« Les sociologues ont montré que l’école attendait des élèves des compétences qu’elle n’enseignait pas et qui n’étaient souvent construites que dans les milieux favorisés. Aussi l’enseignement explicite doit-il devenir une préoccupation professionnelle si l’on veut que tous les élèves, notamment ceux de milieux populaires, maîtrisent les savoirs scolaires », affirme Sylvie Cèbe, professeure à l’Université de Clermont Ferrand, dans le dossier consacré à l’enseignement explicite publié dans fenêtres sur cours.
Le numéro interroge aussi Patrick Rayou : « il faut faire en sorte que les enfants des milieux défavorisés ne soient pas encore plus défavorisés par les gestes des enseignants… Le plus difficile, c’est ce qui demeure caché tant aux enseignants qu’aux élèves : les raisons profondes des difficultés pour les élèves non connivents d’entrer dans la particularité des apprentissages scolaires ».
Le dossier regarde aussi ce qui se passe en classe avec deux reportages dans des écoles. Ainsi Isabelle Moreau, enseignante à Paris 20ème, explique : « J’essaie toujours de me mettre à la place de l’élève en lui demandant « raconte moi comment tu fais ? »… J’explique les consignes deux fois. Si ce n’est toujours pas compris, je préfère passer la main à l’élève-responsable de consigne ou aux autres élèves ».