Par Jeanne-Claire Fumet
Première de la série des épreuves du bac, celle de philosophie aura lieu le 17 juin. De 8h à 12h pour les séries générales et de 14h à 18h pour les séries technologiques, les candidats devront répondre à une question ou expliquer un court texte de philosophie. Une épreuve à préparer avec soin, pour éviter les blancs ou les pannes qui laissent le candidat désarmé devant sa copie vierge… Mieux vaut ne pas compter sur l’inspiration providentielle du moment, mais moins encore se fier à des « topos » passe-partout qui feraient l’affaire sur n’importe quel sujet. Quelques conseils de prudence pour affronter l’épreuve en confiance.
Qu’attendent les examinateurs ?
Les consignes pour la correction des copies précisent ce qui est attendu des candidats : mobiliser une culture philosophique dans une réflexion construite, qui réponde à la question ou explique le texte proposé. Le raisonnement doit être conduit de manière rigoureuse, avec un effort de définition et d’analyse des éléments mis en jeu. On attend de la réflexion qu’elle soit méthodique, cohérente, progressive et aboutisse à une conclusion.
Comment organiser les révisions ?
Le premier matériau disponible, ce sont les notes de cours : elles vous permettent de retrouver la logique de la présentation des problèmes étudiés au cours de l’année. Faites-en un résumé en vous appuyant sur le plan indiqué par le professeur. Il peut être utile de comparer votre synthèse avec celle d’autres élèves, et de vérifier dans le cahier de textes de la classe que vous n’avez pas oublié une partie du cours. Demandez à votre professeur de vous aider à rectifier ce qui vous semble défaillant.
En parallèle, reprenez la liste des notions au programme de votre série (voir les textes officiels ci-dessous) et cherchez une définition élémentaire de chacune d’entre elles, dans votre cours, dans le manuel utilisé en classe, ou encore dans des résumés disponibles en ligne (voir suggestions ci-dessous). La maîtrise de ces éléments permet de mieux saisir les enjeux du cours et de repérer les problèmes en cause dans les sujets proposés à l’épreuve. De même, reprendre attentivement les repères du programme (idem ci-dessous, textes officiels) peut aider à saisir des distinctions utiles entre les termes.
Tout apprendre par cœur, par précaution ?
Il est bien entendu impossible de tout mémoriser – et même si vous avez une mémoire d’éléphant, ce n’est vraiment pas le but de l’année de philosophie. Disposer d’une définition a minima des notions est indispensable, de même que se souvenir de références précises des textes étudiés en classe. Ce sont des outils pour l’étude d’un sujet précis dans son originalité propre : il faut les utiliser au bon moment, au service de la question ou du texte, en les expliquant. Pour les références, mieux vaut favoriser les textes que vous avez bien compris, ceux qui qui vous ont marqués, que vous avez aimé étudier. Les citations, en particulier, ne doivent pas servir de « décorations » mais avoir une vraie pertinence dans le propos.
Mieux vaut savoir situer dans le temps les auteurs les plus connus (Platon, Aristote, Descartes, Kant, Hegel, Marx, Nietzsche…) mais inutile de mémoriser leur vie et leurs œuvres dans le détail : ce ne ferait qu’alourdir inutilement votre propos sans apporter à la réflexion.
Et le jour de l’épreuve, comment faire ?
Le choix du sujet est important : deux questions de dissertation et un sujet texte sont proposés. Mieux vaut prendre le temps de les examiner. Un rapide inventaire des moyens dont vous disposez pour traiter chacun vous aidera à vous décider : notez au brouillon les idées, références, définitions, problèmes que vous évoque chacun. Le choix fait, n’en changez plus et restez-lui fidèle : ne glissez pas vers une autre question ou un exposé général sur le même thème. On attend de vous que vous vous empariez de ce sujet précisément dans sa spécificité.
Ne cherchez pas « la » bonne réponse. La question posée par le sujet ou le problème soulevé par le texte sont ouverts et invitent à la discussion contradictoire. Votre travail consiste donc à élaborer progressivement une compréhension plus fine et plus nuancée de ce qui est mis en jeu. L’évaluation ne porte pas sur la nature de vos « opinions », mais sur la qualité de votre réflexion : explorez les pistes qui s’ouvrent, explicitez vos intuitions, interrogez-vous sur ce qu’impliquent les idées que vous avancez. Prendre quelques risques ne peut que rendre votre copie plus riche et intéressante. Vos connaissances vous donneront des points d’ancrage, mais votre réflexion « à chaud » vous indiquera comment les utiliser d’une manière inédite.
S’organiser pour éviter la panique
Organiser le temps est indispensable. Rassurez-vous, vous ne rendrez pas copie blanche. La première heure peut être utilement consacrée à mettre en place des éléments au brouillon (inventaire des idées, des références, des exemples utilisables, définitions ; construction d’un plan, ébauche d’une introduction…)
Au début de la deuxième heure, il est temps de passer à la rédaction de la copie. Ne cherchez pas à donner d’emblée la réponse à la question ou à conclure l’étude du texte : vous avez tout le développement pour y arriver ! Rédigez directement au propre, en réfléchissant à ce que vous voulez dire. Si une idée résiste, notez-la au brouillon comme vous la diriez à l’oral et cherchez comment vous pourriez vous l’expliquer à vous-même.
Le plan préparé avant de rédiger permet de ne pas se perdre. Mais il peut aussi changer en cours de rédaction, si votre conception du problème évolue, à condition de rester cohérent.
Procéder par imprégnation
En attendant l’épreuve, il peut être bénéfique de vous imprégner de textes et de questions philosophiques, par un travail de lecture attentive et régulière. Les associations d’idées, les passages d’un registre à un autre, les retournements de problèmes, les exemples ou les références viennent d’autant plus aisément à l’esprit qu’on s’est familiarisé avec eux.
Pour vous aider à utiliser les ressources disponibles sur internet, quelques liens qui peuvent être particulièrement utiles…
Cours complet sur les notions au programme (et un peu plus) :
Philolog, de Simone Manon :
http://www.philolog.fr/
Philoduclos :
http://laphiloduclos.over-blog.com/
Dictionnaire de philosophie en ligne :
Des résumés utiles : Philopoche (Philagora)
http://www.philagora.net/philo-poche/
Des blogs de professeurs :
- Ma philosophie, par Stéphane Pelissier :
http://www.maphilosophie.fr/index.php
- Apprendre la philosophie, par Didier Moulinier :
http://apprendre-la-philosophie.blogspot.fr/
- Atelier philosophique, par Guillaume Lequien :
https://atelierphilosophique.wordpress.com/author/glequien/
- La philosophie au bac, par Laurence Hansen-Love :
http://lewebpedagogique.com/philosophie-bac/
Philo des sciences, 6 questions clés en vidéo sur le site de l’université de Lorraine.
http://rpn.univ-lorraine.fr/UOH/PHILOSOHIES_DES_SCIENCES/co/module_philo.html
Des pistes de réflexion par notion sur le site de l’Académie de Grenoble :
http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/articles.php?lng=fr&pg=21155
Épreuves de philosophie applicables à compter de la session 2013 de l’examen :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=61108
Bac technologique, NOTE DE SERVICE N°2006-087 DU 19-5-2006 :
http://www.education.gouv.fr/bo/2006/23/MENE0601210N.htm
Et les programmes officiels
Séries générales, B.O. du 19 juin 2003 :
http://www.education.gouv.fr/bo/2003/25/MENE0301199A.htm
Séries technologiques, B.O. Du 1er septembre 2005 :
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/bo/2005/hs7/philo.pdf
L’épreuve orale de « rattrapage » permet de remplacer une note faible obtenue à l’écrit. Elle est souvent profitable aux candidats, puisqu’elle supprime l’obstacle de l’expression écrite. L’interrogation porte sur des textes ou une œuvre complète étudiée pendant l’année.
Séries générales : Le candidat présente à l’examinateur la liste des œuvres philosophiques dont l’étude est obligatoire (une en S et ES, deux en L), signée par le professeur, visée par le chef d’établissement et annexée au livret scolaire.
Séries technologiques : Le candidat présente à l’examinateur la liste des textes étudiés, empruntés ou non à une même œuvre, parmi les œuvres des auteurs inscrits au programme, signée par le professeur, visée par le chef d’établissement et annexée au livret scolaire. Le candidat se présente à l’épreuve avec un exemplaire des textes de sa liste.
Dans toutes les séries, l’interrogation dure vingt minutes environ (vingt minutes environ de préparation).