« Le cumul des mandats est à l’intersection de bien des maux de notre démocratie… Le cumul permet à la classe politique de vivre en vase clos tant le renouvellement des élus en est ralenti. Il ne faut pas chercher ailleurs l’explication de la sous-représentation des jeunes ou de l’absence au Parlement de Français issus de l’immigration récente. Quant à la question de la parité, c’est une véritable caricature : en dépit de lois volontaristes, la France reste à la traîne des pays européens avec seulement 13 % de députés de sexe féminin. Comment en serait-il autrement quand les partis politiques donnent systématiquement la prime au sortant ? Le cumul d’un mandat national avec des mandats locaux comporte un autre effet pervers. Dans l’impossibilité matérielle de remplir correctement ces deux missions très différentes, l’élu tend à privilégier ses actions locales. Difficile de l’en blâmer, car chacun sait que, dans le système actuel, les mandats locaux lui donnent une prise sur le réel beaucoup plus importante. C’est ici que se trouve la principale cause de l’affaiblissement du Parlement : les députés ne consacrent qu’une trop petite partie de leur temps au pilotage et au contrôle de l’État stratège ».
Christian Blanc, député UDF, propose la suppression de tout cumul des mandats. Est-ce nécessaire au renouveau démocratique ?
http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion3108.asp