Par Elisabeth Laurent
Enseignements artistiques : le rapport Gross un choc culturel pour l’Ecole ?
« Le changement ne peut se concevoir que s’il est accompagné par une volonté politique opiniâtre, érigeant l’éducation artistique et culturelle en grande politique publique dotée de moyens correctement évalués ». En concluant par cette phrase son rapport sur l’éducation artistique et culturelle, l’inspecteur général Eric Gross ne cache pas que ses recommandations nécessiteront des efforts pour être appliquées.
L’objectif n’est pas mince : introduire enfin dans toute l’Ecole, tout le temps, de la culture et des arts. Et E. Gross a bien compris que pour cela il fallait s’appuyer sur les outils de la culture, c’est-à-dire le numérique, et sur une pédagogie qui éveille l’intelligence, et il recommande les outils développés pour les Tpe, comme une évaluation d’un carnet de bord artistique et culturel. Dernier trait, cette éducation passe pour lui par un véritable partenariat entre l’Etat et les collectivités locales, entre l’Education et la Culture. C’est dire qu’introduire culture et arts dans l’Ecole nécessite de changer l’Ecole…
On relèvera encore l’attention qu’E. Gross apporte aux aspects concrets : obligation pour tout élève d’avoir visité le patrimoine local et par suite redéfinition de ce qu’est la visite scolaire et création des structures propres à accueillir les élèves; gestion des droits sur les œuvres numériques et utilisation de l’exception pédagogique; doter chaque établissement d’un projet culturel et artistique.
Ce rapport important amène à réfléchir sur les finalités de l’Ecole et son rapport à la société civile. Un ministère est-il capable d’une telle transformation ?
Le rapport Gross
http://www.education.gouv.fr/cid20727/rapport-sur-l-educat[…]
Concours : Les syndicats annoncent une dégradation du service public
« Chute libre » pour le Se-Unsa, la baisse du nombre de postes mis aux concours est dénoncée par les organisations syndicales. Au primaire un poste sur dix disparaît,soit 1120 postes. Pour le Snuipp , » le ministère ne tire aucune leçon de ce qui se passe aujourd’hui sur le terrain. Depuis cette rentrée, les inspections académiques sont obligées de procéder, à nouveau, à un fort recrutement sur la liste complémentaire : plus de 1500 enseignants ont déjà été recrutés de cette façon dès octobre 2007. Sans formation, ces nouveaux enseignants doivent assurer du jour au lendemain un métier complexe qui engage une forte responsabilité au niveau de la réussite des élèves ».
Dans le secondaire, 1600 postes disparaissent soit – 16%. Le Se-Unsa relève que « la suppression programmée de 85 000 enseignants d’ici 5 ans est donc entamée, alors même que 150 000 élèves de plus sont attendus sur la même période. Cela va avoir pour conséquence une dégradation des conditions d’exercice du métier d’enseignant et des conditions de scolarisation des élèves ». Le syndicat s’inquiète également de l’avenir des étudiants privés de 2500 postes. Le Snep souligne la situation particulière de l’Eps : pour 1 300 départs en retraite, il n’y a que 400 postes aux concours.
La Fsu, l’Unsa, la Cgt, le Sgen Cfdt, Fo et Sud ont fait une déclaration commune au Comité technique paritaire du 21 décembre pour protester contre le budget et appeler à la grève le 24 janvier. L’UNL, première organisation lycéenne, appelle les lycéens à participer au mouvement.
Communiqué intersyndical
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article1542.html
Se-Unsa
http://www.se-unsa.org/presse/comm/page.php?id=071221
Snuipp
http://www.snuipp.fr/spip.php?article5184