Volée de bois vert syndicale après la publication des cartes scolaires des 1er et 2d degré. Les syndicats Fsu, Cgt, Fo veulent davantage de moyens.
« Comme les années précédentes, le fléchage des moyens attribués ne laissera aucune marge de manoeuvre lors des cartes scolaires locales », prévoit le Snuipp Fsu. « La répartition entre les académies n’obéit à aucune logique visant à réduire les écarts de dotation et à garantir partout la continuité d’un service public d’éducation de qualité. Le SNUipp-FSU tire la sonnette d’alarme : depuis la rentrée, des milliers d’enseignantes et enseignants contractuels ont été recrutés pour pallier le déficit de professeurs des écoles titulaires. Les fermetures de classes se multiplient faute de personnels remplaçants en nombre suffisant. Ces signaux sont ceux d’une école primaire sous-investie qui n’est pas en capacité aujourd’hui de combattre
durablement les inégalités scolaires mises en lumière et aggravées par la deux ans de crise sanitaire qui ont terriblement abîmé l’école ».
« Les collèges et les lycées publics vont connaître 440 suppressions d’emplois d’enseignants ! Sur l’ensemble du quinquennat, le second degré aura perdu 7900 emplois, soit l’équivalent de 175 collèges rayés de la carte. Le bilan est lourd aussi dans la voie professionnelle : 1250 destructions d’emploi en 4 ans. La confirmation que les conditions de travail des personnels et de scolarisation des élèves dans les collèges et les lycées ne sont pas la priorité de ce ministre », écrivent le Snes , le Snuep et le Snep Fsu. « L’affichage de l’apport des moyens d’enseignement liés à la réforme de la formation avec le passage à temps plein d’une grande partie des fonctionnaires stagiaires est insupportable et obère l’avenir. Se féliciter de la dégradation des conditions d’entrée dans le métier dans un contexte de crise d’attractivité, sérieusement ? »
« Dans sa présentation, le ministère tente pourtant de masquer ce fait en faisant une présentation de sa carte scolaire en moyens d’enseignement et non en postes, intégrant la hausse des décharges de direction du 1er degré, les heures supplémentaires et le passage de la très grande majorité des stagiaires d’un mi-temps à un temps plein d’enseignement », souligne la Cgt. « Pour la CGT Éduc’action, il s’agit d’une méthode malhonnête. Les décharges de direction d’école ne sont pas des moyens d’enseignement, les heures supplémentaires ne sont pas absorbées par les personnels trop épuisés, la réforme de la formation initiale va fragiliser les stagiaires, au risque de multiplier les démissions et va dégrader les conditions d’étude des élèves… Alors que la baisse démographique était l’occasion de diminuer les effectifs par classe et d’améliorer l’accompagnement pédagogique des élèves, le ministère fait une nouvelle fois le choix d’un froid et glaçant travail comptable « .
« Alors qu’à l’heure actuelle les remplacements ne sont plus assurés et qu’on fait appel à des retraités, que les formations REP +, voire les décharges de direction sont annulées dans certains départements au mépris de la réglementation, que les classes sont surchargées, que les postes spécialisés manquent partout, que restera-t-il pour baisser les effectifs dans les classes, prendre en charge efficacement les élèves en difficulté ou en situation de handicap ? », s’inquiète FO. « Que restera-t-il pour assurer le remplacement des enseignants absents sachant par ailleurs que le ministre persiste à affecter les remplaçants en priorité pour mettre en oeuvre les formations par constellations ou les évaluations d’école ? »