Quels sont les possibles de Capytale ? Mélanie Fenaert, professeure de SVT et SNT au lycée Blaise Pascal à Orsay, décrypte le fonctionnement de ce service numérique très utile. Programmation, création de jeux et utilisation du langage informatique : Capytale s’adresse à toutes les disciplines. « La création d’une activité est généralement assez simple. Il existe une bibliothèque d’activités partagées par les enseignants qui regorge de ressources intéressantes et variées », rassure l’enseignante.
Qu’est-ce que Capytale ?
Capytale est un service numérique pédagogique permettant la création et le partage d’activités de codage entre enseignants et élèves. Il est accessible via la plupart des ENT, assurant ainsi un cadre sécurisé, mais on peut aussi l’utiliser sans ENT.
Capytale propose de nombreux modules, organisés par thématiques : programmation de cartes électroniques ou de robots, kit robotique 1er degré, programmation par blocs ou en python, 3D et création de jeux…
Les modules de programmation de cartes et de robots offrent la possibilité de simuler le résultat du programme sans passer par le transfert vers la carte ou le robot réels. C’est intéressant si on manque de matériel, ou si on souhaite que les élèves poursuivent leur travail de programmation à la maison.
Certains modules sont clairement ciblés par discipline ou niveau : NSI, Mathématiques, Physique-Chimie, CPGE. On retrouve notamment des outils bien connus comme MathAléa, GéoGebra, ou encore Vittascience.
Comme l’utilisez-vous en SVT ? Et en SNT ?
Parmi tous ces modules, certains sont plutôt généralistes, et peuvent être exploités en SVT. C’est le cas du module Web. Étant à la fois professeure de SVT et de SNT, il me permet de combiner la création d’un page basée sur les langages html et css à une thématique du programme de 2de en SVT : l’an dernier la communication intra-spécifique, cette année la biodiversité. L’activité est aussi l’occasion de travailler des notions comme l’utilisation des images, le droit d’auteur, les licences… En réalité, n’importe quel sujet dans n’importe quelle discipline peut se prêter à l’exercice, c’est une déclinaison du classique exposé.
Le second module que j’exploite est le Notebook Python. Il s’agit d’une page alternant contenus (texte, image…) et champs de réponse (appelés cellules). Ces réponses peuvent être du simple texte, mais aussi des lignes de code interprétées par le notebook : l’élève peut exécuter ses fragments de code cellule par cellule de manière rapide. La consultation de la copie et la correction sont aisées pour l’enseignant. Le Notebook est exploitable dans toute activité avec Python, je m’en sers pour des exercices de base, en première approche d’un programme pour construire un graphe de réseau social (activité Stranger Things), pour une activité sur le codage des couleurs (activité Pixel art)…
Des collègues de l’académie de Versailles ont aussi utilisé ce module pour proposer des activités spécifiques en SVT et enseignement scientifique avec Python : en 1ère spécialité SVT, construction d’un programme reproduisant la réplication, la transcription, la traduction ; en Terminale enseignement scientifique, activité sur le modèle de Hardy-Weinberg… Ces propositions sont à retrouver sur le site SVT Versailles.
Quels sont les avantages ce cet outil ?
Le premier avantage est l’accès facilité via l’ENT (ou une inscription individuelle en cas d’absence d’ENT), pour l’enseignant comme pour les élèves.
La création d’une activité est généralement assez simple. Il existe une bibliothèque d’activités partagées par les enseignants qui regorge de ressources intéressantes et variées (aussi en SVT ! notamment celles citées plus haut), à reprendre telles quelles ou à adapter.
Le partage du travail à faire aux élèves se fait via un code, un lien ou un QR-code. Une fois qu’ils se sont connectés une première fois à l’activité, l’enseignant accède au travail en cours de réalisation de chaque élève. Le rendu se fait par l’élève, avec ou sans date butoir. L’évaluation se fait aisément, de même que le rendu des copies numériques.
Des conseils pour les enseignants qui veulent y lancer leurs classes ?
Fouiller la bibliothèque de Capytale en jouant sur les filtres (description, niveau, enseignement…) et partir d’une activité existante, simple, que l’on maîtrise déjà avec d’autres outils. Une fois l’activité prête, la suite (partage, rendu, évaluation) est très intuitive. Un point de vigilance : l’enregistrement n’est pas automatique, il faut clairement inciter les élèves à enregistrer régulièrement leur travail.
Bon à savoir : il existe des tutoriels sur le web et les sites institutionnels, notamment sur le site de l’académie de Paris, initiatrice du projet. Je conseille aussi le site ressources de la DRANE IDF Versailles pour les modules Web et MathAléa, ainsi que pour une utilisation plus poussée avec intégration d’un module Capytale dans la plateforme moodle Éléa.
Propos recueillis par Julien Cabioch