Le Comité interministériel des villes, réuni le 19 février, aura fait avancer le refonte de l’éducation prioritaire. Le comité a fixé une date (la rentrée 2013) et des objectifs pour une relance de l’éducation prioritaire.
Qu’il soit nécessaire d’accentuer les efforts dans les zones prioritaires est une évidence au regard des résultats dans ces zones : en ZUS 37% des collégiens ont au moins une année de retard contre 22% des jeunes Français. La concertation sur la refondation avait montré un certain flou dans le devenir de l’éducation prioritaire. Et celle-ci était passée un peu au second plan devant d’autres sujets comme les rythmes.
Le Comité interministériel des villes, qui a réuni le gouvernement le 19 février, oblige le ministère de l’éducation nationale à préciser sa réflexion. Et d’abord sur la géographie retenue. Alors que la concertation s’était conclue sur l’idée qu’il fallait en finir avec le zonage, le Comité interministériel revient sur l’idée de territoires. « La géographie prioritaire de la politique de la ville est en phase de redéfinition. Fondée sur des critères objectifs, tenant à la concentration géographique d’habitants en situation de pauvreté, cette géographie renouvelée sera concentrée et mise en oeuvre en 2014 lors de la signature des prochains contrats de ville. Les contours de l’éducation prioritaire seront eux définis au terme de la démarche d’évaluation partenariale, en prenant en compte les difficultés scolaires et sociales des élèves fréquentant les établissements scolaires. La convergence entre les géographies de l’éducation prioritaire et des quartiers prioritaires de la politique de la ville sera recherchée pour faire en sorte que les écoles et collèges accueillant une majorité d’élèves issus des quartiers prioritaires soient inclus dans l’éducation prioritaire ».
L’Education nationale ressort avec 4 mesures :
« 1. Mettre en convergence l’éducation prioritaire avec la future géographie de la politique de la ville, en tenant compte des établissements scolaires comportant une proportion majoritaire d’élèves issus des quartiers prioritaires.
2. Cibler notamment dans les quartiers prioritaires la répartition les moyens que l’éducation nationale, déploie au titre de la Refondation de l’école de la République, avec
– la scolarisation des moins de trois ans et l’opération “plus de maîtres que de classes” : les quartiers de la politique de la ville seront les premiers bénéficiaires du renforcement de l’encadrement permettant d’accompagner des organisations pédagogiques innovantes destinées à une amélioration significative des résultats scolaires ;
– la création d’emplois au profit des collèges en difficulté et des lycées professionnels pour lutter contre le décrochage ;
– l’affectation des nouveaux emplois de vie scolaire et médico-sociaux prioritairement dans les établissements de l’éducation prioritaire.
3. Proposer systématiquement un programme de réussite éducative aux communes abritant un quartier prioritaire de la politique de la ville et tirer les enseignements de l’expérimentation sur la tranche 16-18 ans de ce dispositif ;
4. Organiser la participation des services académiques à la préparation des contrats de ville et leur signature par les recteurs ».
Enfin une mesure concerne l’enseignement supérieur : « augmenter le taux de recrutement des bacheliers professionnels et technologiques issus des quartiers prioritaires dans les STS et les IUT, notamment par une admission prioritaire dans les places vacantes dès la rentrée 2013, favoriser leur poursuite d’études, par des passerelles vers des classes ATS et en licence, et développer l’apprentissage dans le supérieur. »
Le calendrier est resserré. « Les mesures relevant de la réussite scolaire et éducative seront intégrées dans la convention d’objectifs signée par le ministre délégué chargé de la ville avec le ministre de l’éducation nationale et la ministre déléguée à la réussite éducative. Elles seront mises en oeuvre dès la rentrée 2013. »
François Jarraud