Par Lucie Gillet
Défendre la maternelle sans la transformer ?
Jeudi, le Café faisait état de la baisse des moyens ministériels accordés à l’AGEEM, une des associations qui structure depuis des années la réflexion sur la maternelle : qui n’a pas connu un de ses « congrès » qui rassemble chaque année des centaines d’enseignant-e-s de maternelle dans une étonnante foire aux idées, ne peut savoir l’importance de ces temps forts pour la régénération permanente des pratiques de classe en maternelle.
Cette suppression symbolique illustre les inquiétudes pour l’avenir après l’annonce des coupes claires que vont devoir faire les inspecteurs d’académie pour passer sous les fourches caudines des suppressions de postes : après avoir coupé en deux la scolarisation des enfants de deux ans, c’est désormais celle des trois ans qui est dans le collimateur. Ne parlons pas des effectifs : l’ambition des vingt-cinq par classe n’est plus qu’un slogan dans de nombreuses écoles.
Mais il semble que la crise de la maternelle dépasse la seule défense des moyens. Plusieurs voix s’élèvent, depuis quelques années, pour alerter les défenseurs de la maternelle sur l’aggiornamento nécessaire s’ils veulent que la « plus belle école du monde » soit conforme à sa réputation. De l’Inspection Générale au laboratoire ESCOL-Paris 8, on pointe le risque que les pratiques actuelles, structurées davantage par des habitudes que par une réflexion approfondie sur la lutte contre les inégalités, ne suffisent pas à donner toutes leurs chances aux enfants de pauvres. Après le collège et l’école élémentaire, la maternelle est interrogée, y compris par ceux qui sont aux antipodes du projet libéral des « jardins d’enfants » chers à Mme Morano et à ses amis. Pour reprendre l’expression du colloque fondateur de Marseille, en 2007, défendre et transformer l’École maternelle nécessite d’interroger ce qui s’y fait, au-delà du sentiment de bien faire des enseignant-e-s, au quotidien. C’est le sens des ouvrages notamment publiés par le GFEN, qui demandent d’interroger les pratiques pour mieux comprendre comment agir réellement sur le développement du langage, de la compréhension, et lutter contre le risque de naturaliser les différences entre élèves.
Les événements qui permettent de travailler concrètement ces questions n’étant pas nombreux, nous en citerons deux à venir dans les prochaines semaines :
– « Pour que la maternelle fasse école », le GFEN organise samedi 29 janvier la troisième édition de se rencontres maternelle
http://www.gfen.asso.fr/fr/rencontres_maternelle_2011
– L’Observatoire de l’Enfance renouera avec Cassis au printemps, les 4 et 5 mai 2011, avec comme d’habitude un programme chargé. Renseignements et inscriptions à venir sur
http://www.observatoiredelenfance.org
Mais au-delà de ces volontarismes, le défi à prendre en charge par la profession, avec ses syndicats et associations représentatifs, semble encore largement à construire. Pour combien de temps ?
Marcel Brun
le retour des graines de violence…
Entre deux et quatre ans, prédisposés à devenir violents ? Hubert Montagner, spécialiste de l’enfance livre son point de vue, étayé :
http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-media[…]
Sur le même sujet, Sylviane Giampino en novembre à Libération
http://www.liberation.fr/societe/1201364-delinquance[…]
Le collectif Pas de 0 de conduite :