Nos vies de moins en moins privées, nos enfants de plus en plus suspects ». Parents de la Fcpe, syndicats (Cgt, Fsu, Sud, Syndicat National des Médecins de PMI, Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, Union Syndicale de la Psychiatrie, Syndicat National des Psychologues etc.), associations (Collectif « Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans), Ligue des droits de l’Homme se mobilisent contre le projet de loi sur la prévention de la délinquance. Ils dénoncent de graves atteintes aux libertés fondamentales et une orientation sécuritaire du travail social et médical.
« Au nom de la prévention de la délinquance, les personnes faisant appel aux services sociaux devraient ainsi être systématiquement signalées au maire sur la base du critère particulièrement large et flou résultant du fait qu’elles présentent des « difficultés sociales,
éducatives ou matérielles ». Au nom de la prévention des troubles pour autrui ou des menaces pour l’ordre, la sécurité ou la tranquillité publique, les parents pourraient se voir imposer, sous l’autorité du maire, toutes sortes de contraintes (contrat de responsabilité parentale, rappel à l’ordre, tutelle aux prestations sociales,…). Là où les familles en difficulté pouvaient être aidées dans une logique de solidarité, elles seraient fichées et soumises à des injonctions sans efficacité, visant leurs moindres comportements.
Un dépistage d’enfants « agités » serait systématisé dès la crèche et l’école maternelle. Par le regard prédictif porté sur eux, à partir d’une corrélation abusive entre leur difficulté de tout petit et une évolution supposée vers la délinquance, ces enfants se trouveraient alors enfermés dans le carcan d’une image catastrophique de futur délinquant au mépris de l’avis unanime des professionnels de santé et de la petite enfance et des citoyens, exprimé par près de deux cents mille signataires de la pétition « Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans » ».
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