolarité de leurs enfants, ils les adopteront bien vite ! »
Evaluation : Chatel veut passer en force
Après l’échec du dernier CTM où l’absence de la quasi totalité des syndicats a annulé la réunion, Luc Chatel convoque le prochain CTM le 15 mars. Il met à l’ordre du jour les textes sur l’évaluation des enseignants.
Il faut sauver Abdolreza Ghanbari
Le professeur et poète Abdolreza Ghanbari est dans le couloir de la mort d’une prison iranienne. Il a été condamné pour « inimitié envers Dieu » et contraint de signer des aveux. L’Internationale de l’éducation demande un sursis à exécution. Elle appelle les enseignants à manifester leur solidarité en signant une pétition.
Orientation : L’insertion des étudiants est plus difficile
« Les jeunes arrivés sur le marché du travail en 2007 accèdent plus difficilement à l’emploi que leurs aînés », montre une étude du Céreq. Après trois ans de vie active, le taux de chômage des sortants du supérieur, s’établit à 11 % des actifs, contre 8 % pour ceux arrivés sur le marché de l’emploi trois ans plus tôt. Cette dégradation reste modérée en comparaison de celle dont ont pâti les sortants du secondaire (27 % contre 21% pour la génération 2004).
La hiérarchie des diplômes reste en bonne part intouchée : de façon générale, les diplômes du supérieur les plus élevés continuent à mieux protéger du chômage, les voies professionnelles ont un avantage sur les voies générales à niveau égal, et les non diplômés sont ceux qui connaissent, de loin, les difficultés les plus importantes. La qualité des emplois occupés a en moyenne très bien résisté à la crise. Le taux d’emploi à durée indéterminée (EDI) reste inchangé entre 2007 et 2010. En termes d’accès aux positions de cadres, la génération 2007 progresse de 4 points par rapport à celle de 2004. Enfin, les salaires en euros constants restent inchangés.
Entre 2007 et 2010, avoir un diplôme du supérieur reste un atout majeur sur le marché du travail. Si les licences professionnelles ont le vent en poupe, les autres diplômes professionnels pâtissent plus des effets de la conjoncture. La professionnalisation semble moins efficace lorsqu’elle ne s’accompagne pas d’une sélection importante à l’entrée, ou qu’elle doit faire face à la concurrence d’autres diplômes. Elle n’assure donc pas mécaniquement une prime à l’insertion.
Orientation : APB : Comment s’y retrouver ?
Peut-on jouer son avenir sur un ordinateur et 36 voeux ? A une semaine d ela clôture de la procédure APB, le Café redonne des pistes pour comprendre le fonctionnement d’APB et faire ses choix. Comment décrypter ce programme qui va impacter l’avenir ? Après bac, écoles d’ingénieur ou de commerce, médical, voie littéraire, retrouvez la sélection d’outils du Café.
Une semaine pour faire aimer les maths
Du 12 au 18 mars, le ministère lance la Semaine des maths, une initiative qui vise à renforcer l’attractivité des maths. Elle a pour objectifs de « montrer l’importance des mathématiques dans la formation des citoyens et dans notre quotidien : Internet, téléphones portables, génétique, météorologie, etc. et de montrer la variété des métiers dans lesquels les mathématiques jouent un rôle important ou essentiel ».
Quelle place tiennent les maths aujourd’hui dans le système éducatif ? Les dernières statistiques montrent que la série S reste dominante et que ses effectifs progressent plus vite que les autres. Pour autant peu de jeunes se destinent aux études mathématiques après le bac et encore moins de filles. De 2003 à 2010, le nombre d’étudiants en sciences fondamentales a diminué de 14% et le pourcentage de filles atteint tout juste 28%.
La Semaine s’ouvre avec un colloque national le 13 mars sur l’enseignement de smaths à Lyon. Dans une quinzaine d’académies des initiatives ont été prises auxquelles on peut ajouter des programmes nationaux comme le Rallye calcul mental Calcul@tice dans le Nord, le concours Kangourou.
Exposition Maths un dépaysement
Vous aussi, devenez établissement partenaire du Café pédagogique !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
Pétrole et éducation ne font pas bon ménage
D’après Andreas Schleicher, Directeur de l’éducation de l’OCDE, il y a une forte corrélation entre les résultats de Pisa et la richesse en ressources naturelles. Les meilleurs systèmes éducatifs se trouvent dans les pays dépourvus de ressources naturelles comme la Finlande ou la Corée du Sud. Inversement, à l’exception du Canada, de l’Australie et de la Norvège, les pays fournisseurs de matières premières sont en queue de peloton. Pour lui c’est l’absence de ressources qui impose aux pays des efforts de formation. Et la leçon qu’il en tire c’est que les ressources s’épuisent, le savoir jamais…
Le Printemps des poètes
Du 5 au 12 mars, toute cette semaine, le Café pédagogique a fêté Le Printemps des poètes. Chaque jour, un reportage a été publié sur cet événement. Après une rapide entrée en matière qui recense divers sites, actions, projets susceptibles de donner des idées; il est question de « Poétickets : la poésie par tous et partout…
Le dossier Printemps des poètes
Les Cahiers d’Économie et Gestion
L’organisation au service de l’Homme ? Après les journées pédagogiques, les Cahiers d’économie et gestion publient les textes des conférenciers (journaliste, psychologue, entrepreneur) sur le syndrome du larbin, la souffrance au travail et la conciliation du travail avec le bonheur des salariés. S’y rajoutent les productions réalisées en ateliers, dont les supports sont en ligne sur le site de l’association.
La réforme STMG continue , bien entendu, de susciter des réactions . La rubrique Enseigner mutualise une démarche pour enseigner le management en 1ère STG et un partenariat STS MUC et CDJ. Dans la rubrique S’informer, une conseillère d’orientation analyse le concept de « mesure de l’intelligence ». Les « mots de l’entreprise » sont présentés au l’aune de l’étymologie et de l’épistémologie.
SES : L’euro a-t-il nui à la France ?
« Ceux qui défendent la thèse selon laquelle c’est l’appartenance à l’euro qui explique la faiblesse des salaires, la faiblesse de la croissance, le chômage élevé, le déficit extérieur, la désindustrialisation, la hausse de l’endettement public, de la France mettent en avant essentiellement deux arguments », écrit une étude Natixis. « Le premier argument est correct… Le second est incorrect : l’euro a apporté des taux d’intérêt réels plus bas (sauf si on les compare aux années 1970) et une croissance rapide du crédit. Le problème central de la France reste son incapacité à réagir à la concurrence des émergents depuis la fin des années 1990 ».
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