Une charge de travail augmentée
Le syndicat ID-Fo dénonce les effets des absences non remplacées sur la santé des personnels qui doivent assumer d’autres missions que les leurs. Le temps de travail augmente en entrainant fatigue et épuisement. Les responsables syndicaux décrivent une situation inquiétante avec des témoignages de personnels de direction qui reportent des rendez-vous médicaux. Faute de remplacement, ils alertent sur la situation de personnels de direction qui travaillent malades. Des enquêtés écrivent « pas de week end, pas de soirée pendant trois mois. 12h minimum de numérique par jour pour faire le boulot de chef et celui de secrétaire ». Un autre témoigne d’un double travail : « Pendant mon arrêt, le collègue qui m’a remplacée assurait sa fonction de principal adjoint dans son établissement et venait tous les jours dans mon collège ».
Un métier qui devient un repoussoir
Faute de remplaçant.es, faute de budget, les délais s’allongent pour obtenir un remplacement. En-deça d’un mois d’absence, il y a peu de remplacements souligne le syndicat qui exprime son inquiétude : « On est très inquiets, on a vu le budget 2025. Il faut créer des postes ». Pour Agnès Andersen, « les personnels mis en difficulté par l’institution », « ça ne peut plus durer, il est temps que les postes suffisants soient créés » car « les choses s’empirent ». Les conditions de travail ne rendent pas le métier attractif déplore le syndicat, regrettant que la « profession devienne un repoussoir : nous aimons notre métier, nous résistons ceux qui nous maltraitent ».
Peu de remplacements et des remplacements qui ne couvrent qu’une partie de l’absence
Le syndicat souligne que l’absence non remplacée des personnels administratifs a un impact direct sur la profession des personnels de direction bien qu’il n’en soit jamais question.
Près d’1/ 3 des établissements ont déclaré (329 sur 1050) une absence de secrétaire de direction. Dans 2/3 (233) de ces établissements, il s’agit d’une absence entre une semaine et un mois.
Les adjoints gestionnaires sont peu remplacés : 163 établissements sur 1050 (15%) déclarent une absence d’une semaine à deux mois. Seuls 13 établissements ont eu un remplacement sur une partie de la durée. Par exemple, sur 22 cas où un chef d’établissement est absent pendant 1 mois, il n’est pas remplacé dans plus de la moitié des établissements (13), remplacé une semaine dans 5 cas. L’absence d’un.e adjoint.e au chef d’établissement d’un mois n’est pas remplacée dans 24 des 29 établissements concernés ayant répondu à l’enquête. Les 5 remplacements n’ont couvert qu’une ou deux semaines.
14 établissements déclarent une absence de deux mois d’un chef d’établissement, plus de la moitié (8) n’a aucun remplacement, un quart des cas (5) un remplacement d’un mois et seul un établissement un remplacement complet. Pour les 19 établissements ayant répondu à l’enquête concernés par une absence de 2 mois, seuls 5 ont été remplacés durant 1 mois ou 3 semaines.
L’enquête réalisée montre que les remplacements ne sont pas effectués dans la majorité des cas, et qu’ils ne couvrent pas la totalité de la durée de l’absence.
Djéhanne Gani
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