Par Jeanne-Claire Fumet
ACIREPh : diable de pédagogie ?
Dans le dernier numéro de Côté Philo, la revue de l’ACIREPh (association des professeurs de philosophie), la présidente Cécile Victorri s’interroge sur la relation difficile des professeurs de philosophie avec la pédagogie. Le principe d’une discipline qui serait « à elle-même sa propre pédagogie » est-il suffisant pour s’abstenir de toute question sur les « effets réels de son enseignement » ? Avoir bien parlé, est-ce assez pour se convaincre d’avoir bien enseigné ? Ou le temps est-il venu de mettre en commun les recherches menées de facto par les uns et les autres pour favoriser l’émergence de nouvelles formes institutionnelles de l’enseignement de notre discipline ?
A lire aussi dans le n°14 (Juin 2012) : le dossier « Philosophie en Seconde, un piège ou une chance pour la philosophie ? »
A ne pas manquer :« Philosophie morale & évolution des mœurs : Sommes-nous mûrs pour la liberté ? » Tel sera le thème de la prochaine journée d’étude de l’ACIREPh, les 27 et 28 octobre 2012, au Lycée Ravel à Paris (20ème) . L’occasion de réfléchir sur un double obstacle rencontré en classe de philosophie : les croyances particulières élevées à la dignité de certitudes sacrées, et un relativisme moral naïf dans lequel vient s’enliser l’effort de questionnement intellectuel. Conférences et ateliers porteront sur les questions d’éthique contemporaine soulevées par l’actualité : euthanasie, procréation, prostitution, légalisation du cannabis…
A retrouver sur le site de l’ACIREPh :
http://www.acireph.org/cote_philo_sommaire_page_838.htm
Reprise des activités de visioconférences au Lycée Vernant de Sèvres.
Dans le cadre de son Projet Europe, Éducation, École, le lycée Jean- Pierre Vernant, à Sèvres, reprend à partir du 18 octobre son programme de diffusion de cours interactifs (philosophie, lettres et arts) . La diffusion est prévue sur deux créneaux, l’un destiné aux classes Terminales et Préparatoires, l’autre, davantage tourné vers l’initiation à la philosophie, croisée avec les Lettres et la culture générale, à l’intention des Premières et Secondes
Calendrier prévisionnel du programme sur le site du projet Europe, Education, Ecole :
http://lyc-sevres.ac-versailles.fr/eee.12-13.programme.php
L’IPP (Institut de Pratique Philosophique) qui propose de découvrir des pratiques alternatives de la philosphie, selon les méthodes d’Oscar Brénifier, organise un séminaire les 27 et 28 octobre prochain sur le thème « Pratiquer la philosophie » à Argenteuil (Val d’Oise). Informations et inscriptions sur le site de l’I.P.P. :
http://www.pratiques-philosophiques.com/
Nouveautés
Épreuves du bac : léger dépoussiérage des instructions officielles.
Du nouveau pour les épreuves du bac 2013 dans les séries générales : la nature de l’épreuve ne change pas, mais des précisions viennent répondre aux interrogations soulevées par les professeurs, et les correcteurs, mais aussi parfois par les candidats et leurs familles.
Un souci de précision explicite.
La note signée de J-M. Blanquer (qui annule et remplace celle de J-P. Gaudemar du 30 juillet 2001), s’efforce de lever les ambigüités polémiques sur une épreuve souvent mise en question. Objectifs et structure de l’épreuve sont définis en référence aux finalités générales de l’enseignement de philosophie des programmes de 2003 ; sont rappelées les attentes institutionnelles quant à la culture philosophique, la construction de la réflexion et la conduite d’un raisonnement, et les critères attendus d’une copie méthodique – critères non dissociables entre eux et mis en œuvre dans le travail singulier de réflexion de chaque élève – sans oublier clarté et correction de l’expression. La définition de la structure de l’épreuve entérine les modifications de l’explication de textes, établies depuis plusieurs années.
Qu’est-ce qu’un candidat moyen ?
Le paragraphe dédié à la nature des sujets précise qu’ils ne doivent pas exiger « une habileté hors de portée d’un candidat moyen », ce qui ne manquera pas de soulever des interrogations : cooment apprécier cette aptitude moyenne, quand la disparité grandissante de compétences culturelles et rédactionnelles des élèves oblige à interroger constamment les attendus de l’enseignement de la discipline ? Par ailleurs, il est rappelé que les sujets doivent se référer explicitement aux notions du programme, selon une formulation « ouverte », ne présupposant aucune réponse prédéfinie, et le choix de textes ni trop connus, ni trop techniques.
Considérer le beau risque de l’effort de penser.
Enfin, nouveauté 2012, les instructions portent aussi sur l’évaluation et la notation : contre les demandes récurrentes de barème ou de grilles de notation, le texte réaffirme la valeur globale de l’appréciation des copies, en soulignant toutefois l’importance des réunions d’entente et d’harmonisation des correcteurs pour pondérer les risques de partialité d’un jugement trop peu cadré. S’il est rappelé de ne pas accorder de valeur à une citation ou une formule livrée en l’absence de contexte explicite, est aussi évoquée l’inévitable « part de risque » inhérente à l’exercice : on recommande la prise en considération de l’effort des candidats en ce sens. Enfin, les instructions concernant l’oral de contrôle invitent à apprécier les qualités et les lectures acquises par le candidat, lors de sa formation scolaire ou libre.
Lire la note officielle :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=61108
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