Election
Le Snes sur la défensive
« Déboussolés, désabusés. On est en proie au doute ». A quelques semaines de l’élection présidentielle, le Snes marque sa distance avec le quinquennat Hollande. Tout en reconnaissant que la présidentielle de 2017 se présente avec des enjeux autrement plus graves qu’en 2012, le premier syndicat du secondaire marque le pas. Il n’a toujours pas digéré la réforme du collège et les divisions qu’elle a entrainé. Séquence morose…
Le Snuipp publie son catalogue de revendications
« Le Snuipp ne cède pas au fatalisme ». Alors qu’il n’est question, dans le débat électoral, que de sabrer des têtes de fonctionnaires et de tailler dans les budgets éducatifs, le Snuipp présente le 16 mars un Livre blanc qui regroupe ses exigences. Le premier syndicat du primaire rappelle la priorité au primaire et égrène ses revendications comme si de rien n’était. Objectifs : mettre l’école dans le débat électoral, convaincre les candidats aux élections et peut-être relever les espérances d’enseignants démoralisés. 2017 ? Même pas peur !
Christian Chevalier (Se Unsa) : Un quinquennat productif
« C’étaient 8 années passionnantes ». A quelques jours du congrès national de Perpignan et du passage de témoin, Christian Chevalier, secrétaire générale du Se-Unsa, fait le point sur ses 8 années à la tête du second syndicat enseignant. Quel bilan des deux derniers quinquennats ? Quelles perspectives ? Malgré les craintes pour l’avenir, ni nostalgie, ni moral en berne. Christian Chevalier fait un bilan positif. « Il faut mesurer le chemin parcouru ».
Revalorisation et baisse des effectifs dans les classes : Les propositions de Benoît Hamon
Benoît Hamon réussira-t-il à reconquérir le vote enseignant ? Crédité, selon le Cevipof, de 25% des intentions de vote chez les enseignants, il est actuellement dépassé par E Macron (29%). C’est dans ce contexte qu’il présente le 16 mars son programme électoral qui accorde une grande place à l’éducation. Dans la continuité du quinquennat Hollande, B Hamon veut revaloriser les enseignants, diminuer les effectifs élèves et créer un système d’aide pour les écoliers et collégiens. Loin de désinvestir, le candidat socialiste annonce 9 milliards d’investissements dans l’éducation sur le quinquennat
Fillon droitise encore son programme pour l’Ecole
C’est un prêté pour un rendu. Quelques jours après la manifetation du 5 mars soutenue notamment par des organisations proches des écoles hors contrat réactionnaires, François Fillon annonce le 9 mars à Besançon qu’il veut que l’Etat les finance. C’est un élément du nouveau programme éducatif de François Fillon en nette rupture avec les politiques menées depuis plusieurs quinquennats. Un programme qui se présente comme traditionaliste mais qui en fait applique les recettes du New Public Management : paye au mérite, autonomie, responsabilisation allant jusqu’au tri précoce des élèves.
Fillon confirme : 500 000 postes de fonctionnaires supprimés rapidement
Le candidat Républicains a confirmé le 13 mars les suppressions de postes dans la fonction publique et présenté un programme qui transfère une centaine de milliards vers les plus favorisés en augmentant les prélèvements sur les plus pauvres par la hausse de la TVA et l’augmentation de l’age de la retraite.
Sécurité
A Grasse, après la fusillade, le jour d’après…
« Ca ne peut pas s’oublier un événement comme celui-là. Ca aurait pu être une tuerie ». Pour Antoine, un professeur du lycée Tocqueville de Grasse, la journée du 16 mars laissera des traces. Ce matin les enseignants et les élèves qui le souhaitent retournent au lycée. S’il est trop tôt pour faire cours, beaucoup ressentent le besoin de se confier et de parler. Les enseignants les accueillent.
Sécurité des établissements : Un rapport officiel cible des insuffisances
» Aucun des dispositifs existants n’a été conçu et n’est adapté pour répondre à la menace d’un attentat ». Le rapport de l’inspection générale et de l’IGA publié le 16 mars, pointe de réelles insuffisances dans la préparation des établissements scolaires au risque d’attentat. Au terme d’un audit méticuleux, il préconise des mesures de simplification et de coordination validées par la ministre. Et il s’en remet largement aux ressources et à l’imagination locales…
Social
La chronique de Véronique Soulé : Le collège de Stenay combat la pauvreté
Souvent les rapports finissent aux oubliettes. Ils ont occupé quelqu’un qui n’avait pas grand-chose à faire ou ils ont servi d’alibi à un ministre voulant montrer qu’il agissait. Ce n’est pas le cas du rapport Delahaye » Grande pauveté et réussite scolaire « . Plusieurs académies s’en sont saisi et des établissements appliquent ses recommandations. Voici l’exemple du collège Alfred Kastler de Stenay, dans la Meuse.
Mixité sociale : Peut-on concilier proximités géographiques et sociale ?
Comment assurer davantage de mixité sociale dans les établissements scolaires tout en respectant la liberté de choix des parents ? Nico Hirtt et Bernard Delvaux publient , dans les Cahiers du Girsef, les résultats d’une tentative d’affectation par logiciel réalisée par l’Aped, un mouvement politique et pédagogique belge. Leur simulation montre qu’on peut nettement améliorer la mixité sociale sans imposer aux parents d’affectation pour peu qu’ils jouent la règle du jeu.
Bac : De forts écarts persistent entre les séries
Avec 79% d’une génération reçue au bac, la session 2016 du bac atteint un nouveau sommet. C’est un point de plus qu’en 2015, annonce la Depp. Ce taux moyen cache de fortes disparités. Selon les académies on a plus ou moins de chances de l’obtenir. Surtout selon les séries : entre d’un coté le bac général et de l’autre le bac professionnel , les taux de réussite s’éloignent.
Une enseignante dénonce les contrôles au faciès sur les élèves
« «Liberté, égalité, fraternité», leur apprend-on. Pas pour eux ». Elise Boscherel, professeure en lettres et histoire au lycée Louise-Michel à Epinay-sur-Seine prend la plume dans Libération pour dénoncer le quotidien de ses élèves.
Eduspot
Eduspot : Quand les politiques pensent le numérique éducatif…
Peut-on développer le numérique éducatif en supprimant des emplois d’enseignants ? Le numérique est-ce une culture transdisciplinaire à transmettre ou une discipline à enseigner ? Voilà deux questions qui ont fini par émerger du débat entre les représentants des candidats à la présidentielle organisé le 9 mars par Eduspot. Pendant une heure ils ont mis en évidence des conceptions différentes du numérique éducatif et laissé voir les retombées de leur programme sur ce domaine si particulier de l’éducation.
Eduspot : André Tricot : Le numérique améliore-t-il les apprentissages ?
« Avec le numérique notre école va devenir encore plus importante. Il va falloir plus de temps pour l’éducation ». A ceux qui espèrent diluer les difficultés d’apprentissage dans le numérique, André Tricot, professeur de psychologie Espe de Midi-Pyrénées, André Tricot est venu au Salon Eduspot, le 9 mars, briser quelques mythes sur le numérique et aussi montrer à quelles conditions celui-ci peut améliorer les apprentissages.
Eduspot : A la recherche des humanités numériques
Les humanités numériques ouvriraient-elles un nouveau champ de réflexion et d’action pour tous les acteurs de la communauté éducative ? Par définition, elles invitent à aborder le numérique comme milieu de construction, d’organisation et de diffusion des savoirs et à en faire un objet d’étude. Elles appellent aussi à tisser des liens entre enseignement supérieur et enseignement scolaire pour que théorie et pratique s’éclairent l’une l’autre. Des voies en ce sens sont en train d’être tracées comme au salon Eduspot à Paris : un dialogue interdisciplinaire s’y est noué entre chercheurs, enseignants et interlocuteurs académiques au numérique Ce dont il s’agit pour les acteurs du monde éducatif, c’est peut-être de commencer à constituer un réseau : pour que tous se mettent en recherche ?
La classe
Circulaire de rentrée : Le testament pédagogique de N Vallaud Belkacem
Circulaire de rentrée ou testament ? C’est un texte peu ordinaire que publie le BO du 9 mars sous l’appellation de « circulaire de rentrée ». D’habitude ce genre de texte égrène les décisions qui vont s’appliquer à la rentrée prochaine. La circulaire 2017 est largement rétrospective et reprend l’action gouvernementale depuis 2012. Elle va même jusqu’à recommander de continuer ceci ou d’achever cela. Dans ce dernier texte important, la ministre a réuni les grandes orientations du quinquennat. Pour un adieu.
Trousse à projets : Du crowfundig pour les projets pédagogiques
Le financement participatif (crowdfunding) va-t-il libérer les projets pédagogiques ? C’est ce que le ministère attend de la plateforme « Trousse à projets » qu’il vient d’ouvrir dans 5 académies. L’initiative veut aider les établissements pauvres à boucler leur projet. Mais elle met aussi en évidence leur misère pédagogique et banalise une recherche d’argent qui n’est pas dans la culture de l’institution scolaire.
Remplacements : La nouvelle circulaire
Annoncée par la ministre dans la circulaire de rentrée, la nouvelle circulaire sur le remplacement des enseignants change la donne au primaire come au secondaire. Elle commence par un rappel de tous les textes encadrant les différents types d’absence (enfant malade, concours, election etc.) pour arriver au régime des remplacements.
L’accompagnement personnalisé dans le quotidien de la classe
L’ouvrage de Michèle Sanchez et Jean-Pierre Bourreau s’appuie sur des actions effectivement mise en place de toutes parts dans le système éducatif. Leur livre revêt l’avantage de mettre en exergue des expériences pionnières et des tâtonnements pédagogiques. Les auteurs ne sont pas des universitaires spécialistes de l’Accompagnement avec un grand A, mais avant tout des praticiens. Leur livre est la vibration d’une démarche de terrain.
Décrochage : Des élèves à risque pour les enseignants
Lutter contre le décrochage scolaire st devenu une priorité régulièrement rappelée par l’institution scolaire. Mais quel est son prix ? C’est cette question que soulève Françoise Bruno dans un article de la revue Questions vives totalement consacré au décrochage.
Privé
Privé : Une croissance moins forte en 2016 qu’en 2015
A la rentrée 2016, l’enseignement catholique a vu ses effectifs augmenter de 16 134 élèves, soit deux mille de moins qu’en 2015 où 18 470 jeunes avaient rejoint ses rangs. C’est ce qu’indiquent « Les chiffres clés de l’enseignement catholique » que vient de publier le secrétariat général de l’enseignement catholique. Cette information vient relativiser la « ruée vers le privé » annoncée par certains. L’enseignement catholique français reste le plus important en Europe en terme d’effectifs scolarisés, loin devant l’Espagne ou la Belgique.
Privé : Une école « Montessori » perd tous ses élèves
Soutenue par la municipalité, promue par les médias locaux, l’école privée hors contrat Montessori de Voiron ouverte à la rentrée (38) a déjà perdu tous ses élèves, annonce Le Dauphiné. Les parents qui ont retiré leurs enfants dénoncent du personnel non formé, l’absence de surveillance et des problèmes d’hygiène Ils payaient 5400 € par an et par enfant. Pour se défendre, la directrice confirme que » aucune formation Montessori n’est reconnue en France. Aucun diplôme d’enseignant n’est demandé », mais « l’important, c’est la bienveillance »… Cet épisode intervient après la publication par Le Café pédagogique d’un rapport dans une autre académie qui montre des dérapages graves et nombreux dans le hors contrat.
Numérique
Bruno Devauchelle : Espaces scolaires et numérique : au delà des murs…
Voilà donc qu’arrivent nos fameuses salles dites nouvelles (cf. l’expérience du Learning lab Idea de l’EM et Central Lyon) qui depuis deux ans maintenant s’organisent autour d’un réseau de ces lieux expérimentaux (Learning-Lab Network). Premier constat, l’effet « node », du nom du fameux siège à roulette de la société Steelcase. Il suffirait de remplacer les chaises d’une salle de classe par ces nouveaux sièges, d’y ajouter un tableau blanc interactif pour que l’on puisse claironner que l’on a un « learning lab ». C’est ce qui est en train de faire boule de neige dans l’espace éducatif, secondaire et supérieur en particulier. Plusieurs questions méritent d’être soulevées pour y voir un peu plus clair.
Bruno Devauchelle : La fin de l’école avec le numérique ?
Le déclin de l’institution scolaire viendra-t-il du dehors ou du dedans ? Il semble bien que plusieurs initiatives actuelles semblent poser la première hypothèse comme probable. Multiplication des écoles et universités d’entreprises, développement de nouvelles écoles privées, soutenues ou non par des fonds privés (et autres subventions), voilà quelques éléments qui interrogent un paysage marqué en France par la domination d’un enseignement public et privé sous contrat (financé par l’Etat en grande partie). Le projet de la « grande école numérique » lancé en 2015 semble aussi indiquer un chemin nouveau qui semble avoir été initié en France par Xavier Niel et l' »Ecole 42″ et ses responsables qui considèrent le prof comme un frein et qui laissent le travail automatisé de suivi à l’ordinateur et aux pairs. De même un responsable d’une société qui « vend des MOOCs » se plaint-il de l’inadaptation du système par rapport à son modèle d’enseignement sans présence.