Nouveau record, affirme la Depp, qui publie les résultats définitifs du bac 2012. La proportion de bacheliers dans une génération augmente de 6 points pour atteindre 77%. Une hausse remarquable mais qui tient beaucoup plus à des événements conjoncturels qu’à une véritable démocratisation du système éducatif.
Un nouveau record. Alors même que le taux de réussite a baissé de 1,6 point par rapport à 2011, selon la Depp, 609 900 jeunes ont obtenu le baccalauréat en 2012. Un chiffre record : ils n’étaient que 567 455 en 2011. Même si l’objectif de la loi Jospin, 80% au bac, n’est toujours pas atteint un quart de siècle plus tard, on s’en rapproche et , après 15 ans de stabilité, le bond est impressionnant. Le nombre de candidats a augmenté de 57 000 en 2012.
Mais l’augmentation du nombre de bacheliers résulte en très grande partie de la hausse des bacheliers professionnels. Or celle-ci est conjoncturelle. « L’augmentation du nombre de bacheliers de la voie professionnelle (+ 87 000 depuis 2008) due, d’une part à l’introduction de l’épreuve de contrôle à la session 2009 et d’autre part à la généralisation du cursus en trois ans à partir de 2011, compense largement la baisse du taux de réussite », explique la Depp. « L’introduction de l’épreuve de contrôle a ainsi conduit à enregistrer 17 400 lauréats de plus qu’à la session précédente Puis, la présence simultanée de candidats issus des deux cursus de formation depuis 2010 a permis de délivrer le diplôme du baccalauréat à 69 600 candidats supplémentaires. Dans le même temps, la voie générale gagne 13 400 bacheliers et la voie technologique en perd 11 400 ».
En 2013, le taux de bacheliers devrait baisser. » L’extinction des candidats issus de la formation BEP réduira fortement le nombre de candidats et donc de lauréats à la session 2013 : la très grande majorité des candidats sera désormais issue d’un cursus de formation en trois ans. Par ailleurs, les effectifs d’élèves scolarisés en terminale professionnelle à la rentrée 2012, qui constituent une part importante du vivier des candidats au baccalauréat professionnel, ont baissé de 32 500″, annonce déjà la Depp.
Les inégalités restent fortes. D’abord entre les filières. On a 95% de reçus en série générale S SVT, 92% en L langues anciennes, 91% en ES maths contre 83% en STG et 77% en bac pro production ou 74% en bac pro restauration. Inégalités aussi entre académies. Grenoble compte 90% de bacheliers quand Créteil n’en a que 79%et la Guyane 71%. Inégalités sociales également. Non seulement le taux de réussite au bac est de l’ordre de 84% pour les enfants d’ouvriers mais de 94% pour ceux des cadres. Mais la composition sociale des séries du bac varie énormément. » Les bacheliers ayant une origine sociale très favorisée sont surreprésentés parmi les bacheliers généraux, tandis que les bacheliers issus d’un milieu défavorisé représentent 55 % des bacheliers professionnels », reconnait la Depp. « Cette situation mesurée en 2012 est stable dans le temps. Les bacheliers d’origine sociale moyenne sont proportionnellement un peu plus nombreux à avoir obtenu un baccalauréat technologique ». Chacun a sa place.
François Jarraud