Il manquait + réseaux Rep+ pour atteindre le nombre de 100 fixé par le ministre. Le Monde annonce 102 Rep+ en communiquant le choix des académies de Nancy-Metz, la Martinique, et la Guadeloupe. Nancy-Metz comptera 2 Rep+ : collège Claude le Lorrain (Nancy) et Jules-Ferry (Woippy). La Martinique et la Guadeloupe chacune 3 Rep +, respectivement les collège Aimé-Césaire (Fort-de-France), collège Dillon 2 (Fort-de-France), collège Emmanuel-Saldès (Sainte-Marie) et le collège Jean-Jaurès (Baillif), collège Nestor de Kermadec (PAP), Collège Quartier d’Orléans (St-Martin).
Selon le plan présenté le 16 janvier 2014, obtenir le label Rep+ aura un impact immédiat sur la vie des enseignants. A partir de la rentrée 2014 dans 100 réseaux, puis dans 350 à partir de la rentrée 2015, les enseignants bénéficieront de décharges horaires. A l’école primaire 9 jours par an seront consacrés au « travail collectif et à la formation continue ». Les remplacements seront assurés par des enseignants affectés dans chaque réseau.
Au collège, chaque heure sera pondérée 1,1 heure et donc le service hebdomadaire des enseignants faisant 18 heures passera à 16,4 heures. « Les temps de travail en équipe sont institués dans les emplois du temps.. Les objectifs pédagogiques du travail en équipe sont bien déterminés. Ces temps s’appuient sur des instances (conseil de cycle, conseil école collège) ».
Il semble que les obligations de service sur ce temps soient en négociation avec les syndicats. Mais le référentiel donne à penser que ce ne sera pas un temps libéré et que ce temps pourrait être utilisé pour faire « une analyse commune de séquences et d’évaluations » ou « la mise au point de projets et de co-interventions ». Pour stabiliser les équipes, le ministre veut aussi jouer de l’indemnité spécifique de 1156 € par an. A partir de 2015 elle sera augmentée de 50% pour tous les enseignants des REP et doublée pour les enseignants des REP+. Enfin elle sera triplée pour les coordonnateurs et référents qui devraient, selon le ministre, se multiplier. Ceux-ci pourront aussi bénéficier du GRAF, le futur grade supérieur à la hors classe.
Article le monde
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/03/04/education-la-car[…]
Une nouvelle étude suédoise reprend la question de l’efficacité de la réduction de la taille des classes et cherche à expliquer pourquoi elle bénéficie particulièrement aux jeunes des milieux populaires. Pour elle des facteurs externes aux enseignements jouent aussi un rôle dans cet effet de taille.
Si la réduction de la taille des classes constitue un tabou chez les dirigeants du système éducatif français, ses effets sont quand même connus grâce aux travaux de Piketty et Valdenaire. Ils ont calculé l’effet qu’aurait une réduction du nombre d’élèves sur la réussite scolaire en s’appuyant sur des effets de seuil qui font que de façon aléatoire certaines classes sont éclatées en deux groupes classes. Ils ont calculé l’effet d’une diminution de 5 élèves en zep. » La diminution de 5 élèves des tailles de classes de ZEP conduirait, dans notre hypothèse basse, à une réduction des inégalités de 37% au primaire, 13% au collège et seulement 4% au lycée ».
Mais ce n’est pas en s’appuyant sur ces travaux que Peter Fredriksson, Université de Stockholm, Björn Öckert, UCLS, et Hessel Oosterbeek, Université d’Amsterdam, sont partis en recherche sur l’effet de la réduction de la taille des classes. Ils ignorent les travaux de Piketty et Valdenaire mais référencent d’autres travaux qui établissent l’effet bénéfique de la réduction des classes, à commencer par leur étude réalisée en 2011. Leur recherche est autre : ils veulent expliquer pourquoi la réduction est bénéfique pour les jeunes des milieux défavorisés et beaucoup moins sur les autres. Car, en se basant eux aussi sur des effets de seuil dans les écoles suédoises, ils constatent que la réduction d’un élève par classe entraine une hausse des résultats académiques de 7% pour les jeunes des milieux populaires contre 2% pour les autres. Cela les amène à poser de nombreuses questions et à travailler sur l’environnement scolaire des élèves et pas seulement la classe.
La part de la classe c’est que, devant une classe nombreuse, l’enseignant ne personnalise pas son enseignement et se repose davantage sur l’apprentissage autonome des élèves. Il donne souvent un enseignement plus magistral. Or la diminution des interactions avec le professeur est pénalisante pour les jeunes des quartiers populaires, nous disent les auteurs, beaucoup plus que pour leurs camarades favorisés. Ils ont plus de mal à suivre.
Ils ont aussi évalué le temps de distraction des élèves. ce temps est plus important pour les enfants de milieu défavorisé et dans les classes nombreuses. L’effet est par contre nul pour les jeunes de milieu favorisé. Les auteurs n’ont par contre trouvé aucun impact sur l’absentéisme.
Un facteur essentiel semble être la réponse des parents à la situation d’une classe chargée. Les enfants des milieux favorisés bénéficient de cours particuliers et d’aide à la maison. Les enfants des milieux populaires, si le maître est incapable d’aider les enfants, ne feront pas appel à ces cours particuliers. Les auteurs mettent ainsi en évidence un nouveau facteur qui plaide pour la réduction des effectifs en zone prioritaire.
François Jarraud
L’étude
La taille des classes une question politique ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2012/12/11122012Arti[…]
Des effets durables
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2013/04/02042013Articl[…]
Long term effect of class size
Sur le site du Café
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