Pédagogie
Les parents, l’Ecole et les malentendus…
« L’institution scolaire, en s’ouvrant progressivement aux parents, a contribué à fabriquer une image du parent d’élève idéal, allié de l’école. Cependant, cette image du parent compétent, coopérant avec l’école et en maîtrisant les codes, fait courir le risque d’un jugement négatif sur les parents qui s’écartent de cette norme ». Dans une nouvelle Note du conseil scientifique de la FCPE, Pierre Périer, auteur de « Des parents invisibles » (PUF), fait un point clair et utile sur les relations compliquées entre les parents et l’école. Et sur les malentendus qui peuvent déboucher sur des drames.
Nathalie Quintane : Un hamster à l’école
« Si je devais choisir un mot pour dire les profs en tout cas, la plupart des profs que j’ai connus depuis 30 ans maintenant, ce serait : imperturbables ». Professeure de lettres, Nathalie Quintane pose sa prose imperturbablement. Pourtant elle bouillonne. Son dernier livre (Un hamster à l’école, La fabrique éditions) jette un regard cru, un peu désespéré, sur l’école comme machine à soumettre et à fabriquer des inégalités. Un regard social donc aussi. Et au final lucide. C’est plein de références dont seuls les enseignants peuvent saisir le sel. Et ça valait la peine de rencontrer l’autrice…
J-L Durpaire et J-P Véran : Le bonheur, une révolution pour l’école
« Parler de curriculum et pas seulement de programmes, de savoir-relation et pas seulement de savoirs, de tiers lieux et pas seulement de salles de cours, d’éducation aux médias et à l’information et pas seulement de « savoirs fondamentaux », questionner la forme scolaire, cela est sans doute nécessaire si on veut échapper à un débat mort-né, confiné dans une forme scolaire inchangée ». Jean-Louis Durpaire, inspecteur général honoraire, et Jean-Pierre Véran, formateur, publient un livre qui veut changer l’école en mettant en avant une valeur : le bonheur. Une idée neuve ?
Le séminaire Jean Piaget de retour
Le séminaire interdisciplinaire des Archives Jean Piaget est de retour à partir du 24 février, totalement en distanciel. « Cette année, le séminaire reprendra le thème de l’année dernière, à savoir « Recherches et applications pédagogiques » ». Au programme : éduquer l’attention, « De la théorie de Piaget à la construction de dispositifs d’intervention psycho-pédagogiques
auprès d’enfants et d’adolescents en milieu populaire », « De Montessori, Freinet et Piaget aux sciences cognitives : des clés pour un bon usage des neurosciences à l’école » (Olivier Houdé) etc.
Pour une géographie de la cour de récération
« Le temps et l’espace de la récréation au collège sont un cadre privilégié de l’observation des rapports de genre, lesquels sont en construction chez les collégiens et les collégiennes. L’acquisition d’un capital spatial, progressive au cours des quatre années du collège, est inégale selon le genre, selon l’âge scolaire et selon les individus. Le rôle de l’institution scolaire est crucial dans la régulation des rapports sociaux de sexe et dans l’accès à chaque élève aux équipements, notamment sportifs », écrit Emmanuelle Gilles sur géoconfluences. Elle montre comment l’espace est approprié et ce qui se joue dans la cour de récréation en terme de relations genrées.
Du coté des perdants de l’école : Les recalés du supérieur
« L’enquête Génération du Céreq montre que les jeunes empêchés de poursuivre des études après le baccalauréat connaissent un début de carrière plus difficile que les autres bacheliers », écrit le Céreq. Cela concerne dejà 6% des candidats au bac, 3% des candidats au bac général, 8% pour le technologique et 14% pour le professionnel. Mais sont aussi dans les recalés ceux dont les ambitions sont diminuées par la famille ou la sélection : « en 2018, six bacheliers professionnels sur dix ont arrêté leurs études après leur bac: outre le fait que le baccalauréat professionnel soit initialement dédié à l’entrée sur le marché du travail, ces sorties du système éducatif relèvent à la fois de la sélection informelle – les choix et les ambitions scolaires, les freins socioéconomiques à la poursuite d’études – et de la sélection formelle – les autorisations d’inscription dans l’enseignement supérieur », écrit le Céreq. « L’épreuve de la sélection (est) une marque qui se retrouve sur le marché du travail » estime le Céreq. « Trois ans après avoir été refusés dans l’enseignement supérieur, les « recalés » sont plus éloignés de l’emploi que les autres jeunes titulaires du baccalauréat comme plus haut diplôme. Leur taux de chômage, à 24 %, est le plus élevé des différents groupes étudiés (17 % parmi les bacheliers n’ayant pas souhaité poursuivre, 21 % parmi les bacheliers non-diplômés du supérieur)… Leurs trajectoires au cours des trois premières années de vie active sont également plus difficiles que celles des autres groupes de bacheliers ». Pour le Céreq ils sont victimes d’une « double peine ».
Bruno Devauchelle : Les compétences numériques sont-elles des fondamentaux comme les autres ?
Peut-on apprendre des savoirs et développer des compétences si on n’a pas l’occasion de les réinvestir, de les recontextualiser rapidement ? Aujourd’hui, chacun de nous est confronté à des usages variés et quasi quotidiens des moyens numériques. C’est pourquoi nous construisons progressivement une connaissance de notre environnement et développons les moyens de « faire avec ». Pour le dire d’une autre manière, notre maîtrise des moyens numériques dépend essentiellement des tâches que nous accomplissons avec ces moyens. L’expertise professionnelle ou amateure est dépendante des situations que nous vivons comme l’avait bien montré il y a de nombreuses années Claude Bastien (les connaissances de l’enfant à l’adulte, Armand Colin 1997). On peut alors s’interroger sur les compétences que chacun de nous développe autour du numérique. Bruno Latour signalait il y a quelques années que les technologies existent bien davantage lorsqu’elles sont en panne que lorsqu’elles fonctionnent. Les personnels des services informatiques le savent bien et souvent le déplorent : on vient les voir quand ça ne marche pas et on les oublie quand tout fonctionne.
Dialogue : Comment résister ?
« Ce numéro de Dialogue a été conçu pour outiller le « comment résister » et « offrir des perspectives ». Des récits d’expériences montrent comment « tisser du commun » pour activer des intelligences collectives, des co-constructions redonnant de l’espoir , face aux périls, aux menaces et aux attaques ». Jean-Jacques Vidal, qui coordonne ce numéro 179 de Dialogue, la revue du GFEN, dit tout de ce numéro où des enseignants montrent comment ils entretiennent la flamme de l’espoir. De « à quoi bon des poètes en temps de détresse » à « résister sans rompre »…
Bruno Devauchelle : Pour un numérique durable à l’école
Le monde scolaire ne peut échapper à cette question : faut-il renouveler si fréquemment les matériels, les logiciels, les infrastructures numériques ? Au-delà, l’empreinte du numérique sur notre environnement en regard de son empreinte sur notre vie sociale est un sujet de préoccupation dont l’ARCEP s’est saisie et a publié, « Pour un numérique soutenable » un document important sous-titré : « Rapport d’étape, synthèse de la plateforme de travail et 11 propositions de l’Arcep pour conjuguer développement des usages et réduction de l’empreinte environnementale du numérique ». Bien sûr, dans ce contexte, le monde scolaire doit non seulement s’interroger sur la place à donner au numérique, dans quelles conditions, mais aussi s’interroger sur la dimension éducative qui devrait être associée et donc intégrée au travail avec les élèves. Comment amener les élèves à comprendre l’effet de ces moyens numériques sur leur environnement alors qu’ils n’en perçoivent directement qu’une infime partie ?
L’HEBDO PREMIER DEGRE
Viviane Bouysse : « Nous sommes face à quelque chose qui revient sur l’identité de la maternelle »
« On revient à ce qu’on avait avant 2015 : on pense l’école maternelle à partir de l’entrée en CP ». Intervenant lors d’une visioconférence organisée par l’Observatoire des zones prioritaires, Viviane Bouysse, inspectrice générale honoraire et grande spécialiste de la maternelle, a partagé sa lecture de la note publiée par le Conseil supérieur des programmes sur les orientations futures de la maternelle. Pour elle ce retour en arrière ignore les besoins des enfants des milieux populaires notamment dans la construction de l’autonomie langagière, dans l’apprentissage de la forme scolaire et dans la prise en compte de la globalité du développement. Résultat : on va exposer ces enfants à l’échec.
Nicolas Bruin : « Et soudain un monde merveilleux »
Tous les ans, le Café pédagogique, le SNUipp-FSU, la Bibliothèque Nationale de France, la Ligue de l’enseignement ainsi que de nombreuses maisons d’éditions de littérature de jeunesse organisent un concours à destination des élèves du premier degré, avec à la clé des prix tels qu’un séjour en classe transplantée pour les lauréats. Un concours auquel s’inscrivent beaucoup de classes à travers la France. Pour son édition 2019-2020, le thème n’était autre que le merveilleux, « Et soudain un monde merveilleux », l’occasion pour élèves et enseignants de laisser leur imagination gambader. « Et si notre monde devenait tout à coup étonnant, extravagant, bizarre, fantastique… » pouvait-on lire sur la page de présentation du concours. Mais malheureusement pour les participants, l’année 2019-2020 était une année très particulière, du fait du confinement. Le jury n’a pu recevoir toutes les productions et statuer. Nicolas Bruin y a participé avec ses élèves de CM1/CM2 du petit village de Létra, dans le Rhône (69). Il raconte son expérience.
La Classe plaisir : Investis d’une mission
Il y a trois semaines, nous avons concrétisé un projet évoqué depuis quelques mois avec deux collègues de CP : elles ont accueilli mes élèves de CM1-CM2 dans leurs classes dédoublées (à 13-14 élèves) pour servir de « scribes » à leurs élèves et retranscrire leurs textes libres.
Conjugue-moi !
Florent propose de nouveaux jeux de conjugaison à partir des différents verbes : être, avoir, prendre, aller, etc. et aux différents temps. Comme toujours c’est efficace et facile d’accès.
Les graphes en maternelle
Alain Busser (IREM) réfléchit à l’usage des jeux de graphe en grande section et moyenne section. Une découverte des graphes par le jeu et une activité de création qui initie à des concepts mathématiques.
Tribune : Maternelle : Monsieur le Ministre, ça suffit !
Le ministre n’oublie rien dans son entreprise de casse de l’école maternelle. Non content de la formater sur le modèle de l’école élémentaire, fort peu intéressé par la réaction massive que la note du CSP a provoquée, il vient de décider de ficher les enfants, dès 3 ans, sur la base de leurs comportements et ce jusqu’à la fin de leur scolarité. Mais une fois de plus, la tentative n’est pas nouvelle. Le projet GAMIN, qui avait provoqué de très vives réactions au milieu des années 1970, visait déjà à dépister les enfants dits « à risques » … avec un « repérage des familles présentant ces facteurs de risque ». Puis en 2005, après que le rapport Bénisti ait soulevé un tollé en demandant le traçage, dès trois ans, des enfants « déviants », l’INSERM définit une nouvelle « maladie », le « trouble des conduites » (hyperactivité, déficit de l’attention, oppositions, absence de timidité, désobéissance…). Les réponses pour lutter contre cette « maladie » consistaient alors à psychologiser et à médicaliser les difficultés à entrer dans la culture scolaire, c’est-à-dire à personnaliser ces difficultés plutôt que d’affronter leur origine sociale. Alors qu’apprendre c’est se confronter à des problèmes, ce sont toujours les élèves (massivement issus des milieux populaires) qui deviennent eux-mêmes le problème.
Eveline Charmeux : Alertez les bébés !
» On croyait qu’avec la note sur le programme de la maternelle, on avait atteint le sommet… Pas du tout ! Ils sont formidables : ils ont trouvé pire », écrit Eveline Charmeux sur son blog à propos du Panel PS 21. Revenant sur l’effet Pygmalion qui pourrait être lié à l’enquête de ce panel, E Charmeux rappelle quelques conclusions. » Il faut bien voir que pour ces comportements négatifs, le fait de les avoir présentés à l’aide de tests, donc sans contexte, et hors situation, leur donne — là où ils pouvaient n’être qu’un hasard — une réalité quasi définitive, liée à leur personne même, qui rend tout travail de reconstruction, quasi impossible. Comme je le disais d’entrée : on a réussi à détruire pour eux avenir et espérance. On les a tués. C’est monstrueux. Il faut empêcher à tout prix que ce questionnaire honteux ne voie le jour dans les classes ».
Panel PS 21 : Le Café pédagogique demande la fiche registre de l’enquête
Comment seront traitées les données recueillies sur les enfants et leurs familles dans le cadre de l’enquête Panel PS 21 ? Le Café pédagogique a révélé le 21 janvier l’existence de cette enquête ministérielle qui repose sur une évaluation comportementaliste et peu objective d’enfants de 3 ans ainsi que sur le recueil d’informations sur les familles et « leurs aspirations ». S’agissant de données qui vont être utilisées jusqu’à la sortie des élèves du système scolaire, il nous parait important de savoir comment elles seront utilisées et comment les familles peuvent y avoir accès. C’est pourquoi nous avons demandé le 21 janvier au ministère la transmission de la fiche registre de l’enquête et de l’étude d’impact qui a été réalisée (l’enquête concerne 35 000 enfants).
Documentation
Travailler les Fake News au CDI
« Cette séquence vous propose de travailler avec vos élèves sur les Fake News et autres rumeurs contemporaines. » Proposée par Philippe Chavernac, professeur documentaliste en lycée professionnel, la séquence invité à décoder un article du Gorafi mais aussi des fake news qui se sont glissées dans des médias bien installés.
L’HEBDO LETTRES
Marion Delva : Oser Le Tartuffe en 6ème !
Etudier Le Tartuffe de Molière dans une classe inclusive de 6ème en collège REP : un projet insensé ? C’est pourtant le défi relevé par Marion Delva au collège David Marcelle de Billy-Montigny dans le Pas-de-Calais. Sa motivation : ne pas priver les élèves des œuvres les plus riches, les frotter aux textes les plus complexes et résistants. Sa méthode : problématiser (qui est le Renard dans la pièce ?), mener une approche éclatée plutôt que linéaire, utiliser des marque-pages interactifs pour un accompagnement lexical et des liens vers des mises en scène, travailler la lecture expressive… Et au final, le projet ouvre bien des possibles : « Les élèves, même si leur compréhension première est partielle, même s’ils sont en difficulté, perçoivent des choses lorsqu’ils lisent un texte. Le travail du professeur consiste alors à les recueillir et à les exploiter pour leur donner confiance dans leur statut de lecteur. »
Grand oral : tensions et défis
Dans un contexte de travail délabré, quel avenir pour le « Grand Oral ? Un récent document de l’Inspection générale précise les attentes et livre des exemples de questions. L’AFEF en partenariat avec l’APMEP vient d’organiser sur le sujet une passionnante rencontre-débat interdisciplinaire. Les échanges ont éclairé l’enjeu : le pouvoir prescriptif de l’examen final permettra-t-il de donner à l’enseignement de l’oral sa juste place dans la scolarité ? Tensions et défis ont été mis à jour : quelle place pour le travail de l’oral quand la nature et la lourdeur des programmes empêchent de le mener ? comment échapper au poids de la connivence et du capital culturels si l’oral est peu préparé ? quelle articulation entre les disciplines tant les attentes et les représentations peuvent diverger (par exemple l’activité langagière visant à « construire un monde » doit en sciences l’arracher à la singularité et en lettres l’ancrer dans le singulier) ? comment évaluer la présentation d’un objet de savoir qu’on ne maitrise pas ? quelle didactique pour une forme scolaire encore bien floue ?… On complètera avec profit par la lecture du dernier numéro de la revue « Recherches » consacré aux genres de l’oral : à travers des analyses de pratiques, du primaire au lycée, il amène à envisager le nécessaire et complexe passage d’un oral travaillé à un oral enseigné.
Un parcours hybride en collège sur Victor Hugo
Professeure de français au collège André Malraux à Asnières, Clara Mondésir a mené une séquence « Victor Hugo, contre la misère », adaptable en version hybride. Le travail en classe et le travail hors la classe amènent à exercer des compétences différentes. « Durant les heures en présence, les élèves découvrent et étudient des textes de Victor Hugo de genres littéraires différents autour de l’engagement de l’auteur contre la pauvreté. Ils situent les textes dans leur contexte historique et exercent leur capacité à répondre à une problématique littéraire. Un éditeur de texte collaboratif en ligne (Pad) permet de mutualiser les échanges et analyses produites. À domicile, les élèves élaborent un discours dont le propos est de lutter contre la misère aujourd’hui. Ils réalisent des recherches sur une injustice sociale actuelle, en France ou dans le monde, en s’appuyant sur les ressources numériques proposées. Les premiers jets sont écrits ou enregistrés à l’oral. Les productions sont déposées dans un dossier commun. »
Créer une carte postale sonore
Comment rendre sensible l’idée que «?l’a?me est un paysage choisi?» ? Au lycée Déodat de Séverac à Toulouse, Lysis Bragance a invité ses 2ndes à réaliser des cartes postales sonores. Le travail prend appui sur l’étude d’une œuvre de jeunesse de Flaubert, « Passion et vertu ». Chaque élève doit choisir une image susceptible d’évoquer un état d’âme, en rendre compte par l’écriture d’une description, et, après le travail des écrits intermédiaires, en enregistrer une lecture oralisée et expressive, avec habillage sonore. L’activité articule travail à distance et en présentiel.
Maitrise de la langue : Le séminaire de Créteil
L’académie de Créteil publie les comptes-rendus des ateliers du séminaire « Savoir lire, savoir écrire, du collège au lycée ». On notera les interventions courtes et efficaces d’E Lecerf sur la compréhension de textes dans le 2d degré et de L Kanouté en lycée professionnel, celle de K Risselin sur l’orthographe ou d’E Pierrel sur l’invitation à l’écriture.
Philosophie en lycée professionnel : Un projet d’arrêté contesté
Introduire l’enseignement de la philosophie en terminale professionnelle fait l’unanimité chez les syndicats des lycées professionnels. Mais la méthode utilisée leur pose problème. Un projet d’arrêté présenté en Conseil supérieur de l’éducation le 21 janvier prévoit d’introduire des ateliers philosophie dans des établissements volontaires à la rentrée 2021. Ces heures seront prélevées sur les heures de co-intervention. Autrement dit ce sont les enseignements professionnels et les heures de français – histoire-géographie ou de mathématiques – sciences qui seraient ponctionnées. « Cela diminuera d’autant ces enseignements, déjà fortement réduits avec la transformation de la voie professionnelle voulue par le ministre », estime le Snuep Fsu. ce syndicat demande que ces 26 heures soient prélevées sur les 91 heures d’accompagnement personnalisé. Le Snetaa Fo pense que « ça ne doit pas se faire au détriment d’autres heures de cours ou de la professionnalisation de nos diplômes ». Il craint « des crispations » si des heures de disciplines étaient prélevées et espère que les recteurs « sauront abonder en heures complémentaires ».
L’HEBDO SCIENCES
Claire Lommé : Prendre la mouche au collège…
Un matin de la semaine dernière, nous avons réactivé les échelles, en cinquième. Nous sommes entrés par des exercices. D’abord, une mouche. Une grande, grande photographie de mouche, qui s’affiche au tableau en même temps qu’est distribuée l’activité. Je préfère commencer par un agrandissement, qui me semble scolairement plus inhabituel : quand on parle échelle aux élèves, ils citent les plans, les microbes, les maquettes de Tour Eiffel. Alors autant commencer par déconstruire ces réflexes. Et une gigantesque mouche, c’est l’assurance d’obtenir sans effort l’attention de chacun.
Olivier Bonnet : Un conseil éco citoyen au collège Boby Lapointe de Roujan (34)
Avec la mise en place d’un conseil éco citoyen, Olivier Bonnet, enseignant de SVT et Caroline Girod, enseignante de mathématiques au collège Boby Lapointe de Roujan (34) encouragent leurs élèves à réfléchir à des actions en faveur d’un développement plus durable. Par les différents groupes de travail constitués, leurs collégiens ont lancé la semaine sans photocopies, le nettoyage de la cour ainsi que différentes sensibilisations contre le gaspillage énergétique. Olivier Bonnet propose en outre à ses élèves de calculer leur bilan carbone individuel pour réfléchir dans un second temps à des alternatives envisageables.
La physique, vivez l’expérience
Lancé par Paris 13, ce mooc s’adresse aux lycéens , enseignants et amateurs des sciences. Il vise à faire découvrir la richesse de la Physique et à conduire à réaliser soi-même des expériences. En 5 semaines, 5 défis seront relevés, notamment celui de la cape d’invisibilité.
SVT : Un hors-série géochronique spécial lycée
Géochronique, revue de la Société Géologique de France, propose un numéro hors-série de 116 pages consacré aux thématiques abordées dans les nouveaux programmes d’enseignement des sciences de la Terre au lycée. Réalisé en partenariat avec l’association des professeurs de biologie et géologie pour ses journées nationales de formation et conçu comme un support pédagogique, ce numéro présente « une multitude de nouveaux concepts qu’il va falloir enseigner », selon Isabelle Veltz, enseignante et formatrice, coordinatrice éditoriale de ce numéro. La revue propose également des sorties de terrain pour apprendre à « lire un paysage » ainsi que divers outils pédagogiques mis à disposition des enseignants.
L’HEBDO SCEINCES HUMAINES
Jean-Marie Evrard : Quand l’histoire développe l’empathie
Enseigner c’est toujours transmettre de soi, introduire dans l’humanité, partager celle-ci. En participant à « Par les vivants », un projet pédagogique qui invite les élèves à construire un parcours sonore sur la communauté juive de leur ville durant la seconde guerre mondiale, Jean-Marie Evrard renoue avec la recherche historique et avec ces finalités du métier. Sa classe de seconde du lycée Jacques Feyder d’Epinay-sur-Seine est embarqué dans une démarche d’historien qui les fait grandir.
Raisonner en histoire-géographie avec Numalille
« Ce neuvième numéro de numalille hg est consacré au travail d’une compétence par le numérique : la compétence « raisonner ». D’une part, le collège et le lycée sont parmi les rares lieux où l’on apprend aux élèves à se poser des questions, à exercer leur esprit critique, à développer leur pensée. D’autre part, l’apprentissage de cette compétence est au coeur de nos disciplines, qui ont pour finalité la formation d’un citoyen indépendant et capable de réflexion et de raisonnement critique ». La revue de l’académie de Lille regroupe de nombreuses séquences qui montrent comment inviter les élèves à raisonner en histoire et géographie. Delphine Chiocci et Nathalie Jovenet montrent comment inclure des périodes de raisonnement en amont, durant et en aval d’une séquence en s’appuyant sur des outils numériques. Jauris Cichanski lie le raisonnement au jeu sérieux. Morgane Philippot, Nicolas Kessler et Vincent Guffroy font raisonner les élèves à partir du jeu sérieux d’aménagement Ligne à Grande Vitesse, un jeu gratuit et fort bien fait. Bien d’autres séquences sont proposées : découvrez les !
Géographie des établissements
Géoconfluences regroupe des articles consacrés à la géographie de l’école et à l’école. On redécouvre aisni des analyses de l’espace scolaire fort intéressantes. Ainsi celui de P Clerc : « En quoi la géographie des établissements scolaires, en particulier celle de leurs limites, reflète-t-elle les conceptions de l’éducation et des modalités d’apprentissage ? L’article présente quatre modèles : l’école fermée sur elle-même (le monastère), celle ouverte sur le monde extérieur (l’agora), le lieu d’apprentissage barricadé pour éviter les intrusions (la forteresse), et enfin l’établissement tenant de l’un de ces modèles mais bouleversé par l’irruption du numérique (le nœud d’échanges). » Ou encore celui d’E Gilles sur la géographie des cours de récréation au collège. Qui tentera la géographie de sa classe ?
Les élections vues par les électeurs en herbe
L’association Electeurs en herbe propose un parcours pédagogique pour les régionales 2021.Outre des informations sur les institutions régionales, il invite les élèves à découvrir les sources d’information et à formuler une opinion personnelle. Tout un travail…
L’APHG crée un prix Samuel Paty
Ce prix est créé en concertation avec la famille de S Paty. Il est proposé aux élèves de collège et à leurs professeurs, autour d’un thème annuel articulé aux programmes d’EMC à partir de la rentrée 2021. « Ce prix souhaite favoriser la cohésion et la coopération grâce à un projet de classe », explique l’association des professeurs d’histoire-géographie.
Franciane Allaire : Préparer le grand oral en histoire-géographie
« Ca me permet d’avoir les élèves durant ces heures d’échange où on parle de ce qui les intéresse. Un dialogue particulier s’installe ». Professeure d’histoire-géographie au lycée Chatelet de Douai, Franciane Allaire publie un carnet de bord pour accompagner les élèves dans la préparation du grand oral, épreuve totalement nouvelle du bac. Elle explique comment elle relève ce défi et quelle place tient ce carnet de bord.
SES : Inégalités démultipliées au bac selon l’Apses
« Le choix fait par le Ministre permet certes de soulager dans l’immédiat les élèves et leurs professeur.e.s, mais prendre en compte, à la place des épreuves écrites, les notes du contrôle continu de l’année de Terminale est très contestable », écrit l’Apses, association de professeurs de SES. « Cela consiste en effet à changer les règles d’évaluation du baccalauréat en cours d’année… ce contrôle continu entraîne de grandes disparités dans l’évaluation des élèves. Notre enquête le montre bien : les formes d’évaluation et leur nombre sont étroitement liés aux modalités d’enseignement depuis le retour des vacances d’Automne. Il ouvre aussi la porte à des tentations de bricolages locaux qui abîment encore un peu plus le caractère national du baccalauréat ». L’Apses demande la suppression du grand oral, le déplacement des épreuves de spécialité en juin et l’allègement des programmes.
Travailler avec des paysages sonores en géographie
« Les paysages sonores sont un support relativement peu convoqué dans l’enseignement de la géographie dans le secondaire, contrairement à leurs homologues visuels. Pourtant ils sont d’une grande richesse et peuvent permettre aux élèves d’aborder une démarche hypothético-déductive par rapport à des espaces et de sortir du classique prélèvement d’informations ». Sur le site de Toulouse, un article fait un point scientifique sur cette pratique et propose des exemples en histoire comme en géographie.
Lubrizol : Une nouvelle séquence
« Il est apparu utile d’offrir, non pas une exploitation pédagogique, mais un objet offrant des choix de documents, des pistes de travail et de réflexions possibles (en géographie au collège et surtout au lycée, en seconde mais aussi en enseignement de spécialité terminale sur l’environnement). Certains de ces documents amènent des points de vue, des éléments bruts qui nécessitent le regard critique. Cela peut aussi faire l’objet d’un travail spécifique en EMC ou en EMI. » Un document très complet réalisé sous Genially par Jean-Chris Fichet. Rap inclus !
L’HEBDO LANGUES
Espagnol : Migr’ART, un projet pluridisciplinaire
Proposé par Caroline Pierrée, Migr’Art fait découvrir, en espagnol, une exposition virtuelle d’oeuvres crées autour des migrations. Des artistes de renom y participent : photographes, plasticiens, poète et al création féminine est largement représentée. Pour chaque oeuvre , l’élève accède à des questions, des activités interdisciplinaires et créatives. L’ensemble fait cours sur les migrations.
Allemand : Travailler sur une série
En terminale, Jean-Paul Alexandre, professeur au lycée Mézeray Gabriel d’Argentan, propose une séquence autour de la série « Babylon Berlin ». Il invite à une recherche sur la République de Weimar avec en point d’orgue une intervention orale sur la bande annonce de la série.
Anglais : Bientôt le test de positionnement en 3ème
En principe il doit être passé en mars par les élèves de 3ème. Le test de positionnement en anglais, réalisé par France Education International, se déroule sur ordinateur durant 30 minutes. Evalang vise à certifier le niveau des élèves. Evidemment il pose la question de l’évaluation annuelle qui semble discréditée par un test externe.