Pédagogie
Rémi Brissiaud : Quelle recherche scientifique pour guider la politique du Ministre de l’Éducation Nationale ?
La crise de la Covid 19 nous a fourni une leçon importante : la science est débat et tout dogmatisme dans son utilisation politique doit être rejeté. En effet, ce que l’on ne sait pas aujourd’hui est souvent plus important que ce que l’on sait et, lorsque l’homme politique se focalise seulement sur tel ou tel ilot de connaissance apparemment assuré, il risque, au nom de la science, de tenir des propos successivement contradictoires : le port de masques ne sert à rien puis, il est obligatoire dans les transports, par exemple. Or, nous allons voir que la science qu’utilise le Ministre de l’Éducation Nationale est tout le contraire d’une science modeste. En matière de pédagogie et de didactique, il se repose entièrement sur des travaux de plus en plus controversés : ceux de Stanislas Dehaene et de ses collaborateurs, dont le Conseil Scientifique de l’Éducation. Et les controverses en question sont souvent cachées derrière des contorsions rhétoriques.
Florence Lhomme : Construire la relation pédagogique
« Lorsque l’on devient enseignant, on a beau vouloir exercer cette profession avec les meilleures intentions du monde, cela reste un saut dans le vide..Ce que l’on n’apprend pas c’est comment se construit la relation pédagogique. Or c’est le fondement de notre travail ». Professeure de lettres , Florence Lhomme transmet dans son livre (La relation pédagogique, Chronique sociale) sa vision de la relation pédagogique, nourrie d’années d’exercice en collège, lycée et en microlycée. Mais l’ouvrage va au delà et donne une vision de l’Ecole telle qu’elle devrait être. Quelques mots clés : évaluation, autonomie, espace scolaire, collaboration pédagogique, projet, analyse de pratiques. Un livre intelligent, appuyé sur des bases théoriques et sur la pratique. Florence Lhomme nous en dit plus.
Réformer l’éducation (et non plus l’école ?)
L’avenir de l’éducation est-il hors de l’école ? C’est ce que donne à penser le dernier numéro de la Revue internationale d’éducation (n°83). Invités à donner leur vision de l’école en 2030, des experts du monde entier dessinent un système éducatif où la forme scolaire n’est plus qu’un élément mis en réseau avec d’autres acteurs. Un monde où la question de la réforme scolaire est dépassée par une « responsabilisation » et un jeu entre des acteurs variés qui adaptent un système éducatif aux contours fuyants. Alors que la pandémie vient de démontrer la nécessité de l’institution scolaire, les experts convoqués par la revue dessinent un monde où la part de l’Ecole décline au profit d’autres acteurs. Un univers éducatif où des dispositifs , comme le 2S2C, ont pris le dessus sur l’école pour tous.
Jean-Marie de Ketele : L’avenir de l’Ecole ce sont les partenariats avec d’autres acteurs
Coordonnateur du numéro 83 de la Revue internationale d’Education, consacré aux réformes de l’éducation, Jean-Marie de Ketele revient sur ce numéro et défend les conclusions qui s’en dégagent. « L’Ecole doit absolument s’ouvrir et créer ces triangulations entre acteurs. Cela à plusieurs niveaux : la communauté locale, la gouvernance du milieu et la strate ministérielle. Pour cela il faut une vision socio politique. »
Didactique : La TACD organise son congrès en 2021
La TACD c’est la Théorie de l’action conjointe en didactique, théorie exposée dans un livre dont le Café a parlé: Didactique pour enseigner. Le site du groupe de didactique annonce son congrès en 2021.
Gabrielle Kouassi : Quand l’école s’arrête en ULIS
Le confinement a mis à mal l’école, les enseignants ont dû se réinventer afin de ne pas rompre le lien avec leurs élèves. Selon les territoires mais aussi les publics, ce travail a été plus ou moins laborieux. Gabrielle Kouassi, enseignante d’un dispositif ULIS TFC (troubles des fonctions cognitives ou mentales) au collège REP+ Paul Éluard de Garges-lès-Gonesse (95), raconte son expérience.
Bien-être : François et Jean-Louis Durpaire: Trois propositions pour le collège d’après
Depuis le 16 mars, le système scolaire a été mis au défi de la « continuité pédagogique », selon l’expression de Jean-Michel Blanquer. Fidèle à la tradition descendante du système éducatif français, des instructions ont été transmises par le ministère aux enseignants. Un « protocole » a ainsi précisé qu’il fallait rechercher une continuité de la forme scolaire et une continuité des contenus d’enseignement. Le laboratoire BONHEURS de l’université de Cergy a effectué plusieurs enquêtes pour apprécier comment cette continuité pédagogique se réalisait particulièrement en collège. Plus de 3000 collégiens ont été interrogés. Les résultats dessinent un collège à distance qui a tenté de reproduire le collège en présentiel. Les professeurs de collège se sont fortement employés à donner du travail utile et de l’aide aux élèves. Pour cela, ils se sont largement appuyés sur l’ENT (Environnement numérique de travail) qui s’est (enfin!) révélé comme un outil pertinent, au moins pour reproduire le modèle scolaire traditionnel. En ce sens, la mission de continuité assignée a été remplie. Mais les réponses des élèves font aussi clairement ressortir des points qui pourraient contribuer à faire que le futur collège évolue et réponde mieux aux besoins des élèves.
Le collège coopératif d’Aubervilliers supprimé
» Les élèves auront connu le temps d’accueil avant les cours avec des ateliers très divers, un temps aussi pour parler, pour faire des médiations ou justifier une absence ; les élèves auront connu les cours de 90 minutes, qui suppriment l’intercours, allègent le cartable, limitent le nombre de matières par jour et rendent possible certaines activités pédagogiques ; les élèves auront connu la pause méridienne de 2 heures qui tient compte de leur rythme ; les élèves auront connu les TI : groupes de multi-niveaux, trois fois par semaine, pour faire ses devoirs, partager ses apprentissages de la journée, réfléchir à ses méthodes de travail, élaborer des projets personnels ou collectifs ; les élèves auront découvert, grâce aux cours en co-intervention (deux enseignants de disciplines différentes) et aux semaines InterDisciplinaires, que le savoir est structuré par discipline mais qu’il n’y est pas enfermé ; 240 élèves seront partis en séjour-nature-coopératif s’initier à la voile et à la vie coopérative où l’on est responsable du repas, de soi et des autres ; les élèves auront connu les Conseils des Elèves une fois par semaine où l’on apprend à poser ses problèmes, à chercher ensemble des solutions, à rêver ses projets et à les rendre concrets ; les élèves auront entrevu ce qu’auraient pu être « les maisons », structures intermédiaires de prise de décision collective à l’échelle de l’établissement ; les élèves auront appris à travailler ensemble et non les uns contre les autres ».
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Directeurs : La proposition de loi Rilhac adoptée en commission
Il aura fallu 6 heures de débat et la réécriture totale de 2 des 7 articles pour que la proposition de loi Rilhac sur les directeurs d’école soit adoptée en commission le 17 juin. Cela tient aussi aux faiblesses d’un texte qui met du réglementaire dans du législatif. Mais surtout au fait qu’il heurte de plein fouet des questions de société. La proposition de loi surgit en pleine concertation avec les syndicats et semble l’enterrer. Elle rompt avec la gestion des écoles par le conseil d’école pour y faire entrer une autorité hiérarchique. Elle évacue la question de l’aide administrative aux directeurs, confiée à la bienveillance et aux moyens des communes.
La Classe Plaisir : Noir, c’est noir…
Normalement, nous vous faisons partager des moments de plaisir que nous vivons en classe ou à l’école, des moments où il se passe quelque chose de fort. Ce moment, je l’ai vécu cette semaine avec une élève de CE2, I., que j’accueille en tant qu’enseignant spécialisé, en individuel ou au sein d’un petit groupe, dans le cadre de l’aide relationnelle.
Maternelle : Visite virtuelle de l’école
« Viens visiter ta future école ! » Alexandra Daher, professeure à la maternelle Corot de Chennevières (94) propose une visite virtuelle de la maternelle sous forme d’un album. Il suffit de suivre petit ours brun pour découvrir toute l’école.
Maternelle : Les aventures de Rina
Christine Lemoine réunit sur une page les vidéos de Rina. De magnifiques animations sonorisées pour reconnaitre les lettres, les « ranger » dans le bon ordre, apprendre à lire de gauche à droite, apprendre les différentes écritures, jouer avec les phonèmes etc. Superbe !
Totemkili : Une collection pour aimer lire
Destinée aux 6-9 ans, la collection Totemkili , chez Rue du monde, propose de courtes histoires suivies d’un « atelier des infos » qui propose des informations et des commentaires. C’est la découverte d’auteurs (Daniel Picouly, Alain Serres, Gianni Rodari, Michel Piquemal, Hubert Ben Kemoun) et de dessinateurs (Pef, Zaü, Véronique Joffre, Anna Griot) qui donnent envie de lire. C’est aussi le lien entre le roman et des savoirs. Une très belle petite collection dont 6 titres participent aussi à l’été des bouquins solidaires avec le Secours populaire français.
Daniel Picouly, On lit trop dans ce pays, dessins de Pef, Rue du monde, ISBN 9782355046179, 7.80€
Michel Piquemal, Zaü, Le courage de Nao, Rue du monde, ISBN 978-2-33504-620-9
L’HEBDO LETTRES
Français : Christelle Lacroix : Hybrider l’étude d’une œuvre
Depuis la reprise, beaucoup d’enseignant.es doivent s’occuper à la fois, alternativement ou simultanément, d’élèves revenus en classe et d’élèves restés à la maison. Après le défi de l’enseignement à distance, comment relever le défi d’un enseignement hybride ? Peut-on articuler les modes d’apprentissage en présentiel et en distanciel ? A Saint-Omer, en classe ou hors la classe, 120 élèves de 3ème équipés de tablettes numériques travaillent ainsi à la réalisation d’un magazine collectif sur le roman « Effroyables jardins » : une revue de presse éclatée dans le temps pour percevoir l’évolution de la perception et de la mémoire des événements racontés. Christelle Lacroix, professeure de français, nous explique comment des élèves présents et absents parviennent dans ce contexte à coopérer pour reconstituer une communauté d’apprentissage. Jusqu’à développer particulièrement leurs « qualités organisationnelle, communicative et d’écoute » ?
François Jore : D’une continuité pédagogique à l’autre en lettres
L’adaptabilité serait-elle la plus utile et complexe compétence professionnelle d’un enseignant, en particulier quant il est confronté à l’impératif d’une si changeante « continuité pédagogique » ? Au quotidien, comment passer de l’enseignement en présentiel à l’enseignement à distance puis à l’enseignement en semi-présentiel ? François Jore, professeur de français au collège Pierre de Dreux à Saint-Aubin-du-Cormier, témoigne de l’engagement et de l’inventivité dont il faut faire preuve dans la période actuelle pour varier et ajuster les modalités de travail. Autrement dit, pour faire feu de tout bois afin d’entretenir chez les élèves la flamme de l’apprentissage…
Marie Pigache : Un e-carnet de curiosités au collège
Dans le contexte actuel d’enseignement hybride, comment aider l’élève à élaborer, conserver, partager les traces de ses expériences culturelles et artistiques ? Au collège Barbey d’Aurevilly de Saint-Sauveur-le-Vicomte dans la Manche, chaque élève tient un carnet de curiosités personnel dans lequel il rend compte des lectures, des films, des spectacles, des rencontres, des visites, des ateliers de pratique … Pour rester pertinent aussi à distance, l’outil est devenu un carnet de curiosités numérique que la classe partage sur l’ENT. Eclairages de Marie Pigache, professeure de lettres …
Français : Des jeux pédagogiques pour recréer du lien
A La Réunion, formateurs et enseignants de lettres partagent dans un hebdomadaire particulièrement imaginatif des activités ludiques pour travailler le français en distanciel et en présentiel. Les propositions sont aussi destinées aux familles. Quelques exemples : la « lecture masquée » pour travailler les compétences orales, un jeu de sept familles sur l’histoire littéraire, une bataille verbale de la conjugaison, un « petit bac » grammatical, un « abécédaire du confinement », une invitation à « enfiler ses lunettes poétiques », un jeu de cartes pour inventer ensemble des récits fantastiques … Objectif, explique Anne Boulanger : « créer du lien en classe, de la parole, des échanges, avec un protocole sanitaire strict et limitatif ».
Une lecture chorale pour entrer dans l’explication de texte
« Engager l’élève dans une démarche d’interprétation critique du texte à partir d’un exercice de lecture chorale » : c’est le sens d’une activité menée par Daphné Jacamon autour des Essais de Montaigne avec ses 1ères STI2D du lycée Louis-Jouvet de Taverny. Problème initial : comment bien lire si l’on ne comprend pas tout ? Les élèves enregistrent une première lecture orale individuelle d’un extrait, puis, entre pairs, négocient le sens en en faisant une paraphrase éclairante. Dans un 2ème temps, des groupes d’élèves ont pour tâche d’enregistrer une lecture chorale : le changement de lecteur doit éclairer les mouvements du texte, les élèves repèrent les traits stylistiques importants de chaque étape pour les mettre en valeur par des choix d’interprétation, les propositions, rédigées et rassemblées, serviront de support pour la synthèse de l’explication linéaire. Dans un 3ème temps, chaque élève enregistre une nouvelle lecture individuelle pour apprécier l’écart avec la lecture initiale. Une activité adaptable dans le cadre d’un enseignement hybride ?
L’HEBDO SCIENCES
Cassandra Courjaud : Peut-on déconfiner les roches alpines ?
Comment découvrir des roches alpines quand la sortie sur le terrain est impossible ? En réalisant une visite virtuelle. Jeune enseignante TZR dans l’académie de Versailles, Cassandra Courjaud a mis au point un Genially permettant de découvrir l’incontournable destination géologique du Chenaillet en 1ère. « Très intéressée par les nouvelles technologies et leurs impacts sur les pratiques éducatives », elle échange beaucoup sur le réseau social Twitter et apprécie « cette salle de prof géante ».
Science in school : Enseigner les sciences à distance
Science in School, la revue européenne qui prone un autre enseignement des sciences à l’école, publie un numéro spécial regroupant des articles présents que sur le web. Parmi ceux ci, des exemples d’enseignement scientifique à distance par exmple sur le code génétique ou en chimie.
Maths : Le numérique et le confinement dans le Petit Vert
» Le travail à distance a montré l’un des aspects du malaise engendré par cette incursion dans nos méthodes. Hormis un déploiement quelques fois brutal l’arrivée de l’outil informatique en classe a mis en évidence l’ampleur de la fracture numérique de notre société », écrit Gilles Waehren dans le Petit Vert 142, le bulletin de la régionale Lorraine de l’Apmep. » L’implicite du Lycée 4.0 était : les élèves sont nés dedans donc ils maîtrisent ; les professeurs sont suffisamment compétents pour se former tout seuls. Notre fonctionnement de ces dernières semaines montre qu’il n’en est rien. Contrairement à ce qu’ont voulu nous vendre les grandes marques du numérique dans les années 2000, l’informatique n’est pas facile… On a cru que ce n’était pas plus compliqué à prendre en main qu’un marteau, que les élèves, les enseignants, motivés par les immenses possibilités de l’outil numérique s’y mettraient sans appréhension. Même les plus compétents, les plus geeks, ont rencontré des murs dans ce mode de fonctionnement. L’objet est là, qu’est-ce que j’en fais ? Que puis-je transposer de mon enseignement dans le numérique ? Qu’est-ce qui n’est pas transposable ? Mes élèves vont-ils réussir à faire ce que je leur demande avec leur ordinateur ? » Cette analyse s’appuie sur un interessant sondage sur l’enseignement en temps de confinement.
Astro Edu : Un colloque début 2021
» Au-delà de cette motivation, quelles sont les pratiques et les objectifs qui se cachent derrière les termes « astronomie et éducation » ? La place de l’astronomie à et autour de l’école n’aura de sens véritable qu’en lien avec un travail de recherche au sein d’un champ de recherche émergeant en France autour de la « didactique de l’astronomie ». Au croisement des sciences et des mathématiques, cette didactique pose ouvertement la question de l’interdisciplinarité à la fois dans les pratiques des enseignants et médiateurs et dans les contenus des activités pédagogiques. Par ailleurs, l’astronomie se prête parfaitement à l’éducation aux médias et à l’exercice de la pensée critique dont tout le monde à tant besoin de nos jours face à l’afflux incessant d’informations. » Ilsera question de tout cela au coloque organisé en janvier 2021 à Paris. On pourra également le suivre à distance.
SVT : Un jeu sérieux « intelligent »
« Bienvenue à la ferme de la pomme d’or ». Grégory Michnik propose un jeu sérieux sur l’environnement d’un verger et d’une culture de fraise. Particularité du jeu : faire appel à une interface interprétant les réponses du joueur et dialoguant avec lui. Une interface sans doute adaptable à d’autres scénarios.
L’Apmep veut faire le bilan du confinement
« C’est joli, la continuité. Le mot est presque doux mais on doit l’interroger… Nous sommes 99% à être insatisfaits de ce que nous avons fait. Il y a plusieurs raisons à cette insatisfaction. La première est que pour un mathématicien, le mot continuité résonne : surviennent à nos esprits des images, des représentations, un concept. Or, avant le 13 mars, il y avait école, et après, il n’y en avait plus. Appelons ça une rupture. » Cette rupture l’Apmep veut la penser à l’abri de la rhétorique ministérielle.
L’HEBDO SCIENCES HUMAINES
Pierre Czertow : Déconfiner l’histoire-géo
Comment rendre l’histoire-géographie vivante ? Pierre Czertow et son association, « Histoire d’en parler », organise « le Printemps de l’histoire-géo ». Le principe est simple : faire se rencontrer à distance ou en présentiel des chercheurs, universitaires ou pas, pour partager la passion de l’histoire ou de la géographie. En trois ans , son association hyper active est devenue une référence et un modèle.
La géographie expérientielle
» Confronter les élèves à une expérience courante afin qu’ils questionnent leurs représentations et leurs pratiques spatiales au prisme des savoirs et connaissances acquises en classe », c’est ce que propose le site académique de Versailles. Il livre des exemples comme cette sortie en tramway à Orléans ou undébat sur la sécheresse en Isère. » Il s’agit de confronter l’élève à des représentations ou des pratiques spatiales. Ces pratiques peuvent être les siennes ou celles d’autres acteurs. Elles peuvent être réelles lors d’une sortie de terrain ou prendre appui sur les pratiques spatiales des élèves dans leur espace proche ».
Evaluer en histoire-géo
« L’évaluation classique fonctionne par baisse du nombre de points au regard d’une norme de réussite idéale (en général un corrigé réalisé en amont par le professeur) inconnue a priori des élèves. Nombre d’examens et de concours continuent d’être fondés sur cette logique : l’erreur devient dès lors une faute qui mérite d’être sanctionnée. Pourtant l’erreur, dans toute perspective d’apprentissage, et donc dans une perspective d’évaluation formative, est particulièrement intéressante à travailler avec les élèves. Elle permet au professeur de les questionner sur ce qui les a conduits à proposer tel ou tel contenu, d’identifier ainsi ce qui leur a fait défaut et les aider ainsi à trouver d’autres cheminements par des questionnements et des exercices ». Une réflexion particulièrement riche sur l’évaluation sur le site de Caen.
Géographie du confinement
« Pour celles et ceux qui n’auraient pas en tête la première loi de la géographie, « tout interagit avec tout mais deux choses proches ont plus de chances d’interagir que deux choses éloignées », selon l’énoncé lapidaire et plein d’humour qu’en donnait Waldo Tobler (1970), la période de confinement qu’impose la pandémie de Covid-19 à plus de la moitié de la population mondiale constitue une découverte du principe fondamental sur lequel les géographes ont construit leurs théories », écrit Denise Pumain dans Cybergéo. Elle analyse les effets géographiques de la crise sanitaire entre espoir d’un nouveau monde et rappel des crises globales antérieures. « On imagine assez facilement que toutes les organisations qui tirent profit de la mondialisation vont tenter de reprendre des activités, au détriment des circuits courts, et continuer à jouer des fortes inégalités qui ne peuvent que sortir encore renforcées du fait des très grands écarts de vulnérabilité des populations à cette crise entre les régions riches et pauvres du monde. » A lire également « le confinement en croquis » par Jérome Monnet. Une analys eparticulièrement parlante pour les élèves.
Sébastian Jung : Avec Ruptures, faire des élèves des apprentis historiens
« C’est une histoire orale. Mais c’est aussi une histoire publique, collaborative où plusieurs personnes écrivent l’histoire en commun ». Professeur d’histoire-géographie au lycée Schweitzer du Raincy (93), Sébastian Jung a lancé le projet pédagogique Ruptures fin avril. Aujourd’hui 70 enseignants et leurs élèves participent à ce recueil de témoignages sur les ruptures vécues par les Français. Un bel exemple d’histoire collaborative que Sébastian Jung nous présente.
Histoire : Un jeu sur les guerres de religion au 17ème
Vous voilà dans les sous sols du Louvre le jour de la Saint Barthélémy avec la mission de découvrir vraiment ce qui se trame. En visitant le palais, le joueur apprend ce qui oppose protestants et catholiques et quels sont les forces en présence. Ce nouveau jeu de Célia Magdeleine est prenant.
Géo : Saint-Dié maintenu
« Malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire que nous traversons, l’équipe du FIG a décidé, en concertation avec David Valence, Maire de Saint-Dié-des-Vosges, de maintenir la 31ème édition du Festival le premier week-end d’octobre 2020 ». Le Festival international de géographie de Saint Dié aura bien lieu, affirment les organisateurs. Il est prévu du 2 au 4 octobre. Le thème de cette édition est le et les climat(s). Le pays invité est le Portugal.
L’HEBDO LANGUES
Cécile Morzadec : Des émotions pour le cours d’espagnol
Comment raccrocher des élèves en plein mois de juin ? Mettez de l’émotion, nous dirait Cécile Morzadec. Professeure d’espagnol au lycée d’Eaubonne (95), elle propose un rituel et des exercices qui amènent l’émotion dans la classe virtuelle. Pour renforcer les apprentissages en espagnol.
Allemand : Travailler sa prononciation
Lingohut invite à apprendre l’allemand en répétant des formules de la vie quotidienne. Le site, développé par un enseignant américain, travaille surtout la prononciation des formules les plus courantes. Lingohut propose des quiz variés pour jouer avec les prononciations.
Anglais : Let’s go London
Ludovic Gautherin, professeur d’anglais au collège de Grasse, propose un jeu interactif de découverte de Londres destiné aux 3èmes. » Le jeu permettra à vos élèves de (re) découvrir la ville de Londres de manière ludique à travers un jeu de piste comprenant des activités de compréhension orale et de compréhension écrite. Ils pourront ainsi explorer les lieux emblématiques de la ville et faire la connaissance de personnages qui font son histoire. » On y trouve des exercices de compréhension, d’expression etc.
Un guide pour déconfiner la mobilité
Proposé par le ministère avec le déconfinement, ce guide veut encourager la mobilité européenne et internationale. « Ce guide pratique vous accompagne dans la mise en oeuvre de la mobilité de vos élèves ou de vos personnels ; il vous donne des pistes pour développer des journées européennes, favoriser les relations interculturelles au niveau international ou organiser des séjours scolaires à l’étranger ». Il aide pas à pas les chefs d’établissement et directeurs d’école dans la construction de projets européens et présente les programmes existants.
Arts
Des formateurs Inspe dénoncent le retour du cours de dessin
Une quarantaine de formateurs Inspe en arts plastiques refusent de participer à une enquête de l’Inspection générale leur demandant de formuler des propositions pour « renforcer la pratique du dessin chez les élèves en les dotant d’éléments de maitrise technique précis ». Pour ces formateurs, « le fondement implicite de cette enquête apparaît comme rétrograde, attaché à une histoire ancienne qui vit l’enseignement des arts plastiques succéder à l’enseignement du dessin… En arts plastiques, il serait réducteur et inadéquat d’envisager de prodiguer des pratiques standardisées et expertes (telles que la maîtrise technique du dessin de tradition académique) qui feraient figure de « savoirs savants » qu’il suffirait de « transmettre » en guise d’apprentissage ». Ils renvoient aussi au statut universitaire : « les composantes universitaires – que représentent les INSPE et les départements Arts de la faculté – en charge des mentions MEEF Premier et Second degrés, ne peuvent accepter que soit ainsi directement envisagée la modification des contenus de formation initiale passant ainsi outre l’autonomie nécessaire et reconnue des Universités. Elles ne peuvent pas non plus accepter le discrédit implicitement porté par ces mêmes questions sur la qualité des formations qu’elles dispensent ».