Par François Jarraud
Alors que le Parlement européen, et plus généralement les pays développés, appellent à investir davantage dans le pré-élémentaire, la France réfléchir plutôt à réorienter ses finalités. En arrière-fond un enjeu de taille : la réussite scolaire des plus défavorisés.
Le Parlement européen invite les états à investir dans le préscolaire
« Le rapporteur propose que davantage de ressources financières soient investies dans l’éducation préscolaire dont les retombées sont les plus grandes. Il estime d’autre part qu’un aiguillage précoce des élèves a une influence négative sur l’efficacité et l’équité dans les systèmes éducatifs et qu’au contraire, la différenciation est efficace au niveau de l’école secondaire. Il soutient les efforts de modernisation des universités afin que l’enseignement supérieur devienne compétitif ». La Commission de la culture et de l’éducation du Parlement européen a remis le 19 septembre son rapport au Parlement.
Elle préconise le renforcement de l’éducation préélémentaire , très inégalement développée en Europe. Elle s’oppose également à l’orientation précoce. Elle recommande « d’introduire une culture de l’évaluation dans les systèmes d’éducation ». Elle insiste sur » la nécessité d’élaborer, dès la phase préscolaire, des actions visant à favoriser l’intégration des enfants venus de pays tiers » et recommande la mixité sociale dans les établissements.
Le rapport
http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?language[…]
H.C.E. : « On suggère de s’intéresser à l’école maternelle »
Le rapport annuel du Haut Conseil de l’Education (HCE) a déjà suscité des réactions diverses sur le site du Café. Il a exaspéré une partie des enseignants qui se sont sentis mis en accusation. Il a été accueilli favorablement par d’autres qui y ont vu un levier pour faire changer l’école. Sans doute manquait-il le commentaire du HCE. Bruno Racine, président du HCE, a bien voulu répondre à nos questions. Allant au-delà des réactions et des explications sur le rapport, il invite la communauté éducative à réfléchir sur l’école maternelle, moment-clé du creusement des inégalités.
Lire l’entretien avec Bruno Racine
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/BRacineinteressermaternelle.aspx
Bentolila chargé de refonder l’école maternelle
« Vous identifierez les réformes qui vous semblent nécessaires à une refondation de l’école maternelle en abordant notamment les contenus,les outils et les publics de ce niveau d’enseignement ». Selon l’AFP, c’est la mission confiée par X. Darcos à Alain Bentolila. Il devrait rendre son rapport à la fin de l’année.
Avec le retour d’Alain Bentolila c’est un peu de Robien qui revient. En effet, dans les dernières semaines de Robien, Bentolila avait rendu un rapport recommandant l’apprentissage systématique du vocabulaire dès l’école maternelle par des « leçons de mots ». Une demande fortement contestée par des spécialistes. Ainsi Philippe Boisseau, dans le Café , expliquait que » l’enregistrement dans les années 60 / 70 de telles leçons, la déception qui résulta de leur analyse, conduisit à se méfier de la culture du seul vocabulaire et à accorder une bien plus grande part à la construction de la syntaxe… Les leçons de mots de Bentolila, son insistance sur les mots peu fréquents, pourraient nous ramener à la case départ !! »
L’enjeu est de taille : les propositions d’A.Bentolila aboutissaient à une « scolarisation » de l’école maternelle susceptible d’aggraver les inégalités sociales dès la maternelle. Une orientation qu’on retrouvera dans son rapport?
Dépêche AFP
http://www.vousnousils.fr/page.php?P=data/autour_de_nous/l_actu[…]
Le dossier du Café sur les leçons de mots
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/170[…]
Le groupe maternelle travaille
Le chantier ministériel du primaire avance rapidement. Selon le Se-Unsa, une première réunion du groupe maternelle a eu lieu le 5 octobre. Il devrait remettre un « bilan d’étape »le 25 octobre. Le groupe doit définir les missions de l’école maternelle, réfléchir à l’apprentissage du langage, à l’articulation avec le CP et à la formation des maîtres. Le Se-Unsa demande notamment « une réflexion sur la scolarisation à deux ans ».
L’école maternelle aujourd’hui
« Entre le désir de construire des apprentissages structurés et le respect de l’âge des enfants dont elle a la charge, où en est l’école maternelle aujourd’hui ? » interrogent Annick Herbulot et Valérie Delamotte dans la préface du numéro 452 des Cahiers pédagogiques.
La première partie du dossier s’attache à montrer ce qui se vit à l’école maternelle : approche sensible du monde avec les « mains dans la terre », « discussion à visée philosophique », activités de création en partenariat avec des artistes en résidence, activités mathématiques pensées comme telles… Des formes d’organisation innovantes comme les classes multiâges mettant en perspective la place des Atsem complètent cette évocation du « possible ».
La seconde partie aborde la question des inégalités, et par exemple les questions de l’évaluation et de la scolarisation dès 2 ans.
Le sommaire
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=3334